La lettre, une aventure de haut vol

Une aventure de haut vol, les débuts de l'aéropostaleCe 23 septembre 1870, un immense ballon s’élève au dessus des toits de Paris. A son bord : Jules Duruof ; sa mission : escorter de pleines poignées de dépêches et de lettres. Le ballon s’appelle Neptune et n’a rien d’une invention de fantaisie. Il s’agit de rétablir les liaisons de la capitale assiégée par les Prussiens : voici quatre jours que les voitures postales ne peuvent plus sortir. Trois heures après son envol, immortalisé par le photographe et aéronaute Nadar, le Neptune se pose près d’Evreux.
C’est un succès. Le gouvernement décide alors de réaliser des ballons en série : jusqu’au 28 janvier 1871, pendant les quatre mois de siège, soixante-sept ballons quitteront Paris pour communiquer avec les armées et, pour les Parisiens, avec les proches de province.

Pour la suite de l’histoire, il faut bien sûr attendre l’invention de l’aviation grâce au toulousain Clément Ader. Près de trente ans après, en 1918, quelques mois avant la fin de la guerre, est mise en place la première ligne aéropostale ; elle est alors militaire. Dès cette époque, un jeune industriel, Latécoère, se lance dans le projet d’une folle ambition : créer une ligne aéropostale entre Paris et l’Amérique du Sud. L’avancée se fait par étapes : France-Maroc tout d’abord, puis Casablanca-Dakar en 1925. Les lieux traversés ne sont pas sans danger ; les pertes matérielles et humaines nombreuses. Aussi, pour porter secours aux avions égarés et négocier avec les populations locales, Antoine de Saint-Exupéry est nommé chef d’aérobase à Cap-Juby, un fortin en plein Sahara. Il y écrira Courrier sud.
Après bien des péripéties et de nouveaux exploits comme celui de survoler la Cordillère des Andes dû à Jean Mermoz notamment, le 7 janvier 1933, Buenos Aires est relié à Paris pour la première fois avec un seul et même avion, en seulement 14 heures de vol.

Telle est la belle aventure que le Musée des Lettres et Manuscrits fait revivre à travers une passionnante exposition consacrée aux débuts de l’aéropostale. Photos, cartes, lettres, manuscrits autographes, dessins (de Saint-Ex en particulier), affiches, carnets de vol et même menus dédicacés… entourent les beaux portraits de ces pionniers et héros que furent Montgolfier, Nadar, Ader, Blériot, Latécoère, Mermoz, Guillaumet… Aéronautes fous et obstinés qui en réalisant le vieux rêve de l’homme ont aussi fait voler les lignes, délivrant au plus vite aux êtres éloignés les mots qui ne pouvaient être entendus mais que la magie des lettres et de l’écriture permettait qu’ils soient dits et reçus.

La lettre, une aventure de haut vol
Les débuts de l’aéropostale
Musée des Lettres et Manuscrits
8, rue Nesle – Paris 6 (M° Odéon)
Jusqu’au 2 novembre 2008
TLJ sf le lun., de 10 h à 20 h (jsq 18 h sam. et dim.)

A lire : le dossier consacré aux débuts de l’aéropostale dans le magazine Plume
(n° 45 – juin/juillet/août 2008, 8 €)

Image : affiche Aéropostale, © Coll. Musée Air France

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19ème festival de cinéma Travelling à Rennes : viva Buenos Aires

19ème festival de cinéma de Rennes Métropole, Travelling, Buenos AiresDu 9 au 19 février, pour sa 19ème édition, Travelling, le festival de cinéma de Rennes Métropole met Buenos Aires à l’honneur.
La programmation permettra de découvrir ou de redécouvrir près d’un siècle de cinéma argentin depuis les films du muet jusqu’au renouveau de ces quinze dernières années.
Outre un hommage à David José Kohon, figure majeure de la « Génération des années 1960 », la sélection de quelques soixante-dix films mettra l’accent sur le cinéma politique argentin : la période de la dictature (1976 à 1983), à travers des oeuvres majoritairement de fiction, mais aussi le cinéma documentaire militant et engagé.
Les festivaliers pourront rencontrer les réalisateurs d’aujourd’hui autour des projections de leurs films : Daniel Burman, réalisateur notamment du Fils d’Elias, Martin Rejtman, Diego Lerman, Carmen Guarini entre autres.
Naturellement, cette plongée cinématographique au coeur de la capitale argentine sera l’occasion d’évoquer (voire pire) le tango, danse mélancolique entre toutes.
Ainsi, mercredi 13, l’auteur-compositeur-interprète Juan Carlos Caceres improvisera sur l’un des premiers films muets argentins Nobleza gaucha de Eduardo Martinez de la Pera et Ernesto Gunche, tourné en 1915. On pourra aussi voir ou revoir le très beau Assassination Tango de et avec Robert Duvall. Mais, vendredi 15, on quittera les bons vieux fauteuils de cinéma pour aller danser toute la soirée, après avoir pris, si nécessaire, quelques cours de tango avec Adrian et Amanda…

Invités, programmation, calendrier et tous autres renseignements sur le site www.clairobscur.info

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