Pour compléter l’exposition Voir l’Italie et mourir, un accrochage de quelques soixante-dix dessins met en évidence l’importance de l’architecture italienne dans la formation des architectes français.
Depuis 1663, aux lauréats du Grand Prix de Rome, revenait le privilège de passer plusieurs années à l’Académie de France à Rome. Mais avec le développement des moyens de communication et de l’intérêt pour l’archéologie, les architectes furent au XIXème siècle de plus en plus nombreux à accomplir leur "Grand Tour" pour découvrir de visu les bâtiments qu’ils avaient étudié dans les livres.
Les deux salles réunissent ainsi des dessins des plus grands architectes français de l’époque, Charles Garnier, Eugène Viollet-le-Duc ou Hector Lefuel, mais également de très belles aquarelles – traduisant l’influence de la peinture chez les architectes français, souvent venus en Italie, il est vrai, accompagnés d’amis peintres.
Une belle place est faite à Louis Boitte qui, outre l’Italie, eu également la possibilité de visiter la Grèce. Le futur architecte du château de Fontainebleau passa cinq ans à la Villa Médicis et a laissé un fonds de quelques huit cents documents de toutes natures, études, relevés archéologiques, croquis, photographies, dont on voit ici d’instructifs échantillons, y compris des dessins de sa participation au concours ouvert en 1883 par l’Etat italien pour le monument dédié à la mémoire de Victor-Emmanuel II.
L’Italie des architectes : du relevé à l’invention
Dessins d’architecture de la collection du musée d’Orsay
Jusqu’au 19 juillet 2009
Musée d’Orsay
1, rue de la Légion d’Honneur – Paris 7ème
TLJ sf le lundi, de 9 h 30 à 18 h, le jeudi jusqu’à 21 h 45
Entrée avec le billet du Musée (9,50 €, TR 7 €)
Image : Eugène Viollet-le-Duc (Paris 1814 – Lausanne 1879), Fragment d’architecture pompéienne pour " Histoire d’un dessinateur ", crayon et aquarelle, H. 0.17 x L. 0.108m, musée d’Orsay, Paris, (c) musée d’Orsay / Patrice Schmidt
La mode a été lancée dès la fin du XVIème siècle par les Anglais fortunés, elle eut rapidement un grand succès auprès des Européens et ne cessa de se développer au cours des siècles suivants.
Pour autant, l’exposition réserve bien des surprises. L’une de ses révélations est la singulière beauté de certains tirages sur papier albuminé, procédé qui offre un rendu de la lumière du sud tel que l’on croit la "sentir", mais aussi des contrastes d’une remarquable précision. L’architecture et les perspectives en sont encore magnifiées. L’on y découvre aussi des photos et des peintures d’une grande poésie, comme ces vues de Venise au clair de lune, tout à fait extraordinaires.