Le loup de Wall Street. Martin scorsese

Le loup de Wall Street, ScorseseC’est à la grande délinquance en col blanc que Scorsese s’en prend cette fois, en s’emparant du personnage de Jordan Belfort, trader indécemment enrichi au cours des années 80 et 90 en arnaquant l’actionnariat, puis tombé autant du fait de ses propres excès que de celui des enquêteurs du FBI.

La fresque que déroule Martin Scorsese n’a pas la riche trame narrative de ses très grands films comme Casino, car ici l’histoire est des plus ténues : grandeur et décadence d’un truand adulé. On peut reconnaître aussi que le réalisateur n’avait peut-être pas besoin de 3h pour réussir sa brillante démonstration : allégé d’une bonne demi-heure, elle n’aurait certainement rien perdu de son efficacité.

Malgré ces réserves, Le loup de Wall Street est un film magnifique. Magnifique d’abord par sa noirceur, totale dans cette opulence
ensoleillée : sans juger en apparence, en montrant la monstruosité sans pudibonderie, Scorsese dresse un tableau éloquent du cynisme d’un monde où l’argent tient lieu d’unique loi, où ce qu’on appelle réussite et richesse font tomber dans l’addiction de toutes sortes de poudres et du sexe, dans des états d’où toute humanité semble s’être retirée.
Magnifique ensuite par ses acteurs (dont Matthew McConaughey, qui fait une ahurissante prestation au début du film), et évidemment tout particulièrement son acteur principal, Leonardo DiCaprio qui, de film en film, n’en finit plus de susciter étonnement et admiration. Ici il donne à lire sur le visage de Jordan Belfort toute la palette des émotions, de la fatuité la plus insupportable au désarroi le plus profond – celui d’une personne comme « retirée
d’elle-même ».
Magnifique enfin pas sa réalisation : Le loup de Wall Street a le brio d’un Scorsese encore au sommet de son art, à tel point qu’à certains moments, ceux où l’on trouve le contenu des scènes quelque peu répétitif, on se contente d’admirer les plans, et de cela « seulement », on se régale…

Le loup de Wall Street
De Martin Scorsese
Avec Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie, Matthew McConaughey
Durée 2 h 59
Sorti en salles le 25 décembre 2013

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2 réflexions au sujet de « Le loup de Wall Street. Martin scorsese »

  1. Film qui à mes yeux ne présente aucun intérêt,qui ne démontre pas grand-chose des mécanismes de la Finance et de ses dérives possibles. On peut seulement y voir quelqu’un qui se laisse happer par l’attrait de l’argent,le piège de la drogue avec sa dépendance et le sexe débridé.
    Di capprio est effectivement mis en valeur par l’image flatteuse,mais, à moins d’aimer le culte de la personnalité, est-ce que cela donne une valeur ajoutée à un film.Pas à mes yeux.Quant aux scènes orgiaques, si nombreuses et si longues, quel intérêt , Scorsese ou pas , ce film ne m’a pas plû du tout

  2. J’ai beaucoup aimé également ce film.
    C’est une bonne vision de ce qu’était (est?) le monde de la finance et des quelqu’uns de ces débordements. Les acteurs sont bons, le scénario est bien ficelé, la réalisation est super, la photographie au top… Bref un gros coup de coeur. Après reste la durée et il est vrai que 3h est un peu long même si on ne s’ennuie pas, mais on peut penser que 30 à 45 min de moins auraient pu se faire. Mais ceci reste u défaut mineur à mon sens.

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