Azzedine Alaïa au Palais Galliera

Azzedine Alaia, exposition au Palais Galliera

Le Palais Galliera a enfin rouvert ses portes après quatre ans de travaux. Pour son inauguration, c’est le couturier Azzedine Alaïa qui ouvre le bal, avec une sélection de 70 de ses créations.
Curieux et connaisseurs étaient venus en nombre dès l’ouverture ce samedi à 10 h ; ils n’ont pas été déçus.

Dans le magnifique palais de Renaissance italienne construit à la fin du XIXème siècle, sous de vertigineuses hauteurs, les plafonds décorés s’aperçoivent à peine. L’ambiance sombre ne laisse en pleine lumière que les vedettes de l’événement : les robes de l’extraordinaire couturier d’origine tunisienne dont la célébrité a été faite par ses clientes, femmes d’exception et de goût, dont les plus grandes légendes du XXème siècle, comme Louise de Vilmorin, Arletty ou Greta Garbo, mais aussi les mannequins qu’il a révélés comme Naomi Campbell ou Linda Evangelista, ou encore les stars qu’il a habillées comme Grace Jones ou Tina Turner.
Car le couturier, installé à Paris dans le Marais, ne s’est appuyé sur aucune publicité, aucun produit dérivé, aucune vitrine sur rue pour asseoir sa renommée : ses fourreaux et ses tailleurs, portés par les plus belles, ont suffi à sa consécration.

L’exposition du Musée Galliera en fait la parfaite démonstration : à travers une sélection de ses création depuis plus de trente ans, on découvre un travail qui relève de la perfection. Ses vêtements parlent à toutes les femmes – il n’y qu’à observer les chuchotements, puis le silence recueilli dans lequel tombent toutes les visiteuses de 17 à 87 ans pour en être convaincu – car ce que l’on admire ce ne sont pas des étoffes, ce sont des écrins conçus pour le corps des femmes.
Azzedine Alaïa travaille sur les épaules, la taille, la cambrure des reins. C’est architecturé à merveille, mais jamais figé. "On ne porte pas un dessin" affirme-t-il. De fait, si ses modèles sont toujours très structurés, épousent le corps comme une seconde peau, le couturier ménage aussi toujours la liberté de mouvement, ici avec un drapé, là avec une ampleur, dont on devine toute la souplesse qu’ils autorisent. C’est grâce à ce travail à partir du corps que chaque pièce, si elle surprend, semble en même temps relever d’une sorte d’évidence.

Cuir moulant, plissé, perforé, perles utilisées comme une matière, raphia, cordes, coquillages ne relèvent jamais de l’anecdote mais du recours à toutes les matières comme si elles étaient du tissu. Des soies les plus précieuses au lainage bouilli le plus simple en passant par les jerseys et l’organza, Alaïa s’empare de tout, ne compte jamais sur l’accessoire ou le bijou, ni sur le choc des couleurs – ici tout est noir, ivoire, ou de teintes sourdes. Il ne compte que sur la ligne et la couture – et les siennes sont si savantes – pour rendre un hommage au corps féminin affranchi, et c’est le comble, de toutes les modes.

Azzedine Alaïa
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
10 avenue Pierre Ier de Serbie Paris 16ème
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, sauf les jours fériés
Nocturnes le jeudi jusqu’à 21h
Plein tarif : 8 €, tarifs réduits 6 € et 4 €
Gratuit les 28 et 29 septembre 2013
Du 28 septembre 2013 au 26 janvier 2014

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Masculin/Masculin au Musée d'Orsay

Masculin Masculin au Musée d'Orsay

Pour sa grande exposition de rentrée, le Musée d’Orsay a réuni pas moins de 200 peintures, dessins, sculptures et photographies ayant pour sujet le nu masculin. Si les œuvres présentées les plus anciennes remontent au XVIIème siècle, avec Pierre Mignard et Georges de La Tour, la majorité d’entre elles couvre une période allant du XIXème à nos jours.

Le thème est inédit en France et, en commençant la visite, on a tendance à se dire – trop vite – que l’on comprend pourquoi : comme cela semble ennuyeux !
En fait, plus on progresse dans l’exposition, plus elle s’avère au contraire intéressante. Il faut dire que le parcours – thématique, qui se plaît à mélanger au maximum les époques et les genres dans une même salle – débute avec le nu académique, que l’on faisait apprendre à tout artiste élève aux Beaux-Arts. Or, rien ne ressemble davantage à un nu canonique qu’un autre nu canonique, quels que soient les prétextes (parfois les plus artificiels) dont ils sont entourés. Y compris ceux de Pierre et Gilles, avec leurs gadgets et leur esthétique publicitaire contemporaine. Point commun de tout ce fatras : zéro expression, zéro émotion, zéro intérêt.

