L’été indien aux serres d’Auteuil

Par un samedi de septembre, alors que les journées du patrimoine battaient leur plein sous un soleil radieux, nous avons délaissé monuments historiques, ouvertures exceptionnelles et files d’attente pour découvrir ce qui nous attendait toute l’année et depuis des années : les serres d’Auteuil.

Pas un chat en ce milieu de matinée. La lumière de septembre est douce (mais que dire de celle d’octobre…), l’air encore frais, les couleurs des arbres commencent à ambrer. L’architecture turquoise fané a quelque chose de suranné que la saison ennoblit. Les serres d’Auteuil ne sont-elles d’ailleurs pas elles aussi, pour partie, patrimoine en péril ?

L’ambiance y est parfois tropicale, qui contraste fort avec l’air limpide et sec de l’extérieur. Palmiers, bananiers, poivriers, broméliacées (une histoire, en autres, d’ananas), bégonias, oliviers … arbres et plantes en tous genres et de tous continents se succèdent. C’est un peu le monde entier dans une (grande) bouteille. C’est calme, doux, tranquille. On se laisser intriguer, attirer, séduire par telle ou telle espèce, sans jamais se sentir pris dans un programme.

Ce qui n’empêche pas d’apprendre des choses : au hasard, épiphyte (titre du billet du 8 septembre dernier) qualifie une plante perchée sur une autre plante. Ainsi de la fougère platycerium alcicorne. En attendant l’exemple in vivo, voici la photo.

Dehors est un jardin magnifique, peu connu, sans doute l’un des plus beaux de Paris. La saison est aux pourpres et orangés des fleurs de fin d’été : une splendeur. Le square des Poètes le jouxte comme de naturel. Y trônent  notamment des statues de poètes, un cèdre du Liban et des jeux pour enfants.

Jardin des serres d’Auteuil – Jardin botanique de Paris, 3 avenue de la Porte d’Auteuil – 1 avenue Gordon Bennett – 75016 Paris

 

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Fêter Le Nôtre au jardin des Tuileries

André Le Nôtre, jardin des TuileriesVersailles, Chantilly, Vaux-le-Vicomte, Fontainebleau, les Tuileries : voici cinq jardins rendus célèbres par leur auteur André Le Nôtre (1613-1700), jardinier-paysagiste du Roi Soleil.

Pour fêter le 400ème anniversaire de sa naissance, des manifestations sont organisées cet été sur différents sites. Aux Tuileries à Paris, jusqu’au 30 septembre prochain, une promenade invite à découvrir l’histoire du jardin.

Son origine remonte à celle de la construction du Palais des Tuileries : en 1564, Catherine de Medicis avait fait aménager des jardins avec parterres de broderies, labyrinthes, fontaines, pavillons d’agrément, statues, et même une grotte, "la" grotte de Bernard Palissy…
Un siècle plus tard, André Le Nôtre, fils et petit-fils du jardinier des Tuileries, dessine les plans du jardin de style Classique qui viendra remplacer les jardins Renaissance.
Il ouvre un grand axe d’est en ouest, lancement de la perspective qui se déploiera après lui bien au-delà des Tuileries côté ouest – de son temps, les Champs-Elysées n’étaient encore que des champs… Il crée des terrasses, au nord la terrasse "des Feuillants" et au sud, côté Seine, la terrasse "du Bord de l’eau". Côté est, deux petits bassins symétriques et le grand bassin rond au centre. Côté ouest, le grand bassin octogonal et les terrasses en belvédère auxquelles on accède par des rampes en fer à cheval – alors dépourvues de garde-corps précise un cartel du parcours.
Entre ces deux extrêmes, le "Grand Couvert", la zone boisée la plus dense, quinconces de marronniers et de tilleuls. A l’origine, il s’agissait de bosquets indépendants. Les explications données laissent à penser que sur les quelques 25 hectares du jardin, l’accent était davantage mis sur l’eau et le minéral que sur le végétal, comme si André Le Nôtre avait fait plus œuvre d’architecte que de jardinier.

