Après les excès du rococo, les arts décoratifs marquent à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle un retour aux sources classiques grecques et romaines, inspirations majestueuses qui siéront à l’Empire avec ses marbres, ses bronzes dorées, ses soieries et ses damas de velours.
Alors que le style Empire français se répand en Europe, se développe à partir de 1815 en Autriche, dans cette mouvance néo-classique, un style original que l’on appellera rétrospectivement Biedermeier.
Il ne tardera pas à gagner les autres régions de l’Europe orientale et de l’Allemagne, où il perdurera jusqu’à 1850 environ.
Le nom de Biedermeier est celui d’un personnage de fiction créé tardivement pour un hebdomadaire satirique munichois pour parodier le mode de vie de la société bourgeoise d’Europe centrale. Si effectivement ce type de mobilier robuste et confortable évoque avant tout les milieux bourgeois conservateurs du début du XIXème siècle, l’on apprend en parcourant l’exposition que les idées esthétiques à l’origine de ce mouvement furent d’abord promues par la famille impériale autrichienne et par l’aristocratie. Celles-ci, après les guerres napoléoniennes, rejettent le grandiose et l’ostentatoire (qui avait cours en France) et mettent en avant un mode de vie replié sur les valeurs morales et la sphère familiale.
Et, contrairement à ce que ses lignes simples et sa faible ornementation laissent présumer, le mobilier et les arts décoratifs Biedermeier sont au départ des œuvres artisanales. Ce ne sera qu’à partir des années 1830-1840 que l’Empire Austro-Hongrois adoptera les modes de fabrication industriels développés plus précocement en Angleterre et que le style se diffusera alors dans les intérieurs bourgeois.
L’exposition vaut le détour tant il est vrai que le Biedermeier est un style singulier, une sorte de synthèse lointaine du Regency anglais et de l’Empire français, mais qui, surtout, annonce le design moderne adapté à la production de masse.
Cela est frappant avec les arts de la table : dès le début du XIXème siècle, les modèles d’orfèvrerie sont extrêmement dépouillés si bien que les plats et les théières paraissent étonnamment "d’aujourd’hui".
Les meubles sont certes imposants, parfois même un peu "mastoc", mais leur grandes lignes géométriques arrondies, leur sobriété évoquent un sens pratique, voire un souci d’ergonomie novateur et séduisant. Les bureaux révèlent des rangements astucieux, les tables deviennent multi-usages, les chaises s’équipent de dossiers en éventail, bas et courbés. L’austérité des formes était par ailleurs largement réchauffée et égayée par le choix des couleurs de garniture et de papier peint, avec des jaunes, des bleus et des verts très vifs.
La simplicité et l’épure, le pragmatisme voire l’audace confèrent au Biedermeier, deux siècles après son émergence, un aspect moderne tout à fait surprenant.
Biedermeier, de l’artisanat au design
Musée du Louvre
Aile Sully, 1er étage, salle de la Chapelle
Jusqu’au 14 janvier 2008
TLJ sauf le mar., de 10 h à 18 h, nocturne (22 h) mer. et vend.
Entrée 9 €, 6 € après 18 h mer. et vend. (billet collections permanentes)
Catalogue, en partenariat avec le musée de Milwaukee, le musée historique de Berlin et l’Albertina de Vienne (Coédition Musée du Louvre Éditions /Officina Libraria /Éditions Nicolas Chaudun), 240 p., 35 euros.
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I Volpini Antiquariato
via D’Azeglio,78
40123 Bologna
Italia
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