Un vrai elisir d'amore à l'Opéra national de Paris

alagna_nemorino_elisirComment ne pas sortir enchanté de cette représentation, quand on a été transporté de joie, quand on a vibré aussi bien sûr (ah, la bien-nommée furtiva lagrima !) tout au long de cet Elisir d’amore de Donizetti repris ce mois-ci à l’opéra Bastille ?

Du reste, le public ne s’y est pas trompé ce dimanche 8 novembre, applaudissant à tout rompre une distribution qui brilla par son homogénéité tant vocale que scénique.

Il faut dire aussi que la mise en scène de Laurent Pelly fonctionne à merveille. Il transporte dans l’Italie du XX° siècle cette comédie sensée se dérouler dans un village basque au XVIII° siècle. Elle voit la romance entre un pauvre paysan et une riche fermière finir par triompher après bien des subterfuges,

Le hêtre sous lequel la belle Adina se repose dans la scène d’ouverture est devenu un parasol planté sur un énorme tas de bottes de foin. Une ambiance champêtre qui convainc de bout en bout, scènes de la noce et du Dr Dulcamara incluses. Celui-ci – il n’a de docteur que le nom, mais grâce à son talent de bonimenteur, la crédulité de tous les villageois lui est acquise – tient autant du colporteur des temps anciens que du camelot des grands boulevards à l’époque des grands magasins. Interprété par l’extraordinaire Ambrogio Maestri (quelle voix !), il semble tout droit sorti de la commedia dell’arte.

Un talent comique que l’on retrouve sans peine chez le baryton Mario Cassi en sergent Belcore, tout gonflé de vanité au motif qu’il porte l’uniforme, et croit obtenir grande victoire quand il emporte le oui d’Adina, sans s’apercevoir que ce n’est que par dépit qu’elle lui cède. Mais la belle (très jolie voix, délicate et colorée, de la soprano Aleksandra Kurzak) est moins légère qu’elle ne le voudrait elle-même, son cœur battant en secret pour Nemorino, lequel n’a pour richesses que son amour et sa fidélité. Pauvre Nemorino, naïf au cœur pur, qui espère obtenir celui d’Adina grâce à un précieux élixir… Mais même le vin de Bordeaux a du bon, telle peut être la morale de ce jeu de dupes, quand il s’agit de faire triompher les nobles et beaux sentiments !

C’est la première fois que Roberto Alagna incarne à Paris le rôle de Nemorino – l’un de ses préférés paraît-il. Il est évident qu’il est taillé pour, lui qui aime tant jouer, bouger, amuser et s’amuser sur scène ! Il fait mimiques et roulades, mais jamais trop. Et quand vient le moment du fameux Una furtiva lagrima chanté par ce paysan tout dégrisé et seul sur son tas de foin, Alagna l’exécute avec tant de grâce que c’est en réalité un prince que l’on entend à cette heure où les premières étoiles se mettent à briller.

L’elisir d’amore

Gaetano Donizetti

Opéra en deux actes créé en 1832

Durée 2 h 15, avec entracte de 30 mn

Opéra national de Paris

Jusqu’au 25 novembre 2015

Facebooktwitter

L’Affabuloscope au Mas d'Azil dans l'Ariège

mas_d_azil_affabuloscope2Mais qu’est-ce que « L’Affabuloscope » ? … C’est dans les Pyrénées que Andreossi l’a déniché. Il nous raconte sa visite : cela ne ressemble à rien d’autre. A découvrir absolument !

Mag

Claudius de Cap Blanc possède tout un monde, situé dans un grand hangar sur plusieurs niveaux, qu’il a baptisé Affabuloscope, dans ce village du Mas d’Azil en Ariège qui a donné son nom à une culture préhistorique vieille de plus de 10 000 ans, l’azilien. Bien heureusement, il nous offre la possibilité d’accéder à son univers, dont il garde des traces matérielles et littéraires grâce auxquelles notre imaginaire et notre réflexion s’excitent davantage que devant la technologie d’aujourd’hui tellement prosaïque.

Très habile artisan du bois Claudius crée des machines aussi indispensables que « le redresseur de torts », « l’auto-aliénateur » ou « la machine à creuser les déficits ». Mais on appréciera aussi les machines, évidemment bien plus complexes, qui visent par exemple à éradiquer les trois plus grands fléaux du monde (hypocrisie, cynisme et TVA), à produire le silence, ou encore à sisypher. Les vélos et motocyclettes en bois, avec leur jeu de couleur des diverses essences, sont des merveilles.

mas_d_azil_affabuloscope_1L’artiste aime les séries, et il consacre des salles entières à exposer des variations d’objets sur un même thème : la série des « sèches-larmes » nous propose divers moyens techniques aussi astucieux les uns que les autres pour tenter d’assécher les larmes1. Les « judas portatifs », qui permettent d’épier son prochain de manière discrète, sont exposés en de si nombreux modèles que chacun pourra trouver celui qui lui convient. Un parcours instructif nous montre les diverses étapes de l’histoire des « amidonnoirs », machines à amidonner, comme leur nom l’indique, de façon à « garantir une érection sans faille ». Une fascinante salle est entièrement consacrée à 388 pièces originales qui sont autant de manière de montrer « l’emboîtement l’un dans l’autre » dans une élégante « cosmogonie duale ».

