La Bohème à l'Opéra Bastille

la-boheme-opera-bastille-parisLa Bohème, l’un des opéras de Puccini (1858-1924) les plus célèbres, créé en 1896 à Turin, puis deux ans plus tard à Paris, est depuis 1995 repris régulièrement dans la mise en scène de Jonathan Miller, devenue elle-même un grand classique de l’opéra Bastille.

Il est à nouveau donné jusqu’à fin décembre et réunit un public fait autant de Parisiens que de touristes français et étrangers, dans cette période de fêtes où la ville-lumière semble toujours aussi attractive malgré ses températures mordantes. Mais au sein de l’Opéra, le cœur était bien au chaud en ce samedi soir 6 décembre. Il débordait même.

L’histoire, signée Giacosa et Illica, d’après une adaptation du roman de Murger Scènes de la vie de Bohème, raconte l’histoire d’un écrivain sans le sou, Rodolfo, qui avec ses trois amis également artistes mène une vie de bohème sous les toits de Paris. Une nuit de Noël, il rencontre Mimi, simple cousette à l’âme poétique et à la santé fragile. Ils se racontent leur vie, tombent amoureux aussitôt, puis sortent fêter Noël avec les amis de Rodolfo, notamment Marcello et son amante Musetta. Au bout de quelques temps, ils se séparent, avant de se retrouver quand Mimi est sur le point de s’éteindre. Cette romance, mais aussi celle de Marcello et Musetta, est l’occasion de chanter l’amour sous tous les tons, mais aussi l’amitié qui unit la pauvre mais joyeuse troupe.

Jonathan Millert a transposé l’action d’un siècle environ pour la situer dans les années 30, sans la décrédibiliser pour autant. Les décors, chambre glaciale, brasserie en liesse et rue parisienne enneigée, sont soignés, réalistes et beaux. La direction d’acteurs fonctionne à merveille, mettant en valeur aussi bien les aspects comiques de l’opéra (il n’en manque pas !) que son tragique dénouement. La distribution est tout à son affaire dans ces jeux-là et contribue à rendre le spectacle des plus vivants.

Tout cela ne serait que consolation si l’essentiel, à savoir la musique, n’était pas à la hauteur attendue. Mais il faudrait être bien chagrin pour ce plaindre de ce côté-là. La distribution est homogène, ce qui flatte fort l’oreille dans les passages chantés à deux, trois, quatre voire six voix. Dimitri Pittas fait un Rodolfo d’une ampleur extraordinaire et Mariangela Sicilia une piquante Musetta. Même s’ils sont tous bons, on a envie de citer aussi le basse Ante Jerkunica qui interprète le philosophe de la bande, Colline, avec autant de mélodie que de force. Quant à la Mimi d’Ana Maria Martinez, au diapason des bouleversantes envolées de la partition jouée par un orchestre gonflé à bloc sous la flamboyante direction de Sir Mark Elder, elle nous met sens dessus-dessous dans la si poignante scène finale. Quel régal !

La Bohème

Opéra en quatre tableaux de Giacomo Puccini

Opéra national de Paris

Jusqu’au 30 décembre 2014

 

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