Si cet idéal classique a effectivement perduré jusqu’à nos jours, d’autres artistes ont heureusement, aux XIXème et au XXème siècles cherché d’autres approches, notamment réalistes comme par exemple Rodin (voir son Balzac), ou sur une période plus récente le peintre Lucian Freud. Voir aussi certaines représentations des corps morts, au-delà des représentations christiques : à côté de l‘Egalité devant la mort de Bouguereau (1848), voici l’hyper-réaliste et terrifiant Père mort de Ron Mueck (1996-97).

Tableaux et mise en espace s’éclaircissent considérablement dès la salle suivante, avec le thème de l’homme nu dans la nature, développé autour de celui des baigneurs, par exemple chez Cézanne, Munch, Hodler ou encore Bazille.

Si l’exposition se conclut sur l’érotisation du corps masculin – du moins de façon plus explicite cette fois – la partie la plus passionnante du parcours est sans nul doute celle consacrée au corps souffrant, avec notamment des peintures de Francis Bacon et d’Egon Schiele et la magnifique sculpture de Louise Bourgeois Arch of Hysteria (1993) venue de New-York. Un ensemble d’œuvres poignantes qui montre que le corps peut parfois être aussi expressif et bouleversant qu’un visage.

Masculin/Masculin
L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours
Musée d’Orsay
1, rue de la Légion-d’Honneur, Paris 7e
Du mar. au dim. de 9 h 30 à 18 h, le jeu. jusqu’à 21 h 45
Entrée 12 euros (TR 9,50 euros)
Jusqu’au 2 janvier 2014

L’exposition est organisée par le musée d’Orsay en collaboration avec le Leopold Museum de Vienne

Image : Gustave Moreau (1826-1898), Jason, 1865, Huile sur toile, 204 x 115,5 cm, Paris, musée d’Orsay © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

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Elle s'en va. Emmanuelle Bercot

Elle s'en va, Emmanuelle Bercot, avec Catherine DeneuveC’est un road-movie un peu particulier qui démarre sur une peine de cœur et finit sur un coup de foudre.
Son point de départ est une sympathique auberge de Bretagne, sont point d’arrivée un village de pierres du sud de la France.
Entre les deux, des boîtes de nuit de province, des stations-services et des hôtels sans étoile, des champs de maïs et des zones pavillonnaires.
Un peu la France de Depardon, un peu le pays de Mammouth, mémorable road-movie à moto dont Gérard Depardieu tenait magnifiquement le guidon.

Clin d’œil de l’histoire du cinéma, cette fois c’est Catherine Deneuve, sur qui les ans aussi sont bien passés, qui tient le volant, interprétant une Bettie au cœur chaviré.
Une sorte de fugue, signe des restes d’une jeunesse pas tout à fait consommée. Des regrets, des rêves brisés, des responsabilités mal assumées, des deuils non faits. Et voilà les retours en arrière qui l’attrapent au coin des larmes, comme cette envie de fumer, prétexte pour (re)prendre sa route quelque part où elle s’était arrêtée.
Étoiles de jeunes jeune fille, passions brisées, fille oubliée, petit-fils inconnu… tout est là, au bord de la route. Elle s’y arrête, rencontre des gens, bouts de vie ou destins entiers. Ce sont eux qui vont la faire avancer.
Qui d’autre que Catherine Deneuve aurait pu incarner Bettie, sa perte, sa dérive, son acceptation enfin ? On a du mal à l’imaginer, tant son naturel et sa liberté font merveille, et trouvent toute leur grâce au milieu de "non acteurs", le petit Nemo Schiffman, le propre fils de la réalisatrice, le peintre Gérard Garouste et la chanteuse Camille, qui font tous trois une entrée sur grands écrans plus que convaincante.

Elle s’en va
Un film d’Emmanuelle Bercot
Avec Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Gérard Garouste, Camille, Claude Gensac, Paul Hamy, Mylène Demongeot, Hafsia Herzi
Durée 1 h 53
Sorti en salles le 18 septembre 2013

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Photoquai 2013, n'attendez pas !

Photoquai 2013, PérouVoici ouverte la 4ème édition de la passionnante biennale consacrée à la photographie extra-occidentale par le Musée du Quai Branly.

