Costa-Gavras à la Maison européenne de la photographie

Exposition Costa-Gavras à la MEPQuatre expositions sont organisées cet été à la MEP à Paris. Toutes les quatre se terminent dimanche 15 septembre.

A côté de l’exposition sombre et étonnante Casa madre associant des œuvres du peintre et sculpteur Mimmo Paladino à des photographies d’Antonio Biasiucci et de celle, lumineuse mais plutôt convenue de Ferrante Ferranti Itinerances, il ne faut surtout pas louper l’exposition de clichés de Philippe Halsman issus de la collection de Serge Aboukrat (dont on voit également des clichés-verres, curiosités du XIXème entre dessin et photographie) : grand photographe d’origine autrichienne chassé tôt de son pays, Hasman a démarré sa carrière à Paris avant de se rendre aux Etats-Unis pendant l’Occupation. Membre de l’agence Magma, il est un grand portraitiste rendu célèbre par sa façon de photographier les personnalités en les faisant sauter sur place. Les quelques dizaines de clichés exposés rappellent que son talent ne se limitait pas à cette originalité. Ses portraits sont tous très beaux et traduisent souvent une recherche esthétique très novatrice.

Le quatrième étage de la MEP réserve quant à lui une belle surprise, avec quelques soixante-dix tirages de Costa-Gavras. Il ne s’agit pas de photos de tournage (pour cela, on verra celles de Chris Marker que le réalisateur a choisies) mais de la vie de Costa-Gavras : photos de voyages, amis, artistes et personnalités politiques mais aussi photos de manifestations. De mai 1968 au 1er mai 2002 contre Jean-Marie Le Pen, en passant par le combat contre le Sida ou les défilés lycéens, on suit certains des engagements du cinéaste. Les portraits sont davantage des prises sur le vif que des portraits à proprement parler et c’est ce naturel qui en fait tout le charme, comme cette irrésistible photo de Romy Schneider et Yves Montant dans Paris en 1978.
Côté événements, les sujets sont on ne peut plus variés, des obsèques officielles de Salvador Allende au Chili en 1990 à une étape du tour de France au Mont Ventoux en 2000.
Pourquoi ces photos séduisent-elles autant ? Par leurs sujets bien sûr, personnages, moments ou lieux qui parlent à tout le monde. Mais pas seulement : c’est aussi que ces photos sont tout simplement très bien prises. Les cadrages et les compositions sont superbes et les personnages d’une intense présence. L’impression d’authenticité qui s’en dégage est d’autant plus remarquable qu’il s’agit par ailleurs de personnages très médiatisés ; là est sans doute la marque de la grande confiance voire de l’amitié que leur inspire le réalisateur de Z.

Maison européenne de la photographie
5-7 Rue de Fourcy – Paris 4ème
Du mer. au dim. de 11 h à 20 h
Entrée 8 euros (TR 4,5 euros)
Jusqu’au 15 septembre 2013

Image :
Yves Montand et Romy Schneider en repérage pour le film Clair de femme, 1978 © Costa-Gavras

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