Avec sa très belle exposition à voir jusqu’au 13 janvier prochain, le Musée Guimet rend hommage à Louis Delaporte (1842-1925) qui, à partir des années 1870 et jusqu’à la fin de sa vie dans les années 1920 n’eût de cesse de promouvoir les merveilles des temples d’Angkor en Europe.
Au fil d’un parcours réunissant 250 œuvres, du Musée Guimet, mais également d’autres institutions françaises (comme le Musée Rodin) et étrangères (le Musée national d’Angkor) ou encore issues de collections privées, on revit cette période où, des explorations lancées par Napoléon III à l’Exposition coloniale internationale de Paris de 1931, quelques passionnés s’employèrent à faire connaître et à valoriser un art inconnu, quelque peu méprisé car avant tout appréhendé comme un art « des colonies ».
Tout commence en 1866 : Delaporte, jeune marin, est embarqué sur la Mission d’exploration du Mékong en tant que dessinateur. Lors de cette mission, qui a pour but de vérifier la navigabilité du fleuve, Delaporte re-découvre le site Khmère d’Angkor. S’il n’est pas le premier, il est en revanche celui qui, tombé sous le choc et le charme de ces immenses temples aux étranges sculptures, en voie de disparition sous la végétation, va dès lors s’employer sans relâche à en recueillir les témoignages.
Même lorsque son état de santé l’empêchera de se rendre au Cambodge pour continuer ses relevés, il poursuivra ses travaux à Paris dans le but d’établir une approche et une restitution les plus fidèles possibles des temples Khmers.
L’exposition du Musée Guimet témoigne de cette quête : dessins aquarellés, plans, photographies, mais aussi sculptures originales (dont la magnifique Tête de Jayavarman VII du Musée) et de nombreux moulages de bas-reliefs monumentaux exposés pour la première fois depuis 1925, et parfois en meilleur état que les originaux, qui se sont dégradés depuis la fin du XIXème siècle. A l’époque, ceux-ci étaient exposés au musée Indochinois du Trocadéro, dont Louis Delaporte fut le fondateur et le conservateur bénévole de 1878 à 1925.
A ces œuvres s’ajoute l’évocation des Expositions Universelles, et notamment, sans doute la pièce la plus impressionnante du parcours, la restitution d’une fameuse tour à visages du temple du Bayon.
Si la beauté des œuvres ne fait pas de doute – dont les superbes dessins aquarellés de Delaporte, empreints de poésie -, si l’histoire de ce « découvreur » oublié est éminemment attachante, on finit le parcours avec un petit regret toutefois : ne pas en avoir appris davantage sur l’art khmer en lui-même. Mais ceci est encore une autre histoire… Et une bonne raison de revenir au Musée Guimet.
Angkor : Naissance d’un mythe – Louis Delaporte et le Cambodge
Musée Guimet
6 Place d’Iéna 75116 Paris
Tel : 01 56 52 53 00
Tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h
Entrée 9,5 euros (TR 7 euros)
Du 16 octobre 2013 au 13 janvier 2014
Magnifique exposition à la Fondation La Caixa à Madrid, qui, autour d’une sélection de cent-quatre-vingt oeuvres issues de la collection du futur Musée de l’Aga Khan de Toronto, embrasse l’art des différentes dynasties historiques du monde islamique.
Bozar, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles n’est pas un musée doté de collections, mais un centre d’arts pluri-disciplinaire.
L’aspect éminemment décoratif de cette exposition justifierait à lui seul sa visite. Mais les amoureux du symbolique et de la poésie liront avec profit les explications et les cartels du début pour apprécier la portée des objets et livres qu’elle présente.
Le musée du Louvre met en lumière l’art islamique autour de deux expositions, l’une est consacrée à l’art de l’Iran safavide, l’autre aux chefs-d’oeuvre de l’Aga Khan Museum.
C’est grâce à l’industriel lyonnais Emile Guimet (1836-1918), grand passionné de l’histoire des religions, que le musée des Arts asiatiques – à l’origine musée des Religions – a ouvert ses portes en 1889.
Poursuite de la visite de l’exposition-parcours De l’Inde au Japon, dix ans d’acquisitions au Musée Guimet mise en place au Musée des Arts asiatiques jusqu’au 13 décembre pour valoriser plus de 200 acquisitions effectuées entre 1996 et 2006.
Le long de la Seine, s’étend une immense paroi de verre laissant apercevoir une végétation luxuriante.