Chaque objet est accompagné d’un commentaire, et l’écriture prend une grande place dans l’œuvre, ainsi qu’on peut le constater par l’énorme ouvrage manuscrit, consultable, qui conte en particulier maintes péripéties liées au travail de l’artiste : par exemple ses démêlées avec les autorités locales suite aux inscriptions de « pierres vulvaires », car il perpétue les traces préhistoriques du pays, bien sûr à sa manière d’ « enfant de la Matrie ». Pour Claudius de Cap Blanc l’Affabulatoire est une des modalités de l’être se faisant : « ce qui n’est pas, n’a jamais été, mais qui aurait pu être et qu’on peut amener à l’existence par un acte de création positivement délibéré ».

mas_d_azil_affabuloscope3Il se place dans la continuité aussi bien de Marcel Duchamp, que de René Char, ou Claude Lévi-Strauss : comme ce dernier il met en valeur les cultures mal connues. L’Affabuloscope nous fait découvrir celle des Pankous, une ethnie découverte par Jean-Baptiste Pauchard. Claudius présente dans des vitrines, comme dans les musées, des objets en bois, en os, en cuivre, finement travaillés, objets qui auraient pu être utilisés par les Pankous, mais que l’artiste a inventés : mais ne dit-on pas que le fouilleur qui trouve un trésor archéologique en est l’inventeur ? Tout cela nous amène à penser que les limites entre science et imaginaire sont bien ténues, et pour cela rendons grâces à Claudius de Cap Blanc et à son Affabuloscope.

Andreossi

L’Affabuloscope, zéro rue de l’Usine, 09350 Le Mas d’Azil

1 On trouvera à la rubrique « Histoire de larmes » de son site www.affabuloscope.fr plusieurs vidéos de démonstrations de ces précieux outils par l’artiste. Mais le site présente aussi bien d’autres richesses.

Facebooktwitter

L'Homme irrationnel. Woody Allen

lhomme_irrationnel_woody_allenChaque année nous livre un nouveau Woody Allen, et c’est toujours de bon cœur qu’on va le découvrir en salle, quasiment assuré de passer un bon moment, en retrouvant l’univers du cinéaste qui au fil du temps nous est devenu aussi familier qu’attachant.

Questions existentielles, philosophie et psychanalyse, magie, hasard, intrigues noires, pouvoir de séduction et passions… peuplent ensemble ou en ordre dispersé les films du cinéaste new-yorkais sans jamais nous lasser. Quoique…

Son avant-dernier opus Magic in the Moonlight était très réussi, débordant de toutes sortes de charmes, auxquels Colin Firth et Emma Stone n’étaient certes pas étrangers. C’est donc avec joie que l’on retrouve celle-ci dans L’homme irrationnel, cette fois accompagnée de Joaquin Phoenix.

Il campe Abe, professeur de philosophie débarquant dans une fac de province de la côte Est, précédé d’une sacrée réputation, qu’il confirme en grande partie dès son arrivée : passé engagé sur le terrain, thèses philosophiques peu conventionnelles, alcoolique, divorcé amateur de jeunes femmes… Sa renommée de coureur de jupons (d’étudiantes) est finalement la seule que son attitude dément. En fait, il est désormais totalement déprimé (et impuissant), désabusé par tout ce qui a fait le sel de sa vie : l’engagement, l’enseignement, l’amour.

Jill, la plus jolie et la plus brillante de ses étudiantes (Emma Stone), bouleversée par la noirceur d’âme de Abe, se lie d’amitié avec lui (qui le lui rend bien), avant de tomber carrément amoureuse de lui (qui lui résiste).

L’affaire serait restée au stade de la romance si un événement anodin et fruit du plus pur des hasards n’avait secoué notre héros, au point de lui redonner grand goût à la vie… Mais à quel prix ? C’est alors que l’intrigue amoureuse se double d’une intrigue policière.

Les deux mêlées suffisent pourtant à peine à maintenir le spectateur en éveil. Dialogues fournis auxquels s’ajoute un récit off à deux voix, le tout plutôt redondant, produisent un grand bavardage, qui apparaît un peu comme l’emplâtre posé sur un scénario un brin faiblard. On voit les événements arriver de plus ou moins loin, et du coup un certain ennui aussi. Heureusement le jeu impeccable de Joaquin Phoenix comme de Emma Stone nous permet, malgré tout, de passer un plutôt bon moment… On reviendra quand même l’année prochaine !

