La physique des catastrophes. Marisha Pessl

Marisha Pessl, La physique des catastrophesBleue van Meer a seize ans. Sa mère, qui ne parvenait à attraper que les papillons les plus rares, est morte dans un accident alors que Bleue était toute petite.
Depuis, elle traverse les Etats-Unis aux côtés de son père, lisant, révisant, récitant avec lui les ouvrages les plus savants. Enseignant d’université itinérant, spécialiste de la résolution des conflits dans le tiers-monde, il est non seulement très beau, mais aussi le plus cultivé, le plus raisonnable et le plus intelligent des hommes.
Bleue le vénère, ce qui, entre entre autres traits, dont celui d’être un enfant prodige, a le don d’irriter au plus au point les plus branchés de ses congénères.
Ce n’est donc que grâce à Hannah Schneider, professeur de cinéma où Bleue fait sa terminale, jeune femme atypique qui fascine les élèves, que notre héroïne-narratrice va se voir intégrée dans un groupe de jeunes élus qui chaque dimanche se retrouvent dans l’ambiance raffinée de la maison d’Hannah.
Jusqu’au jour où celle-ci est retrouvée pendue à un arbre.
Bleue entreprend alors de démêler l’écheveau d’énigmes qui ont conduit à cette fin tragique.
Ce qu’elle trouve va bouleverser sa vie.

La physique des catastrophes est une sorte de roman initiatique : comment la petite Bleue va voir s’effondrer une partie de ce qui a cimenté son enfance ; comment "l’exceptionnel" dans lequel elle a été élevée va se dépouiller de ses oripeaux anciens, pour la laisser s’emparer de sa propre vie.
Pour son premier roman, cette Américaine d’à peine trente ans se révèle plus que brillante : son écriture jaillissante bluffe dès le début. Elle restitue avec un charme irrésistible la vigueur et les excès de l’adolescence. Marisha Pessl bourre chaque ligne de métaphores et de références – y compris les plus farfelues, donc follement amusantes –, pour mieux se moquer des têtes trop pleines, débordantes de connaissances, de théories et de pensées savamment ordonnées.
L’épilogue dévoilé dans les toutes dernières de ces six cents pages apparaît comme le couronnement de la délicieuse ironie qui court tout au long de ce très bon roman.

La pysique des catastrophes. Marisha Pessl
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laetitia Devaux
Gallimard
610 p., 24,50 euros

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