On garde grand souvenir de l’exposition de gravures de Francisco de Goya (1746-1828) organisée en 2008 au Petit-Palais.
Cette saison, la Pinacothèque de Paris présente à son tour une belle sélection de gravures, auxquelles elle adjoint des peintures du célèbre peintre aragonais.
Le titre de l’exposition sied bien à Goya, qui fut un grand moderne, tant dans sa manière que dans son propos, avec un pinceau libre et sans apprêt, et des sujets sociaux traités sur le mode de la satire, fustigeant vigoureusement les archaïsmes de son temps. Hélas, le discours que Goya, artiste des Lumières, délivre sur les horreurs de la guerre, l’hypocrisie sociale et l’aveuglement de l’Homme demeure aussi frais en 2013 qu’il l’était au tournant du XIXème siècle.
En quelques 200 œuvres, essentiellement venues de collections privées, le parcours auquel nous invite la Pinacothèque de Paris permet d’explorer les grandes thématiques du peintre espagnol.
La première de ses séries Les Caprices passe au crible aussi bien sur la religion, le mariage (pour exemples : Elles prononcent le oui et accordent leur main au premier venu, Personne ne se connaît, ou encore Quel sacrifice !), l’éducation (Et si le disciple en savait plus ?), la prostitution, que des visions cauchemardesques (dont le fameux Le sommeil de la raison engendre des monstres). Plus terrible encore, sa deuxième série est consacrée aux Désastres de la guerre. En vis-à-vis, la toile Scène de genre de la guerre civile espagnole n’est pas sans rappeler son très fameux Tres de Mayo (au Prado à Madrid).
La troisième série est dédiée à la Tauromachie, quand la dernière Les Disparates ou Les Proverbes invite à pénétrer un monde mystérieux et imaginaire.
Côté peintures, à côté de quelques tableaux religieux, on se régale de ravissantes scènes de la vie quotidienne, avant d’aborder les grands portraits de Goya. Peintre officiel de la Cour, Goya tirait de ce genre l’essentiel de ses revenus et peignait aussi bien Charles III en chasseur que des intimes. Parmi les caractéristiques les plus admirables de ces portraits, on retiendra sans doute la force d’expression, à l’image d’une Marquise de Villafranca en veuve aux yeux de jais d’une présence extraordinaire par son seul regard.
Goya et la modernité
Pinacothèque de Paris
Pinacothèque I – 28 place de la Madeleine, Paris 8ème
TLJ de 10h30 à 18h30
Les mercredis et vendredis jsq 21h
Pour les différentes formules de billetterie, consulter le site
Jusqu’au 16 mars 2014
Images :
Goya, Los Caprichos, planche 42, Toi que no puedes (Toi qui n’en peux mais)
Goya, Los Caprichos, planche 6, Personne ne se connaît (Nadie se conoce)


Everhard Jabach (1618-1695) est un nom qui compte dans l’histoire des collections du Louvre.
Organiser une exposition autour de Giotto di Bondone (vers 1267-1337) ne doit pas être une entreprise aisée.
Ils sont Philippins d’origine ou d’adoption, ils sont nés entre 1956 et 1989 ; certains sont des artistes confirmés, d’autres des nouveaux venus sur la scène de l’art contemporain.
Retour – hélas temporaire ! – sur le sol natal pour ce magnifique ensemble de dessins, peintures, sculptures et objets d’art décoratif du XIXème et du début du XXème siècles.
En une centaine de peintures, dessins et gravures,l’exposition du Musée du Luxembourg donne une idée de l’intensité de l’œuvre de Marc Chagall (1887-1985).
Après la Guerre, comme nombre de peintres, il s’installe sur la Côte d’Azur. La lumière du Midi insuffle à sa peinture des couleurs de plus en plus éclatantes, dont les immenses toiles du
De l’Allemagne : le titre, emprunté à celui d’un ouvrage de Mme de Staël annonce clairement l’intention de l’exposition. Il s’agit, à travers la présentation d’œuvres picturales significatives du XIXème et du début du XXème siècles, d‘étudier les spécificités de l’art germanique. Le visiteur est là autant pour comprendre et apprendre que pour regarder et éventuellement admirer.
A travers deux cents peintures, gravures et sculptures datées de la fin du XVIIIème au début du XXème siècles, mais aussi des films, L’ange du bizarre propose une large vision du « Romantisme noir ». Ce courant artistique européen est né en Grande-Bretagne au moment où, au siècle-même des Lumières, la toute puissance de la raison était déjà battue en brèche. Il s’est déployé au XIXème siècle, a été réactivé par les Symbolistes et enfin réinterprété par les Surréalistes dans l’Entre-deux-guerres.