Bright Star. Jane Campion

Bright star, Jane Campion

A 22 ans, il exerce le plus beau métier du monde : poète. A 18 ans, elle réalise de magnifiques robes. Elle en vit ; lui pas. Elle est d’une famille bourgeoise qui l’entoure chaleureusement. Lui n’a que son talent, pas même reconnu, et quelques amis.

1822, nous sommes à Hampstead dans la campagne anglaise près de Londres.
Le poète John Keats (1795-1821) séjourne dans la maison voisine à celle de Fanny Brawne. Avec son ami et protecteur, également poète, Brown, ils passent leurs journées à lire, à écrire, à chercher l’inspiration. Fanny coupe, brode, enrubanne.
La première fois qu’elle rencontre Keats, elle commence par railler son vêtement. Mais très vite, elle se met à lire ses poèmes, à vouloir tout connaître de la poésie. Lui est séduit par l’humour, l’assurance et l’inventivité de Fanny. La passion surgit, irrésistible, entre ces deux êtres que tout oppose si ce n’est l’amour de la beauté et de la poésie.
Mais les obstacles se dressent les uns après les autres, avec Brown qui juge Fanny frivole et craint qu’elle ne détourne son ami de la littérature, l’entourage de Fanny alerté par cette possible mésalliance, enfin et surtout le mal insidieux qui ronge le jeune homme – il en mourra trois ans plus tard : la tuberculose.

De ce drame romantique (et réel), Jane Campion a fait un film superbe, la plus belle histoire d’amour au cinéma depuis Lady Chatterley. Comme dans le film de Pascale Ferran, la nature et le fil des saisons forment un écrin sensuel à la narration. La campagne anglaise, ses fleurs mauves, ses papillons et ses forêts forment autant de tableaux de maître.
Mais Bright Star n’est pas pour autant, loin s’en faut, un film contemplatif. La réalisatrice Néo-Zélandaise cadre de très près ses personnages pour, dans le calme, la bienséance et parfois l’orage, capter l’incandescence de leur amour. Tout n’est que subtilité, échanges de regards, de lettres, conversations, attentions, poésie – les textes de Keats ont toute leur place dans le film et l’irradient sans artifice de leur beauté. Les deux comédiens (Abbie Cornish et Ben Whishaw, tous deux époustouflants) n’échangeront que quelques baisers. Jane Campion les fait brûler autrement, et cette façon-là qui prend mille tournures et autant de gestes poétiques, est certainement la plus brillante.

Bright Star
Jane Campion
Avec Abbie Cornish, Ben Whishaw
Durée 1 h 59 min

Photo © Laurie Sparham

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Une réflexion au sujet de « Bright Star. Jane Campion »

  1. Un beau film qui prend le temps, qui restitue avec sensibilité l’Angleterre du début du 19ème siècle, celle qui a donné les poètes romantiques comme Keats et qui nous fait renouer avec l’envie de relire ou de lire ceux et celle qui lui étaient proches, Byron, Schelley, Percy mais aussi Mary dont il faudrait rappeler qu’elle a écrit un des ouvrages fantastiques majeurs de notre littérature "Frankenstein".

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