L’Art Nouveau, la Révolution décorative

Art Nouveau, Eugène GrassetPas moins de deux cents oeuvres sont réunies à la Pinacothèque de Paris jusqu’au 8 septembre 2013 pour rendre hommage à l’Art Nouveau.

Mouvement moderniste des arts décoratifs apparu à la toute fin du XIXème siècle et disparu dès les années 1910, l’Art Nouveau fut éphémère, international et couvrit de nombreux domaines.

Le premier d’entre eux, sur le plan historique, fut l’architecture, avec l’Hôtel Tassel conçu par Victor Horta à Bruxelles en 1893. Puis se furent les meubles, les objets d’art décoratif, la sculpture, les bijoux…
Revues et affiches en assurèrent une large diffusion, de même que la fameuse galerie Bing ouverte à Paris en 1895 sous le nom "Art Nouveau", sans compter les Expositions Universelles, dont celle de 1900 à Paris. Car si à Londres, aux Etats-Unis, à Bruxelles, en Italie, à Vienne ou encore en Espagne, se développèrent, sous différents noms, des mouvements décoratifs en rupture avec les conventions jusqu’alors en vigueur, Paris constitua l’une des vitrines les plus importantes de l’Art Nouveau. La capitale était alors un centre artistique majeur, doté d’un grand savoir-faire en matière d’artisanat et de commerce de luxe et qui en outre bénéficiait des productions de tout premier plan issues de la ville de Nancy, notamment d’Emile Gallé et de Louis Majorelle.

N’ayant de cesse d’être oublié puis redécouvert, conspué et admiré depuis son apparition, le style Art Nouveau est aujourd’hui bien connu : ce sont des lignes courbes, asymétriques, légères, associées à des formes organiques et naturelles. Les matériaux utilisés sont aussi variés que le bois, le verre, le fer, l’émail, les pierres précieuses, la nacre… Les couleurs, qu’il s’agisse de vert, de bleu ou de violine sont toujours raffinées. Les motifs les plus récurrents sont les végétaux, certains animaux comme la libellule ou le paon, mais aussi bien sûr la femme aux courbes marquées.
La Pinacothèque met d’ailleurs en avant l’aspect sensuel et même érotique de l’Art Nouveau, avec des sculptures et des affiches représentant des femmes aux longues chevelures déployées et aux corps en partie dénudés exaltant leur sensualité dans des mouvements d’une liberté exacerbée.

Art Nouveau, Hector LemaireA l’image de celles-ci, l’ensemble des œuvres présentées au fil du parcours sont d’une extraordinaire beauté. Elles réunissent les plus grands noms du mouvement Art Nouveau et, à l’exception de l’architecture, tous les domaines de création.
L’on y voit par exemple des céramiques d’Eugène Grasset, des appliques de René Lalique (Les Blés), des boucles de ceinture de Piel, des vases de Gallé, de Muller ou encore de Daum, des affiches d’Alphonse Mucha (Job, reproduite aussi sur émail), sans oublier bien sûr des meubles de Majorelle…

Après les expositions du Musée d’Orsay en 2006 puis en 2009, l’exposition de la Pinacothèque de Paris constitue une mine incontournable pour tout amateur d’Art Nouveau, un courant décidément revenu en grâce ces dernières années.

L’Art Nouveau, la Révolution décorative
Pinacothèque de Paris
28 place de la Madeleine – Paris 8ème
TLJ de 10h30 à 18h30, nocturnes les mer. et ven. jsq 21 h
Entrée 12 euros (TR 10 euros)
Jusqu’au 8 septembre 2013
En parallèle, la Pinacothèque de Paris présente une exposition dédiée à Tamara de Lempicka

Images :
Eugène Grasset, Affiche pour le Salon des Cent, 1894, Pochoir 64,2 x 50,2 cm Collection privée © Arwas Archives Photo Pierluigi Siena
Hector Lemaire / Manufacture nationale de Sèvres, Le rocher aux pleurs c. 1900 Biscuit de Sèvres 42 x 33 x 24 cm Collection Victor et Gretha Arwas © Arwas Archives

Facebooktwitter

Bruxelles : Bozar annonce son programme

Bozar, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, exposition WallonieBozar, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles n’est pas un musée doté de collections, mais un centre d’arts pluri-disciplinaire.
Sa programmation mêle musique, architecture, cinéma, littérature, théâtre, danse et expositions.

Ainsi, le bâtiment Art Déco conçu en 1928 par Victor Horta sous l’impulsion du mélomane Henry Le Boeuf, aujourd’hui largement rénové accueillera en 2008 des expositions originales. (1)

A l’instigation de Laurent Busine, le directeur du MAC’S (Musée des arts contemporains du Grand-Hornu en Belgique), Bozar présentera du 14 février au 18 mai 2008 Trésors anciens et nouveaux de Wallonie – Ce curieux pays curieux, ensemble de 140 oeuvres de la Wallonie du XIIème au XVIème siècles, à une époque où le nom de cette région n’existait pas (il n’est apparu qu’en 1844). L’idée de récit, de construction d’un pays a donc été le fil conducteur du commissaire pour organiser cette exposition d’oeuvres d’art d’inspiration essentiellement religieuse (peintures, tapisseries, gisants, châsses, reliquaires…), dont certaines s’annoncent comme des curiosités.

A partir du 1er mars, l’exposition de peintures et de dessins de Paul Klee, intitulée Le théâtre de la vie, d’après une précédente exposition présentée à Berne, mettra l’accent sur les affinités de l’artiste suisse avec les arts de la scène.

Dans le cadre de la manifestation multi-disciplinaire Iceland on the edge, l’exposition Dreams of Sublime and Nowhere mettra en lumière le regard d’artistes islandais sur la nature sauvage de leur pays à travers photographies et vidéos.

Cet été, l’Amérique Latine sera à l’honneur à travers une sélection de près de 200 oeuvres de photographes contemporains réunies par l’espagnol Alejandro Castellote sous le nom de Cartes sur table (du 27 juin au 14 septembre 2008).

Enfin, l’automne sera placé Sous le signe du Lotus avec une exposition consacrée à l’art bouddhique en Corée (à partir du mois d’octobre).

Pour en savoir plus, voir le très sympathique site
Bozar – Palais des Beaux-Arts de Bruxelles

(1) Le bâtiment Art Déco se visite également en lui-même.

Image : Henri Blès & Lambert van Noort, Saint-Jerôme dans un paysage, Musée des Arts anciens du Namu, pour l’exposition Trésors anciens et nouveaux de Wallonie

Facebooktwitter