Montre-moi ce que tu jettes, je saurai ce que tu manges, bois, fumes, et même ce que tu lis …
Telle est la quête que Bruno Mouron et Pascal Rostain, paparazzis pour Paris-Match, ont entreprise il y a plus de quinze ans : photographier le contenu des poubelles des stars, d’abord en France puis aux Etats-Unis.
C’est ainsi que le grand public peut aujourd’hui détailler à la Maison européenne de la photographie à Paris les déchets de Nicolas Cage, Ronald Reagan, Clint Eastwood (oh ! …), Sharon Stone et autres grands noms de Los Angeles.
Mauvais goût, curiosité malsaine, voyeurisme ?
Sur de grands tableaux noirs sont alignés par catégorie d’articles bouteilles et canettes vides, emballages alimentaires, flacons de produits d’entretien, mais aussi cartons d’invitation, documents administratifs, petits mots, journaux …
On découvre ainsi que Arnold Scharzeneger se parfume au Brut de Fabergé, que Tom Hanks est un fou-furieux du Colgate, Marlon Brando un fidèle des teintures cheveux maison … toutes sortes de détails bien amusants.
Et dans le frigidaire des athlétiques Madonna et de Cyndy Crawford ? Que d’eau, que d’eau ! Est-ce bien étonnant ?
Au fur et à mesure du parcours que le visiteur peut décrypter à sa guise, de grandes tendances se dégagent et l’exposition prend une tournure sociologique.
La question surgit inévitablement : comment ces célébrités dorées d’Hollywood se nourrissent-elles – et plus largement les riches américains ?
Il y a d’abord le basique, ce qu’on retrouve sur tous les tableaux-poubelles : les chips, le coca-cola, les jus de fruits et l’eau d’Evian.
Puis les reliefs variables : sucreries en tout genre, bonbons, glaces, biscuits.
On voit alors les champions : Antonio Banderas et Steven Spielberg ; ou encore John Travolta : Mr catastrophe de l’équilibre alimentaire !
Finalement bien peu de solide dans tout ça : on en vient à se demander où se passent les vrais repas, sans doute au restaurant … à moins qu’il n’y en ait pas du tout !
Ne leur reste donc plus qu’à boire … ? Certes, mais pas d’alcool : seule la corbeille de Jack Nicolson, ou presque, révèlera quelques petites Veuve Cliquot (et autres Corona).
Quant au café, Liz Taylor semble être la seule à l’apprécier. Inutile dans ces conditions de chercher trace de beurre ou de confiture !
De quoi réfléchir un peu, donc ; mais en définitive rien d’indécent dans les poubelles que les compères paparazzis nous ont ramenées de Los Angeles, d’autant qu’ils ont eu le respect d’éliminer d’emblée tous les déchets de médicaments.
En réalité, on a qu’une envie en sortant de l’exposition : connaître les déchets des stars françaises, juste pour comparer, et compléter une étude qui n’est pas aussi « ras du caniveau » qu’on aurait pu le présupposer …
Trash. Mouron/Pascal Rostain
Jusqu’au 3 juin 2007
Maison européenne de la photographie
5-7, rue de Fourcy – Paris 4ème
Du mercredi au dimanche de 11 h à 20 h
Entrée 6 € (TR 3 €), libre le mercredi à partir de 17 h
Image : la poubelle de Madonna (1996)
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