A cinq heures de Paris. Leon Prudovsky

A cinq heures de Paris

Voici une comédie romantique comme on aimerait en voir plus souvent. Ni poussive, ni cul-cul la praline, ni cousue de fil blanc. Sa légèreté évoque ce qui porte haut avant d’imprimer au cœur un pli de gravité : l’élan éprouvé ensemble par un homme et une femme, irrésistible et parfois contrarié.
Nous sommes en Israël, près de Tel-Aviv. Yigal est chauffeur de taxi, divorcé, père d’un garçon qui s’obstine à ne vouloir ni jouer au piano ni chanter malgré les injonctions assurées de son beau-père (ou à cause de celles-ci…). Il est un homme en retrait, discret, bon esprit, un peu contemplatif et surtout très valeureux combattant de la phobie qui l’empêche d’aller à Paris fêter la bar-mitsva de son fils : la peur de l’avion.
Un soir, il fait la connaissance de Lina, le professeur de musique de son fils. Elle est mariée, mais le mari en question a la bonne idée de se trouver au Canada pour y obtenir de son diplôme d’urologue. Il a hélas aussi celle, fixe et beaucoup moins bonne, de vouloir s’installer dans ce beau et froid pays avec son épouse.

La trame du film est naturellement ce qui va se nouer entre Yigal et Lina. L’histoire est déroulée avec subtilité, à l’image de la relation entre ces deux êtres délicats, plutôt résignés et dépourvus de violence, dont les cœurs se mettent à déborder avec naturel, simplicité et pudeur.
Si les deux principaux protagonistes sont très bien incarnés, les personnages qui les entourent, amis et famille ne le sont pas moins, presque tous assez complexes voire ambigus. Tous très attachants en somme, et c’est avec un plaisir croissant que l’on suit cette "aventure" qui n’y ressemble pas et laisse un doux parfum de mélancolie, l’effluve du bonheur vécu.

A cinq heures de Paris
De Leon Prudovsky
Avec Dror Keren, Helena Yaralova, Vladimir Friedman
Durée 1 h 30
Sorti en salles le 23 juin 2010

Facebooktwitter