L’Homme irrationnel

Un film de Woody Allen

Avec Joaquin Phoenix, Emma Stone, Jamie Blackley, Parker Posey

Durée 1h34

Sorti en salles le 14 octobre 2015

Facebooktwitter

Splendeurs et misères au Musée d'Orsay

Sur le Boulevard (La Parisienne), Louis Valtat Photo Mathieu Rabeau/RMN/ Fondation Bemberg
Sur le Boulevard (La Parisienne), Louis Valtat
Photo Mathieu Rabeau/RMN/ Fondation Bemberg

« Bien que ces vaches de bourgeois
Les appellent des filles de joie
C’est pas tous les jours qu’elles rigolent,
Parole, parole,
C’est pas tous les jours qu’elles rigolent (…) »

Comment ne pas penser à cette poignante chanson de Georges Brassens en parcourant la riche et intéressante exposition organisée au Musée d’Orsay jusqu’au 17 janvier, consacrée (la première en son genre) aux images de la prostitution, du Second Empire à la Belle Epoque ?

Le comte Henri de Toulouse-Lautrec a peint ces « filles de joie » en abondance dans les maisons closes bien sûr, mais aussi dans les cabarets, cafés-concerts et brasseries, tous lieux qu’il a assidûment fréquentés : on les y voit attendre le client, l’air mélancolique, las et résigné, parfois jouant aux cartes pour se divertir d’un ennui qui semble abyssal. Van Gogh, Manet, Picasso eux aussi ont représenté de telles expressions : leurs tableaux montrent ces filles seules, attablées devant un verre de bière ou de prune, ou simplement les bras croisés (Femme assise au fichu ou La mélancolie, Picasso, 1902).

Ces œuvres sont les plus touchantes de l’exposition car elles nous placent du point de vue des prostituées et de leur triste sort, dans une approche très humaniste.

Ce n’est pas la grille de lecture proposée par les commissaires d’exposition, qui placent ce sujet inédit dans une vision plus globale, procédant à une sorte d’inventaire de ces splendeurs et misères de la seconde moitié du XIX° siècle. Les lieux publics et privés de la prostitution (du boulevard aux maisons closes en passant par l’opéra Garnier), sa place dans l’ordre moral et social, la prostitution dans « le monde » (les courtisanes, ou demi-mondaines), la prostitution et la modernité… sont les principaux thèmes traités avec soin et sobrement mis en scène par Robert Carsen, au fil de salles essentiellement tendues de rouges, du brun tomette au cardinal le plus vif.

Olympia (1863) d'Édouard Manet (1832-1883) © Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt - Paris, musée d’Orsay
Olympia (1863) d’Édouard Manet (1832-1883) © Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt – Paris, musée d’Orsay

Le regard le plus souvent adopté par les nombreux artistes qui se sont collés au sujet à l’époque reste celui du client, réel ou potentiel, mais sans la compassion d’un Lautrec, d’un Picasso ou d’un Van Gogh. C’est plutôt un regard qui pointe l’altérité absolue, l’étrangeté que représente la prostituée, non seulement femme, mais encore femme de petite vertu. On l’achète, la domine, la réprouve. Et pourtant, sa séduction menace, et pas uniquement pour des raisons sanitaires. On nage en pleine ambiguïté dans ce jeu de pouvoirs. La citation de Felix Fénéon au sujet du tableau de Louis Valtat placé en ouverture de l’exposition, Sur le boulevard (la Parisienne), lors de son compte-rendu du Salon des Indépendants de 1893 est d’ailleurs assez explicite de cette fascination mêlée de mépris mais aussi de crainte : « Je gobe son grand tableau : une chouette filasse, putain comme chausson qui se trimballe sur le boulevard. Pour sûr, elle va rouler dans les grands prix les bourgeoisillons qui rôdent autour de ses froufrous ».

Cette peur semble atteindre son paroxysme avec l’Olympia de Manet. Soudain, la prostituée, représentée le plus souvent avec un voyeurisme certain (Degas n’était sur ce point pas le dernier) se met à regarder le spectateur en pleine face. La plus grande provocation du tableau est sans doute celle de renvoyer le spectateur à lui-même… Comme à la fin de la chanson de Brassens.

 

Splendeurs et misères

Images de la prostitution 1850-1910

Musée d’Orsay

Jusqu’au 17 janvier 2016

De 9h30 à 18h mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche
De 9h30 à 21h45 le jeudi
Fermé tous les lundi, les 1er mai et 25 décembre

Facebooktwitter

Les champs d’honneur. Jean Rouaud

rouaud_champs_honneur

Voici le 9ème épisode du feuilleton des prix Goncourt signé Andreossi. L’écriture a l’air très belle !… Lisez plutôt.

