 Nous avions parlé du Musée de la mode et du design de Lisbonne – le MUDE – à l’occasion de la saisissante exposition  »Semence, valeur capitale » présentée au mois de mars dernier.
Nous avions parlé du Musée de la mode et du design de Lisbonne – le MUDE – à l’occasion de la saisissante exposition  »Semence, valeur capitale » présentée au mois de mars dernier.
Constitué de la riche collection de l’homme d’affaires Francisco Capelo, le MUDE est installé depuis mai 2009 en plein coeur de Lisbonne, tout près de la place du Commerce, où il a investi les 12 000 m2 de l’ancienne Banque nationale d’Outre-mer.
Les travaux sont en cours, mais n’empêchent aucunement les expositions.
Quant à la présentation permanente, elle révèle un extrait du fonds déposé par le collectionneur.
Ainsi, dans une seule et même salle, délimité par ce qui devait être l’immense comptoir de la banque, tout arrondi et élégant, se déploie un parcours de la mode et du design depuis les années 1940 : une mise en espace aussi simple que belle et propice à la déambulation.
Après une présentation du service de table American Modern (1939) de Russel Wright, un service simple et coloré aux lignes aérodynamiques, qui bouleversa à l’époque les habitudes des Américains, en permettant de passer les plats directement du four à la table, l’exposition remonte le temps par décades, des jolis tailleurs cintrés des couturiers français à la robe de l’Américain Tommy Hilfiger, en passant par celles de Courrèges et de Paco Rabanne des années 1960 et celles (faussement) sobres de Yohji Yamamoto ou (réellement) habillées de Christian Lacroix.
Même spectre d’investigation côté design : des formes fonctionnelles des années 1940 et 1950, d’ailleurs non dénuées d’inventivité et de douceur (indémodable Charlotte Perriand), jusqu’au retour des matières naturelles des années 1990, on passe par la gaîté des années 60 et 70 – du rond, de la couleur – puis à ce qui ressemble à un va-tout des années 80, créations qui dans cette fresque historique paraissent avoir considérablement vieilli aujourd’hui.
Au centre, le parcours zoome sur les années 1950, pour montrer, outre les créations en matière d’ameublement et d’art décoratif, les innovations dans le domaine de l’équipement ménager : du léger, simple d’utilisation, facile à manier et à transporter. On découvre ainsi une foule de postes de radio, de grille-pains, de mixers et de presse-oranges, certains modèles totalement disparus, d’autres inlassablement réinterprétés ou réédités depuis. Mais ce qui frappe le plus, c’est de constater à quel point nombre de ces objets étaient non seulement plus jolis mais aussi bien moins encombrants que leurs équivalents contemporains …
Museu do Design e da Moda – MUDE
R. Augusta, 24 – 1100-053 Lisboa PORTUGAL
Tel. + 351 21 888 61 17 / 23
Entrée libre

 
	 L’exposition qui ouvrira ses portes au public mardi 21 septembre entre en résonance avec l’actualité du moment – Journées du Patrimoine ce week-end, Biennale des Antiquaire au Grand Palais à Paris. Mais elle est en même temps tout à fait inédite.
L’exposition qui ouvrira ses portes au public mardi 21 septembre entre en résonance avec l’actualité du moment – Journées du Patrimoine ce week-end, Biennale des Antiquaire au Grand Palais à Paris. Mais elle est en même temps tout à fait inédite. Malgré tout, de grandes tendances se dessinent, résultant des choix des régimes politiques qui se sont succédé. Dans les premières années de 1800, apparaît le "Renouveau", où sont soulignés tous les symboles du savoir et de l’enrichissement, avec l’idée que du premier dépend le second. Voici donc le thème de l’Etude largement décliné, celui de l’eau, des motifs de blé, des cornes d’abondance, des fêtes de Bacchus et des quatre saisons. Les arts décoratifs – comme l’ensemble des arts – sont ainsi des vecteurs de propagande, où l’on voit les valeurs prônées par le régime symbolisées sur les objets.
Malgré tout, de grandes tendances se dessinent, résultant des choix des régimes politiques qui se sont succédé. Dans les premières années de 1800, apparaît le "Renouveau", où sont soulignés tous les symboles du savoir et de l’enrichissement, avec l’idée que du premier dépend le second. Voici donc le thème de l’Etude largement décliné, celui de l’eau, des motifs de blé, des cornes d’abondance, des fêtes de Bacchus et des quatre saisons. Les arts décoratifs – comme l’ensemble des arts – sont ainsi des vecteurs de propagande, où l’on voit les valeurs prônées par le régime symbolisées sur les objets.
 Des libellules, des plumes de paon, des pivoines, des iris, des fleurs de chèvrefeuille, des glycines, des jonquilles et des magnolias : ces splendeurs fragiles et éphémères, Tiffany les a rendues éternellement vivantes, chatoyantes et fraîches.
