Tout au long de la saison, le théâtre du Rond-Point et France-Culture proposent des enregistrements publics d’émissions qui feront l’objet de diffusions dans la grille d’été de la station.
Le principe : un invité, en dehors de toute promotion, vient répondre aux questions d’Olivier Barrot.
Sont ainsi venus s’épancher depuis l’automne, Pierre Arditi, Denis Podalydès, Jean-Louis Trintignant notamment.
Lundi 2 avril, ce fut au tour de Fabriche Luchini de se livrer au face-à-face avec le journaliste, sous les yeux d’un public fourni, dans la grande salle Renaud Barrault.
L’interview consistera, selon un style qui lui est traditionnel, mais peut-être davantage encore qu’à accoutumée, en l’envoi de longues citations de la part d’Olivier Barrot.
Fabrice Luchini laissera la plupart d’entre elles sans suite.
D’autres seront l’occasion pour le comédien de parler de son métier ; en particulier de ce qui a fait son succès populaire au théâtre, les lectures de grands textes.
Ainsi, lorsqu’il se souvient qu’il a commencé ses lectures de Voyage au bout de la nuit en 1985, au théâtre du Rond-Point précisément, Olivier Barrot rappelle le commentaire de Michel Bouquet : "Si les lectures inventées par Fabrice Luchini marchent si bien, c’est parce que le public en sort renseigné sur lui-même", citation qui sera l’occasion de réflexions et d’échanges sur l’art, le divertissement, l’abrutissement et le chef d’oeuvre, avec, au passage, le "on va nous divertir jusqu’à l’écoeurement" d’Alain Finkielkraut.
Quant Barrot évoque Laurent Terzieff : "Fabrice a besoin de faire le don de lui-même et ce don passe par le texte (…). Il y a chez lui comme un envahissement de l’être par le verbe", l’artiste commente, plein d’admiration : "Laurent Terzieff m’a fait sortir le meilleur de moi-même ; et en plus, il me rend au meilleur de moi."
Une citation inspira particulièrement Fabrice Luchini, qui actuellement donne dans sa Carte Blanche des lectures de Paul Valéry : "Longtemps, la voix humaine fut base et condition de la littérature".
"Tout est suspect sauf le corps" ajoute-t-il, rappelant ainsi Jouvet.
Plus tard, il reviendra à Jouvet en expliquant :
"C’est quoi d’être sur scène ? C’est être porteur d’une énergie. Jouvet disait "Le succès justifie tout mais n’explique rien". J’essaie de ne pas détruire l’énergie que contient un auteur. je passe de ce qui est imprimé et mort et j’en restitue l’énergie. Pour cela, il ne faut pas que l’acteur s’assouvisse et il ne faut pas non plus qu’il ne soit rien (…). Pour dire un texte, il faut s’être approprié les phrases. Ne pas dire les mots, mais être d’où part le texte. Il faut retrouver l’impulsion organique que l’auteur a eue lorsqu’il a écrit."
Et lorsque le journaliste s’étonne que certains des textes que Fabrice Luchini choisit de porter sur scène ne sont absolument pas dramaturgiques, le comédien a cette réponse :
"Comment oraliser ce qui n’est pas littéraire ? L’écriture de Céline restitue l’oralité…
Mais pour donner de l’intensité dramaturgique à des textes très secs comme ceux de Valéry, il faut oser la pensée dans ce qu’elle a de sec, sans dramatiser ; ensuite, il faut voir comment la pensée peut devenir chair".
En définitive, Fabriche Luchini aura davantage répondu à ses propres interrogations et aux auteurs qui l’inspirent qu’aux questions-fleuves d’Olivier Barrot.
Se méfiant comme de la peste de l’excès de commentaires et de toutes les postures, en particulier intellectuelles, refusant les positionnements imposés, il préfère, en toute liberté, rendre hommage aux textes et aux auteurs qu’il révère, en un mot au "style".
C’est certainement pour ces raisons-là qu’il nous plaît.
Volte-Face avec Fabriche Luchini
Emission diffusée l’été prochain sur France-Culture
Prochain enregistrement public de Volte-Face :
Le 23 avril au Théâtre du Rond-Point avec André Dussolier.
Entrée libre
Réservation indispensable au 01 44 95 58 81
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