Mag

Jean Rouaud vendait des journaux dans un kiosque parisien quand il a publié son premier roman. Il a trouvé rapidement des lecteurs, puis la consécration avec le prix Goncourt 1990. Son récit n’a pas vraiment d’intrigue, et se présente comme une succession de portraits familiaux grâce auxquels le narrateur (qui doit beaucoup ressembler à l’auteur) nous entraîne dans une écriture qui constitue l’intérêt principal du livre.

Les figures précisément évoquées sont celles du grand-père, puis de la « petite tante », et enfin celle de Joseph, frère de cette dernière, mort au cours de la Grande Guerre. D’autres portraits sont à peine esquissés, comme celui du père et de la mère : Jean Rouaud poursuivra son œuvre de retour aux origines par les quatre romans qui suivront.

On évoque aujourd’hui les « page turner », livres qui se dévorent parce que l’intrigue est haletante. On devrait aussi pouvoir désigner, alors sans connotation compulsionnelle, ceux dont on attend avec convoitise la phrase suivante parce qu’on veut poursuivre le plaisir de la belle forme.

Nous sommes près de la côte atlantique, entre Nantes et Saint Nazaire, et il arrive qu’il tombe une petite pluie. Mais pas n’importe laquelle : « Qu’il pleuve à marée montante, ce n’est pas à proprement parler une pluie. C’est une poudre d’eau, une petite musique méditative, un hommage à l’ennui. Il y a de la bonté dans cette grâce avec laquelle elle effleure le visage, déplie les rides du front, le repose des pensées soucieuses. Elle tombe discrète, on ne l’entend pas, on ne la voit pas, les vitres ne relèvent pas son empreinte, la terre l’absorbe sans dommage ».

Le narrateur aide la petite tante, avec ses cousins, à plier le bulletin paroissial. Mais il y a pliage et pliage : « On atteignait à peine la vingtaine de bulletins pliés que déjà un certain laisser-aller transparaissait dans nos travaux. Les quatre coins de la feuille qui devaient se superposer en un angle droit unique trahissaient progressivement un décalage. Quelques bulletins plus loin, on confectionnait presque des éventails. (…) C’était la goutte d’eau quand, avec l’un d’eux particulièrement évasé, on se masquait les yeux en affectant des mines de carmencita. Là, la tante perdait son calme. Une petite colère de moineau s’ébrouant dans sa flaque ».

La petite tante racontait toujours, sans qu’on l’écoute vraiment, qu’elle n’avait plus ses règles depuis l’âge de vingt six ans. Jusqu’au jour où le narrateur fait le lien avec la mort de son frère en 1916 : « C’est donc cela qu’elle nous disait, lançant à la cantonade ses comptes cabalistiques. Cette longue et secrète retenue de chagrin, ce sang ravalé comme on ravale ses larmes, et par cette mort sa vie à jamais déréglée ».

Ces formules heureuses ne sont pas gratuites, car de ces portraits émergent des personnes éminemment présentes.

Andreossi

Les champs d’honneur

Jean Rouaud

Editions de Minuit, 1990

Facebooktwitter

Manessier. Du crépuscule au matin clair

Alfred Manessier Petit port au matin clair
Alfred Manessier
Petit port au matin clair

Connaissez-vous le Musée Mendjisky à Paris ?… Une exposition consacrée à Alfred Manessier y est organisée jusqu’au 15 octobre. Heureusement que la curiosité et le flair de Jean-Yves sont là pour nous inciter à emprunter des chemins de traverse… Merci à lui !

Mag

Le Musée Mendjisky – Ecoles de Paris, ouvert en 2014, rend un bel hommage à Alfred Manessier (1911-1993), peintre majeur de l’art abstrait et figure tutélaire de la Seconde Ecole de Paris.

L’exposition, la première à Paris depuis la rétrospective au Grand Palais en 1992, illustre bien le parcours de cet artiste. Elle témoigne de la sensibilité aux variations de la lumière de cet homme du Nord dont la vocation de peintre se dessina, vers douze ans, devant la baie de Somme où il passait ses vacances. Sans particulièrement respecter un ordre chronologique, les accrochages affichent, dans la première salle, des œuvres peintes entre 1943 et 1956, dont les noms sont évocateurs : « Espace matinal », « Formes au crépuscule », « Nocturne marin »… et surtout un grand tableau « La nuit » (1956), qui fit partie, comme des Modigliani, Miro ou Dubuffet, de la collection d’Otto Preminger.

A l’invitation de ses amis le poète Camille Bourniquel et la peintre Elvire Jan, Manessier découvre la Provence en 1958, puis en 1959. Sous l’effet d’une « frénésie de dessiner », sa palette devient alors plus colorée et son expression plus mouvementée : « Aube sur la garrigue », « La nuit au mas ». La même veine lumineuse traverse son œuvre lorsqu’il découvre l’Espagne en 1963 (« Vent du soir sur Tolède »). On peut admirer tous ces tableaux sur les cimaises du musée.