Dans le jardin du Musée et sur le quai du même nom, ce ne sont pas moins de quarante photographes d’Océanie, d’Asie, de Russie, d’Afrique et d’Amérique Latine qui sont sélectionnés.

En tout, 400 photos, pour la plupart en très grand format sont exposées en plein air et en accès libre jusqu’au 17 novembre prochain.

Dans la douceur du soleil automnal, bercée par les reflets de la Seine, c’est une balade qu’il ne faut pas trop différer car elle est vraiment délicieuse en cette arrière-saison.
D’autant que le résultat est vraiment à la hauteur : plus on avance, plus la curiosité s’éveille et plus on est captivé par tant de découvertes.

Le fil conducteur de l’édition 2013, « Regarde-moi » tend à mettre l’accent sur l’humain. Pour autant, les lieux ne se réduisent pas à de simples décors. Bien au contraire, les personnages font unité avec leur cadre de vie. Et si quelques productions sont un peu plus convenues que les autres, l’immense majorité des œuvres présentées sont de très haute tenue et parfois extrêmement personnelles.

Tel est le cas des photographes russes Evgenia Arbugaeva, dont l’attachante série « Tiksi » suit les traces de ses souvenirs d’enfance dans le nord de la Sibérie et Daria Tuminas, qui avec « Ivan and the Moon » montre la vie intrigante de deux adolescents dans un village isolé du nord de la Russie à 990 kilomètres de Moscou en osmose totale avec la nature, ou, dans un registre très différent de « Quest for Self » série onirique et très léchée de Mohammad Anisul Hoque (Bangladesh).

En fait, on voudrait les citer presque tous… On s’en tiendra à deux noms encore, d’Amérique Latine cette fois : pour leur genre totalement pictural, les photos de famille de la Colombienne Adriana Duque, Sagrada Familia, de cuento en cuento directement inspirées de la peinture hollandaise du XVIIème et, tant pour son propos que pour la beauté de ses œuvres, Musuk Nolte qui s’intéresse plus particulièrement aux minorités ethniques.
En 2011, ce jeune Péruvien est allé à la rencontre des Shawi, au nord du Pérou : « C’est un mystère de la nature, explique-t-il. Ils vivent au fin fond de la jungle, à deux jours de navigation de la ville la plus proche. Eloignés de tout, ils disposent cependant de ressources naturelles qui, au fil des siècles, ont excité la convoitise de l’Etat : le caoutchouc au XIXe, le bois au XXe, le pétrole – dont leur sous-sol regorge – aujourd’hui. Parce qu’ils n’ont cessé de lutter pour leur survie, les Shawi ont, plus que d’autres ethnies, réussi à préserver leur territoire. Ils sont au nombre de 13 000, mais comptent parmi les tribus les moins étudiées de la forêt amazonienne. Tout ce que l’on sait d’eux, c’est qu’ils pratiquent le chamanisme. Restés à l’écart de la civilisation, ils sont, avec le temps, devenus un symbole de résistance ». Prises dans un noir et blanc entre chien et loup, ces photos sont aussi belles que mystérieuses.

Minorités menacées sur fond d’uniformisation croissante, dégâts de la pollution comme prix à payer de ce que l’on appelle le développement, pays en guerre, la réalité du monde contemporain est montrée sans angélisme à travers cette ambitieuse exposition. Mais l’on est loin, en même temps, d’une vision misérabiliste. Partout, c’est davantage la diversité des modes de vie et des chemins, dans toute leur dignité, qui sont valorisées, dans des démarches documentaires dont l’approche esthétique demeure toujours séduisante.

Photoquai 2013, Hoque, Bangladesh

Photoquai 2013
Sur le quai Branly, l’exposition est accessible gratuitement, 24h/24, tous les jours
Le jardin du musée du quai Branly est ouvert à partir de 9 h 15, l’entrée est libre
Comment y aller
Jusqu’au 17 novembre 2013

Images :
Musuk Nolte © musée du quai Branly, Photoquai 2013
et Mohammad Anisul Hoque © musée du quai Branly, Photoquai 2013

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Anna au théâtre du Rond-Point

Anna, Théâtre du Rond-PointChère Cécile de France ! Heureusement que nous l’avons pour jouer Anna, ainsi que Florence Pelly et Crystal Shepherd-Cross qui interprètent les deux complices Marie-Anne et Anne-Marie. Ce sont vraiment elles trois qui donnent sa saveur au spectacle.
Anna, c’est l’adaptation scénique du téléfilm de 1967 réalisé par Pierre Koralnik, avec Anna Karina et Jean-Claude Brialy, sur des musiques de Serge Gainsbourg. Tout le monde ne l’ayant pas forcément vu, les Parisiens pourront se rattraper au cinéma Le Balzac où il sera diffusé lundi 23 septembre à 20h30.