Aujourd’hui, il est toujours aussi agréable de s’y promener, que ce soit sur sa grande allée pour profiter de sa magnifique perspective, ou sur ses voies moins centrales pour plus de calme, d’y prendre le soleil au bord d’un bassin, ou encore un verre à l’ombre des feuillages. En plein cœur de Paris, le long de l’artère rouge qu’est la rue de Rivoli, on s’y trouve à l’abri du bruit de la circulation et, en le parcourant comme s’il s’agissait d’un musée, on y admire statues de différentes époques et massifs fleuris. En ce moment, c’est un chatoiement de mauves et de violines que quelques touches de jaune viennent flatter. Des massifs sans doute pas tout à fait dans le style Grand Siècle de Monsieur Le Nôtre, mais qu’on aurait bien mauvaise grâce de regretter…

Promenade André Le Nôtre
Jardin des Tuileries
Place de la Concorde – Paris 1er
Entrée libre
Jusqu’au 30 septembre 2013

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Exposition Internationale Zaragoza 2008

Puisque cette rentrée ne "roule" décidément pas toute seule, faisons comme Luchini nous y invite dans la pub pour la SCNF : repartons immédiatement !
Pour ce week-end, petite évasion direction l’Espagne grâce à ce joli billet envoyé par Andreossi.
Bon voyage à tous !
Mag

Expo ZaragozaZaragoza s’expose sur les rives de l’Ebro et il faut choisir, si on ne dispose que d’une journée de visite, ou la ville, ou l’exposition internationale. Et dans ce dernier cas, une toute petite partie de l’exposition.

La tour de l’eau (« eau de vie ») attire immanquablement : sa hauteur (73 mètres), sa forme de goutte d’eau, sa transparence en font un passage obligé.

A l’intérieur, on commence à monter, sans trop savoir pourquoi, la rampe de plusieurs kilomètres qui grimpe tout autour de l’éclaboussure d’eau : une sculpture géante, toute argentée, dont la forme, et les reflets de couleurs évoluent en même temps que la progression. C’est le plaisir de cette montée qui reste mystérieux, ainsi que la leçon philosophique du but matériel (oh combien) que l’on atteint enfin au sommet. En haut, en effet, on ne trouvera qu’un bar et des toilettes.

On redescend, heureux d’avoir monté longuement, pour maintenant butiner du côté des pavillons nationaux. La variété que l’on y trouve ne tient pas seulement à la géographie et aux cultures, mais à l’ambition affichée par les divers pays pour attirer les touristes.

Expo Zaragoza 2008C’est ainsi que le public ressort enthousiaste de la séance cinéma proposée par la Pologne, et traverse avec détachement le désert Lybien. Les quelques 110 pays représentés, les pavillons des diverses régions d’Espagne demanderaient plusieurs jours de visite. Chacun traite à sa manière la thématique de l’eau, proposant parfois de véritables « installations » proches de l’art, parfois un exposé très didactique sur une question particulière au pays, parfois assurant le service minimum sur le thème.

On peut s’attarder avec intérêt sur les pavillons thématiques qui sensibilisent aux problèmes de l’eau et du développement durable : eau partagée, paysages de l’eau, eau extrême, initiatives citoyennes, soif ou cités d’eau sont autant d’occasions de s’offrir des moments de réflexion à l’aide de données imagées, animées, frappantes.
Le ludique et la participation au débat d’idées se mélangent sans cesse, du spectacle « le réveil du serpent », défilé très coloré qui anime les places chaque jour, à la visite de « oïkos » où on pourra méditer sur la maison basée sur la transformation et l’accumulation de l’énergie à coût zéro. Une telle exposition est populaire : on y entre, on y erre, on se laisse aller, on laisse chez soi l’ambition de comprendre tout de la question de l’eau.

Expo Zaragoza 2008
Jusqu’au 14 septembre 2008

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Exposition Internationale Zaragoza 2008

Puisque cette rentrée ne "roule" décidément pas toute seule, faisons comme Luchini nous y invite dans la pub pour la SCNF : repartons immédiatement !
Pour ce week-end, petite évasion direction l’Espagne grâce à ce joli billet envoyé par Andreossi.
Bon voyage à tous !
Mag

Expo ZaragozaZaragoza s’expose sur les rives de l’Ebro et il faut choisir, si on ne dispose que d’une journée de visite, ou la ville, ou l’exposition internationale. Et dans ce dernier cas, une toute petite partie de l’exposition.

La tour de l’eau (« eau de vie ») attire immanquablement : sa hauteur (73 mètres), sa forme de goutte d’eau, sa transparence en font un passage obligé.