L’exposition évoque également la période surréaliste de Manessier (fin des années 30), et elle rassemble aussi d’émouvantes œuvres de jeunesse des années 20, sous la forme d’études figuratives de petits formats, peintes sur le motif, autour du port du Crotoy.

Cherchant à « exprimer la prière intérieure de l’homme, à atteindre aux arts sacrés », Manessier considérait son œuvre comme indissociable de son engagement spirituel. Nous savons qu’il fut le premier artiste à proposer des vitraux non figuratifs dans une église. L’exposition propose ici des répliques de vitraux posés dans l’église du Saint-Sépulcre à Abbeville, la ville de son enfance. Une grande tapisserie suspendue, s’inspirant de « La nuit », démontre aussi combien Manessier est à l’aise dans les œuvres monumentales, en laine (tapisseries) et en verre (vitraux).

Alfred Manessier La petite source nocturne
Alfred Manessier
La petite source nocturne

Le peintre attachait une grande importance à l’amitié qu’il entretenait d’autres artistes. Un espace leur étant réservé, on pourra admirer des compositions de Jean Bazaine, Jean Le Moal, Jean Bertholle, Elvire Jan…

Enfin, la visite au musée donne l’occasion de découvrir ce lieu édifié, en 1932, comme atelier d’artiste par l’architecte Robert Mallet-Stevens pour son ami, le maître verrier Louis Barillet. Cette maison, attachée à la naissance des avant-gardes dans la première moitié du XXème siècle, apparaît comme représentative de l’art total dont se réclamait Mallet-Stevens. On y admirera les vitraux et les mosaïques, tout comme l’omniprésence du verre sous toutes ses formes. L’exposition ne manque pas de rappeler, par ailleurs, que Manessier vécut et travailla longtemps en voisin, rue de Vaugirard.

Jean-Yves

Manessier. Du crépuscule au matin clair

Musée Mendjisky – Ecoles de Paris

15 square de Vergennes – Paris 15°

(Accès à hauteur du 279, rue de Vaugirard)

Jusqu’au 15 octobre 2015

Facebooktwitter

Le musée Soulages à Rodez

Eau-forte VIII, 1957 Donation Pierre et Colette Soulages
Eau-forte VIII, 1957
Donation Pierre et Colette Soulages

« Les musées ne m’inspirent pas vraiment. Le regard sur le passé m’a toujours ennuyé. Mais ennuyé au point que le mot n’est pas assez fort… Ce qui me préoccupe, ce n’est ni aujourd’hui ni le passé, c’est ce que j’ai envie de faire demain. »

En lisant ces mots de Pierre Soulages, l’artiste contemporain français le plus connu dans le monde, on comprend que l’installation d’un musée à son nom n’a pas été simple. Cette aventure est très bien expliquée dans la revue Urbanisme (été 2015, n° 397), dans laquelle on peut lire aussi l’intégralité de l’entretien dont sont issus les extraits cités ici.

Pierre Soulages, l’enfant de Rodez, qui y vit le jour en 1919, n’était en effet pas favorable à un musée monographique, qui selon lui perd de son attrait au bout de quelques années. Pour le décider, il a fallu repasser par Conques : ce sont d’abord les travaux préparatoires aux célèbres vitraux de la splendide abbatiale de Sainte Foy de Conques, que l’artiste a accepté d’exposer, compte tenu de la proximité géographique avec Rodez. « Les cartons, puis les gravures, ce qui est sur papier, et la peinture, les peintures d’enfance… de proche en proche, l’ensemble s’est construit progressivement, ce n’était pas une pensée constituée dès le départ » raconte l’artiste qui a finalement consenti deux importantes donations au musée, réunissant quelques 500 pièces au total (peintures sur toiles, sur papier, ensemble des estampes, bronzes, cartons des vitraux de Conques).

Il s’agit désormais de la plus grande collection au monde de Pierre Soulages, abritée dans un écrin conçu par les architectes catalans RCR Arquitectes. De l’extérieur, ce sont de grands cubes de verre et surtout d’acier Corten (couleur rouille, comme celle du brou de noix utilisé par le peintre) ; à l’intérieur, de l’acier encore, d’un gris profond celui-ci, recouvre les sols et les murs des premières salles. Conformément à ce que souhaitait l’artiste, afin d’éviter l’écueil de « l’usure » de la monographie dans le temps, sur les quelques 6 600 m² du bâtiment, 500 m² sont réservés aux expositions temporaires, afin d’accueillir d’autres artistes contemporains.

Dès l’ouverture du musée le 30 mai 2014, le succès a été au rendez-vous : sur la première année, plus de 250 000 visiteurs se sont déplacés dans la préfecture aveyronnaise, qui compte 57 000 habitants agglomération comprise.