S’agissant pour l’heure du spectacle d’Emmanuel Daumas, sans y périr d’ennui, on est loin d’en redemander tant il est perfectible. Un des principaux regrets tient à l’occupation de l’espace : au lieu de profiter du grand plateau de la salle Renaud-Barrault pour y déployer le jeu des acteurs-chanteurs, le metteur en scène l’a encombré de cloisons mobiles et autres inutilités, si bien que la place échue aux comédiens est bien exiguë et le regard du spectateur frustré, et même gêné par un tel bazar.

Conséquence – quoique le problème ne tienne hélas pas seulement à cela -, les comédiens ont des jeux assez limités. Seules les inséparables Marie-Anne et Anne-Marie nous gratifient d’une scène amusante et inspirée. Pour le reste, la direction d’acteurs est bien à la peine et il faut avoir la fraîcheur, le naturel et l’intelligence du personnage comme les a Cécile de France pour faire palpiter le cœur des spectateurs… Grégoire Monsaingeon joue un Serge hystérique et monolithique, comme une caricature permanente de lui-même, qui au mieux ne suscite qu’indifférence.
Quant à la musique, essentielle ici évidemment, il eût été trop simple (et trop chouette) de respecter les compositions originales de Gainsbourg. Il a fallu réaménager tout ça à une autre sauce, quelques notes ici, quelques arrangements là. Parfois ça fait un peu "soupe", on a tendance à perdre l’esprit pop anglaise des sixties. Parfois ça reste très sympa, comme quand Cécile de France interprète "Sous le soleil exactement"

Bref, le tout flotte un peu, on ressort de cette comédie musicale – ici appelée "théâtre musical pop", ce qui change tout – certes sans avoir passé un mauvais moment, mais avec une assez désagréable impression d’approximation, notamment d’époque : 2013, sixties, seventies mais aussi années 90, il y a un peu de tout dans ce spectacle qui aurait mérité un ancrage temporel clair et assumé, ne serait-ce que pour lui donner, sinon un peu plus de chair, au moins davantage de cohérence.

Anna
Adaptation et mise en scène Emmanuel Daumas
Composition musicale et arrangements Guillaume Siron et Bruno Ralle
Avec Cécile de France, Gaël Leveugle, Grégoire Monsaingeon, Florence Pelly, Crystal Shepherd-Cross
Théâtre du Rond-Point
2 bis, av. Franklin D. Roosvelt – Paris 8°
A 21 h, dimanche à 18 h 30, relâche le lundi
Durée 1 h 30
Jusqu’au 6 octobre 2013

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Costa-Gavras à la Maison européenne de la photographie

Exposition Costa-Gavras à la MEPQuatre expositions sont organisées cet été à la MEP à Paris. Toutes les quatre se terminent dimanche 15 septembre.

A côté de l’exposition sombre et étonnante Casa madre associant des œuvres du peintre et sculpteur Mimmo Paladino à des photographies d’Antonio Biasiucci et de celle, lumineuse mais plutôt convenue de Ferrante Ferranti Itinerances, il ne faut surtout pas louper l’exposition de clichés de Philippe Halsman issus de la collection de Serge Aboukrat (dont on voit également des clichés-verres, curiosités du XIXème entre dessin et photographie) : grand photographe d’origine autrichienne chassé tôt de son pays, Hasman a démarré sa carrière à Paris avant de se rendre aux Etats-Unis pendant l’Occupation. Membre de l’agence Magma, il est un grand portraitiste rendu célèbre par sa façon de photographier les personnalités en les faisant sauter sur place. Les quelques dizaines de clichés exposés rappellent que son talent ne se limitait pas à cette originalité. Ses portraits sont tous très beaux et traduisent souvent une recherche esthétique très novatrice.

