Jacqueline Kiang. Sentiers insoupçonnés

Jacqueline Kiang à la galerie Frédéric Moisan, Paris

Frédéric Moisan est un galeriste parisien dont on aime suivre les choix, tant les artistes qu’il expose présentent dans leur diversité et celle de leurs supports une grande cohérence. L’on a pu admirer dans sa galerie par exemple les photos de François Sagne, les œuvres sur papier de Denis Polge, les photos retravaillées de Bernard Guillot… Des artistes reliés entre eux par un même fil, celui de la poésie et de la rêverie.

Jacqueline Kiang, que Frédéric Moisan présente pour la deuxième fois, appartient bien à cette lignée. Cette femme aux longs cheveux gris, élégante et naturelle, peau fine et attaches délicates, explique avec sa gentillesse et sa courtoisie extrêmes que si son âge ne lui permet plus de voyager comme autrefois, c’est à travers son art qu’elle le fait désormais et retrouve de beaux souvenirs.

Son accent new-yorkais natal semble s’être mâtiné au fil du temps d’autres influences. Avant même de lui demander lesquelles, ses œuvres nous mettent sur la voie de l’Italie, où elle a effectivement vécut de nombreuses années et qui l’on profondément marquée.
Ses œuvres sur papier – une quarantaine est actuellement visible sur les murs de la galerie – associent différentes techniques (éléments gravés, collages, aquarelle, gouache, encre…) pour former des compositions extrêmement équilibrées, solides malgré leur apparente légèreté et leur petit format de 40 cm x 30 cm.
Elles "installent" d’emblée le regard, sollicitant l’imagination tant par leurs splendides couleurs nuancées que par leurs formes, composant des ensembles aux approches multiples.

Si les titres ou les inscriptions de certaines œuvres sont des hommages directs à l’Italie, le pinceau de Jacqueline Kiang parle aussi de lui-même, choisissant une palette lumineuse d’ocres, de mauves, de bleus méditerranéens qui parfois autour d’espaces blancs font place à davantage de clarté encore, quand les formes évoquent tour à tour la densité architecturale, la légèreté du linge, la transparence de l’air et de l’eau.
Outre la palette impressionniste, l’on retrouve aussi la délicatesse orientale et la minutie ornementale des miniatures : nul doute que ce que Jacqueline Kiang, aujourd’hui installée à Paris, restitue sur le papier est une vie extraordinairement riche en observation, en rencontres, et en amour de la beauté.

Jacqueline Kiang
Sentiers insoupçonnés
Technique mixte sur papier
Galerie Frédéric Moisan
72, rue Mazarine – Paris 6ème
Du mardi au samedi de 11 h à 19 h
Ouvert exceptionnellement pendant l’exposition les dimanches de 15h30 à 19 h
Jusqu’au 3 mars 2012
Entrée libre

Durant l’exposition, Frédéric Moisan présente dans un espace de sa galerie un accrochage de ses artistes permanents.

Image : Secrets d’automne, 2010, technique mixte sur papier

Facebooktwitter

Silences. François Sagne (Galerie Frédéric Moisan)

françois sagneFrançois Sagne est un photographe de la pierre et de lumière, qu’il décline en une palette infinie de gris, de noirs et de blancs.

Avec l’exposition Silences, la galerie Frédéric Moisan propose jusqu’au 30 juin une sélection de ses travaux.

Ici, de grands blocs de marbre de Carrare prennent la lumière blanche pour mieux faire ressortir leur coupes nettes, leur matière lisse et douce qui se fait presque texture.

Là, d’immenses pierres sont dans l’ombre, viennent reposer le regard fatigué d’une lumière trop crue. Les grands formats se succèdent ; petit à petit le sombre devient menaçant, l’angoisse pointe.

Après ce face-à-face inédit avec la matière minérale, l’artiste invite à d’autres découvertes.

Nous voici sur les terres d’Egypte et de Jordanie, à Pétra, où la pierre travaillée par l’homme dans de monumentales sculptures offre un spectacle éblouissant.
Le champ est élargi ; la lumière abrupte du soleil au zénith blanchit, épure les paysages, les réduit à leur plus simple expression, celle de leurs reliefs naturels ou crées.
Silences la bien-nommée offre alors un voyage méditatif aux pays des ruines, sous une lumière cristalline qui éblouit et incite, à nouveau, à chercher l’ombre entre les pierres … une quête sans fin dont François Sagne capte des instants majestueux.

Silences. François Sagne.
Galerie Frédéric Moisan
72, rue Mazarine – Paris 6ème
Du mardi au samedi de 11 h à 19 h
Jusqu’au 30 juin 2007

Facebooktwitter