A l’intérieur, on commence à monter, sans trop savoir pourquoi, la rampe de plusieurs kilomètres qui grimpe tout autour de l’éclaboussure d’eau : une sculpture géante, toute argentée, dont la forme, et les reflets de couleurs évoluent en même temps que la progression. C’est le plaisir de cette montée qui reste mystérieux, ainsi que la leçon philosophique du but matériel (oh combien) que l’on atteint enfin au sommet. En haut, en effet, on ne trouvera qu’un bar et des toilettes.

On redescend, heureux d’avoir monté longuement, pour maintenant butiner du côté des pavillons nationaux. La variété que l’on y trouve ne tient pas seulement à la géographie et aux cultures, mais à l’ambition affichée par les divers pays pour attirer les touristes.
Expo Zaragoza 2008C’est ainsi que le public ressort enthousiaste de la séance cinéma proposée par la Pologne, et traverse avec détachement le désert Lybien. Les quelques 110 pays représentés, les pavillons des diverses régions d’Espagne demanderaient plusieurs jours de visite. Chacun traite à sa manière la thématique de l’eau, proposant parfois de véritables « installations » proches de l’art, parfois un exposé très didactique sur une question particulière au pays, parfois assurant le service minimum sur le thème.

On peut s’attarder avec intérêt sur les pavillons thématiques qui sensibilisent aux problèmes de l’eau et du développement durable : eau partagée, paysages de l’eau, eau extrême, initiatives citoyennes, soif ou cités d’eau sont autant d’occasions de s’offrir des moments de réflexion à l’aide de données imagées, animées, frappantes.
Le ludique et la participation au débat d’idées se mélangent sans cesse, du spectacle « le réveil du serpent », défilé très coloré qui anime les places chaque jour, à la visite de « oïkos » où on pourra méditer sur la maison basée sur la transformation et l’accumulation de l’énergie à coût zéro. Une telle exposition est populaire : on y entre, on y erre, on se laisse aller, on laisse chez soi l’ambition de comprendre tout de la question de l’eau.

Expo Zaragoza 2008
Jusqu’au 14 septembre 2008

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Festival International des jardins 2008

Festival international des jardins de ChaumontChaumont sur Loire, c’est d’abord un château, posé au dessus du fleuve, qui fut occupé par Catherine de Médicis puis Diane de Poitiers. On peut visiter, entre autres, les chambres de l’une et de l’autre. Mais le parc n’a été créé qu’au XIXe siècle.
Depuis 1992, une trentaine de parcelles limitées par des charmilles sont offertes à l’aménagement de jardiniers inventifs, avec un thème différent chaque année.

Lorsqu’on se déplace d’œuvre en œuvre, avec le même soleil particulièrement généreux ce jour-là, on est absolument frappé par la variété d’ambiances complètement différentes que l’agencement de matériaux et végétaux peut provoquer. Visiter ce festival, c’est faire provision d’idées d’aménagement de son jardin pour des années.

Des idées de matériaux : des cadres de branches de bouleau qui relevés comme des stores peuvent abriter de corbeilles de fleurs ; des « murs » de pierres volcaniques (elles sont enfilées sur des pieux), restent transparents et permettent l’accrochage de plantes de rocailles ; des assemblages de dalles de schistes, tantôt droites, tantôt couchées, de face ou de profil, sèches ou mouillées, composent des tableaux tout en nuances.

Des idées végétales : associations de choux bleus et fleurs aériennes ; un parterre de plantes rampantes qui dessinent un motif ondulant aux couleurs apaisantes ; et même un damier de persil (double) et de serpolet !
Les jardiniers peuvent aussi faire preuve d’humour : le jardin poubelle (accumulation de cagettes, pots et vieux bidons que les plantes semblent avoir squatté) ; le « repos éternel » (des chaises longues en osier posées sur des rectangles de pelouse ou gravier rappelant fort des tombes) ; « le Parfait » aux murs d’argile qui laissent dépasser des bocaux de conserve remplis des produits du jardinage.

Mais certains jardins constituent dès l’entrée des chocs esthétiques : « Réflexions » est un bassin de plantes aquatiques surmonté d’ailettes d’aluminium et plastique devenues de petits miroirs scintillants au dessus de l’eau ; le jardin « Ville de Lyon » est une grande demi-sphère de métal remplie de plantes, prise dans un hamac de géant au dessus d’un parterre de miroirs brisés ; la très grande rigueur de « Sharing » quant au dessin, à la couleur : sur des carrés égaux se dressent 1, puis 4, puis 16 puis 64 trembles.