Le conservateur du musée, Benoît Decron, également directeur des musées du Grand Rodez, a mis en place un billet unique (9 € en plein tarif) qui permet de visiter en plus les deux autres musées ruthénois : le musée Fenaille, musée de l’histoire du Rouergue, où sont exposés notamment les célèbres statues menhir (lire le billet d’Andreossi sur ce point), ainsi que le musée des Beaux-Arts Denys-Puech, tous deux ayant du coup enregistré de belles hausses de fréquentation. Cette variété de propositions est judicieuse et en définitive très agréable pour le visiteur qui, autrement, n’aurait peut-être pas eu l’idée de découvrir ces deux autres musées.

Dernière chose importante à savoir : Michel et son fils Sébastien Bras, à la tête du célèbre restaurant triplement étoilé sur l’Aubrac, ont ouvert au musée Soulages un « Café Bras » où l’on peut soit « grignoter » leurs créations, soit s’installer pour un repas complet à prix raisonnable (31 €) et de très belle qualité gustative et de fraîcheur. Même sans les étoiles, il serait dommage de passer à côté, il est donc plus sage de réserver (en deux clics sur le site).

Voilà pour l’essentiel du « factuel ». Reste le « sensible »…

Pierre Soulages Peinture, 162 x 114 cm, 27 août 1958, huile sur toile Donation Pierre et Colette Soulages
Pierre Soulages
Peinture, 162 x 114 cm, 27 août 1958, huile sur toile
Donation Pierre et Colette Soulages

Le bâtiment, l’artiste le dit lui-même, est « magnifique ». Il va comme un gant à l’endroit où il se situe, dans le jardin du foirail, au pied de la cathédrale de grès rose (à admirer au soleil du soir, et en profiter pour la visiter, elle est remarquable).

L’intérieur est un enchantement : on adore l’exposition des œuvres sur ce fond acier, qui tranche avec ce qu’on avait vu à Beaubourg (inoubliable rétrospective de 2009-2010, qui avait accueilli plus de 500 000 visiteurs), merveilleusement mis en scène sur fond blanc. Ici, le gris intense satiné fait ressortir la profondeur des œuvres, qu’il s’agisse des peintures ou des fragiles œuvres sur papier. On n’est guère surpris par les explications présentant les différentes techniques (eaux-fortes, lithographies, sérigraphies) : elles renvoient à la passion de Pierre Soulages pour l’artisanat, la fabrication, les essais, les aléas de la création… La rue où l’artiste a vu le jour à Rodez (la rue Combarel) était en effet à l’époque truffée de toutes sortes d’artisans, chez qui l’enfant était toujours fourré. Il raconte lui-même qu’ils l’ont beaucoup marqué. En admirant les différents supports qu’il a travaillés, on retrouve bien cet attrait pour le matériau, les outils, le travail d’élaboration…

L’ensemble de l’œuvre depuis 1946 est représenté, y compris (elles sont rares) des sculptures en bronze. Devant certains tableaux et estampes, on est pris d’une forte émotion. Jamais l’on ne saura ce que nous disent vraiment ces œuvres abstraites, et pourtant comme cette mystérieuse parole faite d’huile et d’encre touche à quelque chose d’essentiel… Les outre-noirs sont exposés avec un éclairage très particulier, quelques spots savamment dirigés et beaucoup de lumière naturelle filtrée. On ne voit presque plus de noir, mais du gris, des reflets marrons, jaunes, et évidemment beaucoup de matière. Très surprenant !

Last but not least (c’est même l’origine du musée, au contraire, comme on l’a dit) : la salle consacrée aux travaux préparatoires des vitraux de Conques. Cartons, échantillons de verre, explications et passionnant film montrant le patient et obstiné processus créatif de ceux-ci par Pierre Soulages.

Le bleu de l'oeil Claude Levêque
Le bleu de l’oeil
Claude Levêque

C’est donc sur ses propres mots (comme on l’aime le voir et l’entendre, on pourrait y rester des heures !) que la visite se termine. Sauf à la prolonger de quelques minutes, ce qui est conseillé, pour découvrir, jusqu’au 27 septembre 2015, l’installation lumineuse de l’artiste contemporain Claude Levêque, « Le bleu de l’oeil », dans la salle d’exposition temporaire. Elle est très belle, à la fois enveloppante et ouverte sur d’autres champs, et ne contraste pas autant qu’on l’aurait pressenti avec l’œuvre de Pierre Soulages. Comme si, ici, tout se tenait.

Musée Soulages

Jardin du Foirail, avenue Victor Hugo – 12 000 Rodez

Entrée 9 € (TR 5 €) – billet unique (valable 1 mois), donnant accès aux musées Soulages, Fenaille et Denys-Puech

Café Bras

 

Facebooktwitter

Madama Butterfly. Puccini

madama-butterflyJolie rentrée à l’Opéra national de Paris ce vendredi 11 septembre pour découvrir, enfin, la Madame Butterfly de Robert Wilson. Créé en 1993, ce spectacle repris régulièrement depuis plus de vingt ans rencontre toujours un grand succès public.

