Le Palais Bénédictine. Fécamp

Le Palais Bénédictine à Fécamp, enluminuresA la fois palais Néo-Renaissance, musée et distillerie, le Palais Bénédictine est une curiosité de plus de cent ans d’âge à découvrir à Fécamp, sur la Côte d’Albâtre.

Le début de l’histoire remonte à 1863, lorsqu’un jeune homme nommé Alexandre le Grand (!) redonne vie à une vieille recette de liqueur inventée par un moine bénédictin de Fécamp au XVIème siècle. Il la baptise Bénédictine, dépose la marque, fait un habile usage de la publicité grâce notamment aux grands affichistes de l’époque, et voici l’affaire bien lancée, y compris à l’exportation.
Très vite, Alexandre le Grand se plaît à mêler les genres, exposant une collection d’œuvres d’art dans sa fabrique de spiritueux. Une veine qui depuis demeure : dans le drôle de palais, inauguré en 1900 après la mort du fondateur Alexandre, une aile abrite toujours un musée, tandis que dans une autre, la distillerie produit encore le précieux breuvage. Toutes deux valent la visite, qui s’enchaîne fort naturellement.

Palais Bénédictine, Christ en ivoireCôté art, le bâtiment est dans le goût de la fin du XIXème avec son style éclectique enchevêtrant Gothique et Renaissance, conçu par Camille Albert l’architecte de la ville de Fécamp. Y sont exposés des sculptures religieuses médiévales, des émaux, des ivoires, des albâtres, des vitraux, des manuscrits anciens, des sceaux et monnaies, une collection de ferronnerie, des lampes à huile romaines et même une petite pinacothèque ! Le parcours n’est pas bien long et permet, dans le calme absolu des salles dont le décor vaut à lui seul le coup d’œil, de détailler des petites pièces de haute qualité, tel un très beau Christ du XVIIème siècle taillé dans une seule défense d’éléphant, de somptueux livres d’heures enluminés des XV° et XVI° siècles, ou encore une sculpture en bas relief sur bois, marbre et ivoire, sorte de tableau de la Présentation au Temple daté du XVII°.

Dans la fabrique sont visibles de gros alambics de cuivre et grandes cuves. La célèbre liqueur (très prisée à l’étranger, dit-on) est élaborée à partir de plantes et d’épices (près de trente différentes), auxquelles on ajoute encore, après distillerie, du safran et du miel. On laisse vieillir en fûts de chêne une bonne année, on filtre, on embouteille… et on goûte… Verdict : puissante, complexe et très parfumée, avec un excellent équilibre entre amertume et sucré. Mais attention, la Bénédictine affiche tout de même 40°… La variante B&B, mélange de la précédente et de cognac est, elle, un peu plus forte, et beaucoup moins convaincante. Rien de tel que l’original.

Palais Bénédictine
110 rue Alexandre Le Grand – 76400 Fécamp
Ouvert TLJ sauf le 1er mai et le 25 décembre
Entrée 7 €

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