Mais les discours, les photos sont de piètres moyens pour rendre compte de la magie de ces lieux. Si les prochaines années verront d’autres créations, le visiteur peut retrouver les installations permanentes, comme ce vallon des brumes, à traverser lentement au sein d’une végétation luxuriante.

Festival International des jardins 2008, « Les jardins en partage »
Domaine de Chaumont sur Loire
Jusqu’au 19 octobre, tous les jours de 9h 30 à la tombée de la nuit
Tarif individuel festival : 9 € (expositions incluses)
Tarif réduit : 6,50 € (enfants de 12 a 18 ans, étudiants…)
Enfants de 6 a 12 ans : 3,50 € (gratuit pour les moins de 6 ans)
Billet couplé : visite du Festival et du château a 15 €

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Pascal Cribier, les racines ont des feuilles

Exposition les feuilles ont des racines, Pascal Cribier, espace EDF ElectraIl y a quelque chose d’un peu curieux à aller chercher du vert dans l’espace clos de l’impasse Récamier à Paris, l’espace EDF Electra.
Par ces belles journées, l’on est plutôt tenté de pousser jusqu’au fond du passage pour admirer le fatras végétal du square.(D’ailleurs, à l’entrée, une brochure façon planche de botaniste avec noms et dessins des espèces nous y invite vivement.)

Dans l’obscurité, des images des créations de l’architecte-paysagiste Pascal Cribier défilent très lentement sur de grands écrans. Un ici, un là, d’autres encore là et là, l’oeil est attiré par tous à la fois. Des tabourets en mousse nomades permettent de se poser et de contempler. Les réalisations sont séduisantes, hautes en couleurs, et le procédé réussi.

Laurent Le Bon, commissaire de l’exposition explique que Pascal Cribier n’a accepté de présenter que des plantes qui pourraient vivre naturellement dans les conditions de l’espace d’exposition. D’où davantage de photos et de films que de vivant… mais d’où aussi, au sous-sol, de véritables champignons (à la fois embaumantes pleurotes et magnifiques sculptures).
Et d’où aussi, à l’étage, cette fois à la lumière naturelle, d’imposantes et fascinantes racines d’arbres sorties d’un marais indépendant de toute nappe phréatique et au système de développement propre, des doubles couronnes étonnantes. Il s’agit de montrer l’invisible, mais aussi d’expliquer que les racines ont un fonctionnement proche de celui des branches, des sortes de feuilles qui, comme elles, « tombent » (où ?) à l’automne…
Pascal Cribier, qui installe en ce moment des socles végétaux dans la Cour de l’Hôtel Dassault (Artcurial) n’est pas sans intriguer. Architecte de jardins inventifs et souvent très beaux , il se défend de toute approche artistique. Il considère que ses paysages font partie d’une économie – son obsession : se servir des éléments du lieux, aussi bien de l’eau que du bitume – et ne sont pas décoratifs.
Il demande « qu’on arrête de convoquer la nature » et revendique une démarche citoyenne. Un doux rêveur ? Tout au contraire, la présentation de ses réalisations et de ses travaux en cours font montre d’un solide pragmatisme. A paraître en septembre, l’ouvrage Pascal Cribier, itinéraires d’un jardinier nous en dira davantage sur cet architecte-paysagiste singulier.

Pascal Cribier, les racines ont des feuilles
Jusqu’au 28 septembre 2008
Espace EDF Electra
6, rue de Récamier – Paris 7ème
M° Sèvres-Babylone
TLJ sf lun. et jours fériés, de 12 h à 19 h
Entrée libre

Image : Woolton (Berkshire, Angleterre), 1994

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Gilles Clément : une écologie humaniste

Gilles Clément, Louisa Jones, une écologie humanisteComment faire le plus possible avec, le moins possible contre ?
La question évoque l’économie des forces, ou le principe de certains arts martiaux, comme l’aïkido.

Pour Gilles Clément, ce doit être notre façon de faire avec la nature, lorsque nous devons agir avec elle.

Ce jardinier paysagiste a une belle carrière derrière lui : il est le co-auteur du parc André Citroën à Paris, jardin exemplaire de l’art qui sait montrer la diversité des alliances possibles entre le naturel et l’artifice ; il a réalisé un beau festival des graminées au pied du musée des arts premiers dans la même ville ; à Lille, il a eu le culot d’imposer l’île Derborence, refuge inaccessible où la diversité végétale fait ce qu’elle veut, hors de la présence humaine.
Bien d’autres réalisations (ainsi que les projets qui sont restés dans les cartons) sont présentées dans ce beau livre confectionné par Clément et Louisa Jones.

