Crime d'amour. Alain Corneau

Crime d'amourElles sont belles, intelligentes et mènent grandes carrières dans une entreprise internationale.
L’une est presque arrivée au faîte de sa gloire, avec peut-être un poste en vue à Washington : c’est Christine, interprétée par Kristin Scott Thomas, cynique maniant la glace et le feu pour arriver à ses fins. L’autre, Isabelle, est sa subordonnée, cadre supérieur aussi brillante que jeune, incarnée par Ludivine Sagnier. Entre les deux femmes, le jeu de séduction et de pouvoir fonctionne à merveille, jusqu’à ce que les masques tombent, à l’épreuve du monde impitoyable des affaires. Trahie, blessée, Isabelle ne le supporte pas et s’apprête à commettre le pire.

Histoire de vengeance très finement élaborée, Crime d’amour est un très bon polar à l’ancienne, avec placement d’indices, égarement du spectateur puis méticuleuse reconstitution des faits. Ce que l’on voit dans la seconde partie – certes peut-être un peu lente – est une démonstration de la puissance de l’intelligence au service de la machination. La première partie est, elle, plus riche sur le plan social, où le tableau des relations de travail et financières est brossé avec beaucoup d’efficacité. Les actrices forment un duo redoutable ; excellentes l’une comme l’autre. Si le talent de Kristin Scott Thomas est depuis longtemps établi, Ludivine Sagnier continue d’étonner film après film par la palette de son jeu.

Crime d’amour
Un thriller d’Alain Corneau
Avec Kristin Scott Thomas, Ludivine Sagnier, Patrick Mille
Durée 1 h 44
Sorti le 18 août 2010

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La fille coupée en deux. Claude Chabrol

Elle était adorablement enfantine dans 8 femmes, l’agaçante Petite Lili chez Claude Miller, craquante dans Les Chansons d’amour de Christophe Honoré.

Claude Chabrol en a fait une "princesse".
Ludivine Sagnier illumine totalement son dernier film, cette histoire de fille (Gabrielle) coupée en deux entre un écrivain d’âge mûr dont elle tombe amoureuse et qui ne l’aime pas, et un jeune dandy qu’elle n’aime pas et qui est non seulement fou d’elle, mais cinglé tout court.

Elle souffrira à cause du premier et épousera le second, qui…
Petite intrigue chabrolienne à souhait, le metteur en scène filmant à plaisir les parquets grinçants de la vie de province, sur lesquels tombent des dialogues ciselés, et des personnages cyniques à mourir (ils n’en meurent pas tous) joués par des acteurs magnifiques.

Tous sont très bons ; Benoît Magimel habite son rôle de bien-né dégénéré à la perfection et la "princesse" ne nous lasse jamais. Deux rôles de reines sont aussi bien pourvus : Mathilda May dans celui de l’éditrice qui en a vu et qui y revient avec plaisir, blindée d’expérience, et Marie Bunel, la mère de Gabrielle qui en a vu mais laisse sa fille faire la sienne…

L’histoire sera donc celle-là bien sûr : baignée trop pure dans la société des hommes, petite fille deviendra grande. (Quoique.)
Une histoire qui soufflée par Claude Chabrol devient aussi légère qu’une bulle de savon.

La fille coupée en deux. Claude Chabrol
Drame français
Avec Ludivine Sagnier, François Berléand, Benoît Magimel, Mathilda May…
Durée : 1 h 55

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