Alexandre Trauner et Júlia Vajda à l'Institut Hongrois

Alexandre Trauner, Hôtel du Nord, Institut Hongrois de ParisLa première des deux expositions présentées jusqu’au 28 février à l’Institut Hongrois de Paris (situé à deux pas du jardin du Luxembourg) concerne un artiste dont l’univers nous est bien familier.

Il s’agit du décorateur de cinéma Alexandre Trauner, natif de Budapest (1906), émigré à Paris en 1930, où il a travaillé avec les plus grands réalisateurs, au premier rang desquels Marcel Carné, avant de partir pour les Etats-Unis dans les années 1950 collaborer avec Orson Welles, Howard Hawks, Billy Wilder (Oscar du meilleur décor pour La garçonnière en 1960)… De retour en Europe, il crée notamment les décors de Don Giovanni et Monsieur Klein de Joseph Losey, ou encore de Subway de Luc Besson, qui lui valut un César.

Pour la préparation de ses décors de films, outre les dessins et peintures, exposés dans les années 1980, Alexandre Trauner réalisait également de nombreuses photographies, sans se considérer le moins du monde comme un photographe, lui qui a été l’ami de Brassaï, David Seymour, Doisneau, Willis et Boubat entre autres.
Les photos visibles à l’Institut Hongrois, découvertes après sa mort en 1993 nous plongent avec émotion dans le cadre du célèbre film de Marcel Carné Hôtel du Nord. Ce ne sont pas des vues du tournage, mais de simples photos qu’il a prises en repérage, autour d’un canal Saint-Martin bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. En 1937, il y avait davantage de péniches sur l’eau que de piétons, bicyclettes et autos sur ses berges. Les constructions étaient basses et retirées, l’espace libre offrait de belles perspectives qu’Alexandre Trauner a mis en valeur avec art. La ballade poétique dans le Paris en noir et blanc des années 1930 se poursuit avec des photos d’entrées de métro et de portes Art Nouveau, ou encore des vitrines de cafés ou de petits commerces avec leurs enseignes amusantes telles ce "Fritures et primeurs" ou ce salon de coiffure promettant un "service antiseptique"

Julia Vajda à l'Institut Hongrois de ParisA l’étage, l’autre exposition est consacrée à une artiste hongroise peu connue, Júlia Vajda (1913-1982), épouse du peintre Lajos Vajda. En recherche tout au long de sa vie entièrement dédiée à la peinture, Júlia Vajda a exploré différents styles, y compris durant les longues et souterraines années du Rideau de fer. Aujourd’hui, son pays souhaite faire connaître au public hongrois et étranger cette artiste dont l’oeuvre abondante et singulière s’inscrit, malgré l’isolement, dans les courants picturaux européens de son temps.
L’exposition parisienne montre des collages ainsi que des dessins à l’encre de chine, des aquarelles, tempera et huiles sur carton ou sur papier, où lignes entremêlées, crochets et cascades tracent des univers étranges, parfois tourmentés et souvent oniriques.

Hôtel du Nord.Alexandre Trauner
Paysages intérieurs. Júlia Vajda
Jusqu’au 28 février 2008
Institut Hongrois de Paris
92, rue Bonaparte – Paris 6ème
TLJ sauf dim., du lun. au jeu. de 9 h à 21 h, ven. de 9 h à 19 h, sam. de 14 h à 19 h

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