Mais on retiendra surtout la personnalité d’un homme qui ne joue pas à l’artiste, dont le « faire » s’inscrit dans une réflexion très élaborée sur notre place de jardiniers de la planète. Il développe, pratiquement et théoriquement, trois concepts qui aident à saisir dans quelle direction le paysage peut évoluer pour peu qu’on laisse sur la touche le modèle productiviste.

Le « jardin en mouvement » insiste sur le fait que les éléments en présence dans un jardin interagissent à leur manière : telle graine germera à telle place et pas ailleurs, et la fleur qui s’épanouit de cette graine a le droit de vivre là.
Le « jardin planétaire » met l’accent sur la dimension écologique de nos actions sur le vivant : diversité et brassage caractérisent l’histoire de notre planète, et on doit s’appliquer à ne pas interrompre ces processus.
Le « Tiers-Paysage » désigne ces espaces que l’homme a abandonné (friches, talus, marais, rives…) : une « nature » s’y développe à son aise, et devient un réservoir génétique riche d’une diversité qui disparaît à grand pas dans les territoires trop gérés par l’homme.

Les très nombreuses photos de l’ouvrage rendent compte à la fois du travail de Gilles Clément et de ses partis pris de jardinier écologiste humaniste.
On y trouvera même celle du papillon qui porte son nom (Buaenopsis clementi), qu’il a découvert au Cameroun !

Gilles Clément, Louisa Jones une écologie humaniste
Aubanel (2006), 350 p.

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Patrick Blanc. Folies végétales

folies végétalesExposition d’art paysager exceptionnelle, les Folies Végétales de Patrick Blanc sont avant tout le résultat de ses expériences de botaniste de haut vol.

Chercheur au CNRS, Patrick Blanc a voyagé très jeune dans les milieux tropicaux pour essayer de comprendre le mystère des végétaux qui poussent dans des conditions extrêmes.

Depuis, l’inventeur du Mur végétal n’a eu cesse de pousser plus loin ses observations et réflexions.
Il nous en présente aujourd’hui une sorte de bilan.

Ambiance nocturne surchauffée, masses de chlorophylle vert fluo, on entre dans un autre monde en poussant la porte opaque de l’Espace Electra.

Un magnifique plafond végétal, dégradé, touffu accueille le visiteur. Il peut s’asseoir sous cette « entrée de grotte », admirer les petites fleurs rouges qui parsèment la verte coulée ; et commencer à s’adapter à cet « ailleurs ».

Avec la reconstitution d’un sous-bois de forêt tropicale, Patrick Blanc montre que les espèces poussant à faible luminosité ont l’apparence, brune, des feuilles mortes. C’est tellement vrai qu’on a envie de s’y rouler dedans.

On descend ensuite pour découvrir, dans une pièce toute noire, des bégonias présentés dans des globes, précisément éclairés : l’irisée des feuilles évoque le moiré, la finesse, la douceur de la soie.

Juste en face, c’est la baie d’Along : dans un petit espace saturé d’humidité, des sculptures végétales s’élèvent d’un bassin aux douces vapeurs blanches, figurant les reliefs karstiques de la baie du Vietnam, vestiges de la plus grande barrière de corail datant de la fin de l’Ere Primaire.


Le coup de coeur Mag :

Le moment où l’on monte l’escalier pour aller voir les plantes aquatiques qui poussent dans les ruisseaux à très fort courant : le murmure de l’eau qui nous berçait insensiblement depuis le début de la visite s’accentue ; l’espace d’un instant on croit qu’on va surgir devant un véritable torrent, en pleine forêt, en pleine montagne. Ici encore, un peu trop de tubes, de lumière artificielle … mais la magie a opéré ; l’instant d’illusion est magnifique.

Ne pas louper le film dans lequel Patrick Blanc explique ses recherches, sa passion de botaniste.
Ni la présentation des travaux architecturaux qu’il a réalisés à travers le monde : les images montrent qu’il a su intégrer son exceptionnel « paysagisme vertical » aussi bien dans l’architecture ancienne que moderne, dont la façade du Musée du quai Branly à Paris est un très bel exemple.

Espace EDF Electra
6, rue Récamier – Paris 7ème
Jusqu’au 18 mars 2007
De 12h à 19h, tlj sauf le lundi
Entrée libre
Pas de vestiaire

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