Au musée d’Orsay, l’hommage de Valéry à Degas

Edgar Degas (1834-1917), Danseuse assiseEntre 1881 et 1883, Pastel sur papier marron contrecollé sur carton H. 62 ; L. 49 cm Paris, musée d’Orsay Legs de Gustave Caillebotte, 1894© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

C’est une petite danseuse qui entre deux entre-chats vient se poser quelques instants sur une chaise et, penchée vers l’avant, se masse la cheville gauche. Le bras droit, replié sur le genoux semble prêt à donner l’impulsion pour un nouveau bond, alors que le dos est totalement courbé et le visage absorbé. Derrière l’énergie, on sent la fatigue, la douleur même, la tension, la brièveté de la pause.

Un dessin réalisé au pastel et signé Edgard Degas (1834-1917), dont on admire sans cesse la spontanéité, le cadrage photographique, la vivacité du trait. Une sensibilité et une efficacité dans la saisie des corps et des mouvements que le grand écrivain Paul Valéry (1871-1945) a merveilleusement louées.

Le poète sétois a entretenu avec le peintre parisien une intense amitié et une admiration qui l’ont conduit à concevoir un livre de dessins intitulé « Degas Danse Dessin », finalement publié par Ambroise Vollard en 1936, près de vingt après la mort de l’artiste.

Deux danseuses au repos Edgar Degas 1898 / Musée d’Orsay RMN

Le Musée d’Orsay nous propose, ce qui sera pour beaucoup une découverte, de parcourir cet ouvrage au fil d’une très belle exposition réunissant dessins et pastels de Degas, mots toujours ciselés de Valéry, et témoignages de l’amitié entre les deux hommes. Les œuvres de formation du peintre (splendides copies de classiques), son travail sur la danse (ses incomparables sculptures, dont la fameuse « Petites danseuse de quatorze ans » viennent compléter les œuvres graphiques) mais aussi sur le cheval raviront les amateurs de cet artiste inclassable. Cette présentation permettra aussi sans doute de mieux faire connaître le trait de plume de Paul Valéry, dont la singularité et la poésie sont toujours un régal : « Le cheval marche sur les pointes. Quatre ongles le portent. Nul animal ne tient de la première danseuse, de l’étoile du corps de ballet, comme un pur-sang en parfait équilibre, que la main de celui qui le monte semble tenir suspendu, et qui s’avance au petit pas en plein soleil. »

Degas Danse Dessin

Hommage à Degas avec Paul Valéry

Musée d’Orsay, Paris

Jusqu’au 25 février 2018

Facebooktwitter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Loading Facebook Comments ...