Au début du Temps retrouvé, le dernier tome de A la recherche du temps perdu, le narrateur retourne à Combray.
Les années ont passé.
Gilberte, son premier amour, est désormais mariée à son ami Robert de Saint-Loup.
Mais celui-ci la délaisse et la confie plutôt aux soins du narrateur.
Se promenant et bavardant avec elle sur les terres de son enfance, il se rend compte qu’il n’a pas su connaître et comprendre les femmes qu’il a aimées :
Et tout d’un coup, je me dis que la vraie Gilberte, la vraie Albertine, c’étaient peut-être celles qui s’étaient au premier instant livrées dans leur regard, l’une devant la haie d’épines roses, l’autre sur la plage.
Viennent alors les regrets :
Et c’était moi, qui, n’ayant pas su le comprendre, ne l’ayant repris que plus tard dans ma mémoire, après un intervalle où par mes conversations tout un entre-deux de sentiment leur avait fait craindre d’être aussi franches que dans la première minute, avait tout gâté par ma maladresse. Je les avais « ratées »…
Mais son amour pour Gilberte est définitivement enterré car plus fort encore est l’oubli, qui ensevelit tout, y compris la peine :
Car il y a dans ce monde où tout s’use, où tout périt, une chose qui tombe en ruine, qui se détruit encore plus complètement, en laissant encore moins de vestiges que la Beauté : c’est le Chagrin.
Bonnes lectures et bon week-end à tous.