Des libellules, des plumes de paon, des pivoines, des iris, des fleurs de chèvrefeuille, des glycines, des jonquilles et des magnolias : ces splendeurs fragiles et éphémères, Tiffany les a rendues éternellement vivantes, chatoyantes et fraîches. Tiffany a également réalisé des bijoux et d’adorables objets décoratifs, comme cet encrier en verre et argent, ou des flacons à parfum en or, tourmaline et verre. Louis Comfort était bel et bien le fils du joailler new-yorkais Charles Lewis Tiffany : dans sa jeunesse, il avait baigné tant et plus dans le célèbre magasin dédié au luxe, où l’on trouvait aussi des vases en verre soufflé du français Emile Gallé, des porcelaines de Sèvres, des pièces en verre vénitien, ou encore anglais (superbe vase-camée signé Webb & Sons). Ces influences, ce raffinement, ce goût pour les milles couleurs et l’éclat se retrouvent tout naturellement dans les créations du fils. Mais lorsque Louis C. créé des bijoux, lui ne les incruste pas de diamants… mais de verre – le tour de cou aux scarabées bleus en est un bel exemple.
Tiffany a également réalisé des bijoux et d’adorables objets décoratifs, comme cet encrier en verre et argent, ou des flacons à parfum en or, tourmaline et verre. Louis Comfort était bel et bien le fils du joailler new-yorkais Charles Lewis Tiffany : dans sa jeunesse, il avait baigné tant et plus dans le célèbre magasin dédié au luxe, où l’on trouvait aussi des vases en verre soufflé du français Emile Gallé, des porcelaines de Sèvres, des pièces en verre vénitien, ou encore anglais (superbe vase-camée signé Webb & Sons). Ces influences, ce raffinement, ce goût pour les milles couleurs et l’éclat se retrouvent tout naturellement dans les créations du fils. Mais lorsque Louis C. créé des bijoux, lui ne les incruste pas de diamants… mais de verre – le tour de cou aux scarabées bleus en est un bel exemple. Le musée d’Orsay a souvent l’audace de proposer des expositions originales.
Le musée d’Orsay a souvent l’audace de proposer des expositions originales. Deuxième revival de l’Art nouveau, les années 1950 et surtout 1960 dans le domaine du mobilier et des arts de la table : en réaction à la tyrannie du modernisme fonctionnel et froid, le design organique se déploie, privilégiant les courbes proches de la nature en général et du corps humain en particulier. Légèreté, fluidité sont les maîtres mots de ce style qui effectivement – la démonstration dans la grande salle est édifiante – s’est réapproprié pour les réinterpréter, le plus souvent avec bonheur, les lignes de Bugatti et de Guimard.
Deuxième revival de l’Art nouveau, les années 1950 et surtout 1960 dans le domaine du mobilier et des arts de la table : en réaction à la tyrannie du modernisme fonctionnel et froid, le design organique se déploie, privilégiant les courbes proches de la nature en général et du corps humain en particulier. Légèreté, fluidité sont les maîtres mots de ce style qui effectivement – la démonstration dans la grande salle est édifiante – s’est réapproprié pour les réinterpréter, le plus souvent avec bonheur, les lignes de Bugatti et de Guimard. Les amateurs d’arts décoratifs ne peuvent que trouver leur bonheur dans la nouvelle exposition visible depuis le 5 mai à la Galerie des Gobelins. La quatrième depuis sa réouverture en 2007 et, une fois de plus, une démonstration de la richesse et de la qualité du fonds détenu par le Mobilier national et les Manufactures nationales.
Les amateurs d’arts décoratifs ne peuvent que trouver leur bonheur dans la nouvelle exposition visible depuis le 5 mai à la Galerie des Gobelins. La quatrième depuis sa réouverture en 2007 et, une fois de plus, une démonstration de la richesse et de la qualité du fonds détenu par le Mobilier national et les Manufactures nationales. Objet magique, il dissimule le visage de celui qui le porte, tout en exhibant des expressions choisies.
Objet magique, il dissimule le visage de celui qui le porte, tout en exhibant des expressions choisies. On peut reprocher à jacques Garcia la folie des grandeurs de ses décors, leur côté ostentatoire, voire "nouveau riche". Une impression que donnent parfois les lieux à la mode qu’il a griffés depuis une dizaine d’années.
On peut reprocher à jacques Garcia la folie des grandeurs de ses décors, leur côté ostentatoire, voire "nouveau riche". Une impression que donnent parfois les lieux à la mode qu’il a griffés depuis une dizaine d’années. Lorsqu’une fée de la robe prend ses quartiers dans le palais d’un fou de tissus et de décors, le séjour promet d’être heureux.
Lorsqu’une fée de la robe prend ses quartiers dans le palais d’un fou de tissus et de décors, le séjour promet d’être heureux. Jamais exposition au Grand Palais n’avait, semble-t-il, été à ce point mise en scène.
Jamais exposition au Grand Palais n’avait, semble-t-il, été à ce point mise en scène. Grande beauté en revanche autour d’elle sur le plan des arts décoratifs : le goût éclectique et raffiné de la Reine associé au savoir-faire des artisans de l’époque – et à des dépenses inconsidérées ! – est l’occasion d’admirer aujourd’hui des pièces exceptionnelles.
Grande beauté en revanche autour d’elle sur le plan des arts décoratifs : le goût éclectique et raffiné de la Reine associé au savoir-faire des artisans de l’époque – et à des dépenses inconsidérées ! – est l’occasion d’admirer aujourd’hui des pièces exceptionnelles.