Le quatrième étage de la MEP réserve quant à lui une belle surprise, avec quelques soixante-dix tirages de Costa-Gavras. Il ne s’agit pas de photos de tournage (pour cela, on verra celles de Chris Marker que le réalisateur a choisies) mais de la vie de Costa-Gavras : photos de voyages, amis, artistes et personnalités politiques mais aussi photos de manifestations. De mai 1968 au 1er mai 2002 contre Jean-Marie Le Pen, en passant par le combat contre le Sida ou les défilés lycéens, on suit certains des engagements du cinéaste. Les portraits sont davantage des prises sur le vif que des portraits à proprement parler et c’est ce naturel qui en fait tout le charme, comme cette irrésistible photo de Romy Schneider et Yves Montant dans Paris en 1978.
Côté événements, les sujets sont on ne peut plus variés, des obsèques officielles de Salvador Allende au Chili en 1990 à une étape du tour de France au Mont Ventoux en 2000.
Pourquoi ces photos séduisent-elles autant ? Par leurs sujets bien sûr, personnages, moments ou lieux qui parlent à tout le monde. Mais pas seulement : c’est aussi que ces photos sont tout simplement très bien prises. Les cadrages et les compositions sont superbes et les personnages d’une intense présence. L’impression d’authenticité qui s’en dégage est d’autant plus remarquable qu’il s’agit par ailleurs de personnages très médiatisés ; là est sans doute la marque de la grande confiance voire de l’amitié que leur inspire le réalisateur de Z.

Maison européenne de la photographie
5-7 Rue de Fourcy – Paris 4ème
Du mer. au dim. de 11 h à 20 h
Entrée 8 euros (TR 4,5 euros)
Jusqu’au 15 septembre 2013

Image :
Yves Montand et Romy Schneider en repérage pour le film Clair de femme, 1978 © Costa-Gavras

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Le musée de la Vie Romantique à Paris

Musée de la Vie Romantique

A la belle saison, touristes et parisiens aiment venir dans cette petite enclave de calme, de fraîcheur et d’émotion au coeur du quartier de la Nouvelle Athènes.
Le musée de la Vie Romantique, c’est avant tout un lieu : un pavillon à l’italienne niché au fond d’une allée, une cour pavée, des arbres centenaires, quelques tables pour profiter du jardin fleuri… et bien sûr ce musée rétro à souhait.

L’hôtel Scheffer-Renan fut construit en 1830 pour le peintre et sculpteur d’origine hollandaise Ary Scheffer (1795-1858) qui y vécut jusqu’à sa mort.
Depuis 1983, il abrite un musée de la Ville de Paris dédié à la vie littéraire et artistique de la première moitié du XIXème siècle. A la "maison Chaptal", le peintre recevait en effet le Tout Paris intellectuel et artistique de la Monarchie de Juillet : Delacroix, George Sand et Chopin, Liszt, Rossini, Tourgueniev, Dickens…

Si le musée est essentiellement consacré à George Sand et à Ary Scheffer, c’est bien sûr toute une époque qui est évoquée, celle de la génération des Romantiques.
Ainsi, au rez-de-chaussée, parmi les objets ayant appartenu à l’écrivain (légués par sa petite-fille Aurore Lauth-Sand à la Ville en 1923), outre bijoux et souvenirs personnels, on trouve des portraits, tels ceux de Maurice et de George Sand par le graveur Luigi Calamatta, celui de ce dernier par Ingres, des peintures et des dessins de Delacroix, des sculptures, dont les moulages en plâtre du bras de la romancière et de la main de Chopin par le sculpteur Auguste Clésinger rappelant les années de passion qui unirent les deux artistes.

A côté, le salon Restauration de George Sand a été recréé par le décorateur Jacques Garcia en grande partie à partir de meubles et objets d’art que la femme de lettres possédait au château de Nohant, tels son portrait par Auguste Charpentier, le pastel du Portrait du Maréchal de Saxe par Maurice Quentin de La Tour ou encore le dessin de son fils Maurice La mare au diable du bois de Chanteloup.

A l’étage, aux portraits un peu figés d’Ary Scheffer, on préfère son très romantique Faust, ou son curieux Lénore, les morts vont vite, inspiré de la ballade germanique du XVIIIème siècle Léonore de Bürger, mise à la mode par Mme de Staël et traduite par de Nerval. Autre tableau hyper romantique : Le Justicier peint par F.-Hippolyte Debon (1807-1872), élève de Gros, un autoportrait pour le moins théâtral exposé au salon de 1835.

S’arrêter aussi devant les très jolis médaillons de Sand, Liszt, Musset, Delacroix et leurs amis par David d’Angers… et devant tout ce qui séduit l’œil ou l’inspiration, au fil de cette balade dans le temps qui semble aujourd’hui nous faire remonter fort loin, ce qui en rend le charme irrésistible.

Musée de la Vie romantique
Hôtel Scheffer-Renan
16 rue Chaptal – 75009 Paris
Tél. : 01 55 31 95 67
Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf les lundis et jours fériés
Entrée libre pour les collections permanentes
La prochaine exposition à partir du 17 septembre 2013 sera consacrée aux esquisses de l’époque romantique

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