La mise en scène a plutôt bien traversé le temps, Bob Wilson ayant fondé son travail sur l’épure et la lumière, dans une esthétique tout japonisante. Le décor vaste et dépouillé nous emmène dans ce Japon traditionnel de 1904, à Nagasaki, où, sur un fond suggérant la ciel ou la mer, ne se détachent qu’un rocher et un sentier de sable noir. Tout est dans la suggestion, et ces rares éléments, plein de sens, savent emporter notre imaginaire où il doit être. Dans ce contexte, la lumière joue un grand rôle et habille avec beaucoup de justesse chacune des scènes, chacun des personnages. A l’instar des autres personnages japonais, Madame Butterfly évolue avec lenteur, comme surgie d’un théâtre Nô. Le tout est d’une grande élégance, costumes compris ; on est loin du folklore.

L’histoire est des plus déchirantes : geisha âgée de 15 ans, épousée par Pinkerton, officier américain de passage, Madame Butterfly est rapidement abandonnée par celui-ci, pressé de retourner dans son pays une fois les charmes de son caprice exotique éventés. Pendant que là-bas il se marie avec une Américaine, Butterfly, tremblante d’amour, attend le retour de son mari avec une foi inébranlable, malgré les mises en garde de son entourage et les demandes en mariage qui lui sont faites. Jusqu’à ce que la vérité lui apparaisse…

Musicalement, l’opéra est très séduisant. Le prélude, dont on retrouve le thème pendant le premier acte, évoque avec ses accents japonisants la légèreté du vol du papillon. Puis, bien des airs viennent exprimer la profondeur des sentiments avec délicatesse, qu’il s’agisse de l’amour chanté par les jeunes époux au premier acte, des duos avec le consul Sharpless qui essaie de la prévenir ou avec sa servante avec qui elle veut partager son espoir au deuxième, ou encore de la terrible révélation de l’acte III, y compris les remords de Pinkerton.

La distribution est de bonne tenue. Le ténor Piero Pretti assure son Pinkerton sans ostentation et le baryton Gabriele Viviani en consul Sharpless nous charme d’une voix mélodieuse et caressante. Si dans le rôle titre Oksana Dyka se montre à la hauteur, il manque à son interprétation, au-delà de la puissance et de la justesse, ces nuances qui feraient surgir l’émotion. On est loin de la bouleversante Mimi d’Ana Maria Martinez entendue l’an dernier dans La Bohème.

Madama Butterfly

Un opéra en trois actes de Giacomo Puccini

Créé en 1904 à la Scala de Milan

Opéra National de Paris – Opéra Bastille

Durée 3 h avec un entracte

Jusqu’au 13 octobre 2015

Mise en scène
Robert Wilson
Costumes
Frida Parmeggiani
Lumières
Heinrich Brunke et Robert Wilson

Cio-Cio-San
Oksana Dyka
Suzuki
Annalisa Stroppa
Pinkerton
Piero Pretti
Sharpless
Gabriele Viviani
Goro
Nicola Pamio
Le Prince Yamadori
Tomasz Kumiega
Kate Pinkerton
Joanna Jakubas
Le Bonze
Mikhail Kolelishvili

Orchestre et Chœur de l’Opéra national de Paris
Direction musicale
Daniele Rustioni

Facebooktwitter

Dheepan. Jacques Audiard

dheepan_cannesAu départ, il y a la guerre civile au Sri Lanka, que Dheepan, combattant des Tigres tamouls, fuit après avoir brûlé ses anciens oripeaux. Et Yalini, célibataire sans enfant, qui veut rejoindre sa cousine à Londres. Enfin, Illayaal, 9 ans, orpheline, que Dheepan et Yalini embarquent avec eux pour avoir l’air de former une famille et pouvoir ainsi émigrer. Ils ne se connaissent même pas. A leur arrivée en France, pas d’autre choix que de rester ensemble. On leur attribue un logement, et un travail pour lui : gardien d’immeuble dans une cité chaude de la banlieue parisienne.

Là, ne parlant pas le Français, ils essaient de s’intégrer. Avec davantage de volonté pour Dheepan, qui endosse immédiatement le rôle protecteur du chef de famille, et pour la petite Illayaal, qui va à l’école et se fait l’interprète de ses « parents », que pour Yalini, qui espère toujours poursuivre son chemin jusqu’à Londres, seule. Mais il y a l’enfant. Et la vie qui avance, jour après jour : travailler, assurer le quotidien à la maison, faire les courses et, presque malgré soi, être avec les autres. C’est le premier niveau du film : l’intégration d’une famille profondément étrangère, de langue (le Tamoul, parlé pendant la majeure partie du film), de culture (hindoue), de niveau de vie (un salaire de 500 euros leur paraît énorme).

