La salle Giacometti 1964 à la Fondation Maeght

Alberto Giacometti, sculptures, photo Ernst ScheideggerAvec Joan Miró, qui dispose de son labyrinthe paysager constitué de statues et de céramiques exposées au milieu des pins, Alberto Giacometti est l’une des stars de la Fondation Maeght à Saint-Paul.

Un patio lui est consacré, mettant en scène certaines de ses sculptures les plus emblématiques (L’homme qui marche, Le chien, Homme debout, Femme vénitienne…).

Son oeuvre est également évoquée de façon très touchante dans une salle dédiée aux photographies prises par Ernst Scheidegger dans les années 1940 à 1960. Les grands tirages en noir et blanc de celui qui fut l’ami, mais aussi le témoin du travail et de la vie de l’artiste pendant une vingtaine d’années font écho à l’inoubliable exposition L’Atelier d’Alberto Giacometti présentée au Centre Pompidou cet hiver.
Dans le fatras du mythique atelier, où se mêlent terre, couteaux, palettes, flacons et tabourets, avec pour fond les murs perforés, incisés et dessinés, voici le magnifique Alberto, concentré, qui modèle, peint, réfléchit, créé.

Enfin, bel hommage aux fondateurs et à l’artiste, jusqu’au mois de juin, la salle Giacometti est visible dans sa scénographie de 1964, c’est-à-dire telle que les premiers visiteurs l’ont vue lors de l’inauguration de la Fondation le 28 juillet de cette année-là.
Cet espace, à la fois riche et cohérent à l’image de l’oeuvre de Giacometti est une merveille. Les superbes Femmes vénitiennes s’y élancent sur leurs pieds immenses, avec pour certaines des attributs féminins qui les rapprochent des statues africaines, mais toujours surmontés de ces cous fins, tendus, et de ces visages calmes et énigmatiques. Semble s’y trouver concentré tout le travail de recherche d’Alberto Giacometti, sa façon d’essayer différentes possibilités pour représenter un même sujet, ici la femme.
De mémoire, l’exposition du Centre Pompidou présentait peu de groupes. Ici en sont exposés plusieurs, tout à fait remarquables, comme La Clairière, Place neuf figures (1950) : toutes de tailles différentes, ces silhouettes forment un ensemble très harmonieux qui saisit le visiteur d’une sensation de douce vague, d’une ondulation sur une ligne de crête, mer ou forêt.
Un bel écho à la cour Giacometti, à l’extérieur, patio ouvert sur les pins et la mer, écrin de rêve pour quelques unes des plus célèbres oeuvres de l’artiste, ici au plus près de ses origines italiennes.

Fondation Marguerite et Aimé Maeght
06570 Saint-Paul
TJL, du 1er oct. au 30 juin de 10 h à 18 h
et du 1er juil. au 30 sept. de 10 h à 19 h
Entrée 11 € (TR 9 €)

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