La deuxième dimension, la plus subtile et la plus rare, est cette relation familiale artificielle, mais condamnée à évoluer. Vers où va-t-elle aller : vers l’affrontement ? Un certain attachement ? Comment ces trois-là vont-ils s’apprivoiser ? C’est compliqué ; il ne se sont pas choisis… Jacques Audiard montre cette relation et ses évolutions avec infiniment de délicatesse, prouvant une nouvelle fois qu’il n’est pas qu’un cinéaste de la lutte et de virilité.

dheepan_filmLa troisième strate du film renvoie précisément à cette veine-ci, nous plongeant dans l’univers violent des trafiquants de drogue, qui ont installé leur QG dans l’un des bâtiments de l’immeuble. Comment nos protagonistes sri-lankais vont-il vivre ces guérillas de caïds sans foi ni loi, eux qui ont fui les atrocités de la guerre dans leur pays ? Leurs réactions seront à la mesure de leurs émotions issues des terreurs passées : hors normes…

Les personnages sont parfaitement dessinés, singuliers, aboutis. On s’y attache immédiatement, tremblant pour eux au fil d’un scénario bien tendu – la puissance fictionnelle du réalisateur d’Un prophète étant toujours aussi efficace. Quant à sa virtuosité stylistique, elle n’est plus à démontrer. Enfin, il faut saluer la remarquable interprétation, en particulier celle des acteurs sri-lankais totalement inconnus et hyper convaincants.

Dheepan

Un film de Jacques Audiard

Avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers

Durée 1 h 49

Palme d’or au Festival de Cannes 2015

Sorti en salles le 26 août 2015

Facebooktwitter

Amphoralis, musée-site gallo-romain

Les environs d'Amphoralis
Les environs d’Amphoralis

Le site est bien caché dans la campagne narbonnaise plantée de vergers et de vignes, encore embellie par le canal du Midi et ses canaux latéraux, ses platanes et ses cyprès. Peu de publicité pour cet ancien village de potiers gallo-romain situé à 12 km de la ville natale de Charles Trenet, qui mérite pourtant largement le détour.

Mis à jour lors de fouilles de 1976 à 1997, l’ancien atelier de potiers fut actif du I° au III° siècle de notre ère. Narbonne était alors un grand port de l’Empire et le centre d’une importante activité économique. L’artisanat et la culture de la vigne et de l’olivier prospéraient dans cette province romaine. Et grâce à des ressources naturelles abondantes (argile, eau et bois), l’atelier  a pu se développer considérablement.

L'arboretum
L’arboretum

Le musée inauguré fin 1992 raconte ce passionnant moment d’histoire : contexte, éléments de culture, et bien sûr processus de fabrication des poteries : amphores pour le transport du vin (aux lignes magnifiques), mais aussi pièces de vaisselle et de construction telles que la brique et la tuile. La clarté du propos et de la présentation des objets permet de « parler » à tous les publics.

La partie muséale, resserrée, se prolonge in situ par une visite des vestiges en surplomb, guidés par des plans pour mieux comprendre ce que l’on voit, et par des écrans tactiles qui présentent en « réalité augmentée » les différentes constructions de l’atelier : fours, bâtiments, puits…

La suite du parcours n’est pas moins concrète, avec la restitution du village des potiers : en longeant l’aqueduc, on visite le four à pain, les petits et grands fours de cuisson (qui devaient monter à près de 1000 degrés) et enfin les habitations. Construction en briques, bois, tuile et chaume, vaisselle, amphores, vanneries,… Tout y est !

Heureux passage, Ivan Levasseur
Heureux passage, Ivan Levasseur

En se promenant sur l’ensemble du site, tous sens en éveil, y compris l’odorat et le toucher, on s’attarde dans l‘arboretum et le jardin. Le premier présente les essences d’arbres utilisés pour la cuisson des poteries. Le second regroupe 160 espèces de légumes et de plantes, toutes présentes pendant l’Antiquité. Ils ont été recréés à partir de l’étude des charbons de bois retrouvés pendant les fouilles. Des panneaux disséminés le long du chemin délivrent aux curieux des explications botaniques.

Last but not least, une surprise attend le visiteur en fin de parcours : une drôle de sculpture musicale faite d’argile. Baptisée « Heureux passage », elle est l’œuvre d’Ivan Levasseur, céramiste, musicologue, poète et conteur. Le carillon de cloches et le céramophone installés sur cette porte musicale permettent de découvrir les possibilités acoustiques – inattendues ! – de l’argile. On se demande si les Gallo-romains faisaient de même avec leurs poteries…

Amphoralis

Musée-site gallo-romain, centre culturel

Allée des Potiers, 11590 Sallèles-d’Aude, tel. 04 68 46 89 48

Ouvert TLJ sf le lundi, consulter les horaires sur le site

Entrée 5 euros (TR 3 euros)

Consulter également le programme des activités pour petits et grands

Facebooktwitter