Les secrets de la laque française aux Arts décoratifs

Détail d’un panneau de berline, Paris, attr. à Guillaume ou Étienne-Simon Martin, vers 1745 © Münster, Museum für Lackkunst
Détail d’un panneau de berline, Paris, attr. à Guillaume ou Étienne-Simon Martin, vers 1745 © Münster, Museum für Lackkunst

Plein feux sur le XVIIIème siècle français au Musée des Arts décoratifs à Paris, où est organisée, en collaboration avec le Lackkunst Museum de Münster en Allemagne, une exposition dédiée à cette technique particulière de laque. Le « vernis Martin » doit son nom aux frères qui, sans forcément en inventer la recette, furent ceux qui l’utilisèrent avec le plus d’éclat.

Le parcours retrace cette magnifique épopée, où l’artisanat a atteint un niveau tel que bien de ses productions peuvent être qualifiées de chefs d’œuvres, à une époque où la France jouissait dans ce domaine d’une remarquable renommée internationale.

Jusqu’au XVIIème siècle, les laques, dont le raffinement séduisait une riche clientèle, étaient importés du Japon et de Chine. Mais le renchérissement des importations a conduit les artisans européens à chercher à imiter la technique. En France, les frères Martin furent les plus célèbres de ces artisans.

L’exposition rend compte de l’évolution que connurent le procédé et ses applications. D’abord clairement dans l’imitation des modèles chinois et japonais, la production française s’en affranchit petit à petit. L’étape la plus spectaculaire est l’intervention de couleurs autres que le rouge et le noir orientaux, avec des fonds beaucoup plus lumineux : voici de très beau bleus, jaunes, verts pâles, blancs… Puis les motifs vont eux aussi s’émanciper, délaissant tranquillement les paysages typiquement asiatiques pour adopter ceux des peintres français de l’époque, Greuze, Boucher, Oudry ou Vernet. Paysages maritimes, scènes de genre, portraits, motifs antiquisants… ornent meubles, étuis, bonbonnières et autres tabatières.

A travers près de 300 objets, le parcours témoigne de la grande diversité des supports utilisés. Bois bien sûr, mais aussi métal, argent, céramique et même tôle… des matériaux les plus précieux aux plus économiques, les artisans français ont tout essayé pour répondre à la demande d’une clientèle de plus en plus nombreuse.

C’est ainsi que l’on admire d’exceptionnelles commodes, d’adorables tables chiffonnières, des harpes époustouflantes, un incroyable clavecin, des nécessaires de toilette, des instruments scientifiques, des écritoires, des rafraîchissoirs, des brûle-parfums… sans oublier des voitures à cheval à couper le souffle, en particulier l’immense berline en laque rouge et noire et bois doré, exemplaire parmi 24 d’une commande passée à Paris par la cour du Portugal en 1727…. A mi-parcours, un petit film montre les secrets des ateliers de restauration des laques français. Du microscope au pinceau, un travail d’ultra-précision pour respecter ce patrimoine d’un luxe et d’un raffinement inouïs, mais d’une immense fragilité.

 

Les secrets de la laque française.  Le vernis Martin

Musée des Arts décoratifs

107, rue de Rivoli – Paris 1er

Métro : Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries

Du mardi au dimanche de 11h à 18h, le jeudi jusqu’à 21 h

Entrée 11 euros, tarif réduit 8,50 euros

Jusqu’au 8 juin 2014

Facebooktwitter

Cartier. Le Style et l'Histoire au Grand Palais

cartier_serpentsDans le monumental Salon d’Honneur du Grand Palais récemment restauré, qui accueille sa première exposition, Cartier met en lumière pas moins de 600 bijoux, objets d’art décoratif, montres et pendules.

Eu égard à la qualité, la rareté voire le caractère unique des pièces exposées, celles-ci sont de véritables œuvres d’art. L’exposition est pensée en ce sens : ce n’est pas l’histoire de la Maison Cartier qui est racontée, mais bien davantage celle de ses créations. Elles sont présentées tant dans leur contexte historique, de la deuxième moitié du XIXème siècle jusqu’aux années 1970, que dans leur spécificité.

A l’époque des premiers succès de l’entreprise de joaillerie, le contexte est celui d’une clientèle issue à la fois de la cour de Napoléon III et de la bourgeoisie d’affaires nouvellement enrichie, séduite par le style propre à Cartier, celui du XVIIIème siècle français. Au tournant du XXème siècle, alors que la maison s’est installée rue de la Paix, la clientèle, non seulement parisienne mais internationale, raffole encore de cette inspiration issue du grand classicisme Louis XVI.

Puis, dans le bouillonnement artistique de la capitale autour des années 1910 et le courant moderniste auquel la mode n’échappe pas, les lignes des bijoux deviennent plus droites, se géométrisent. Ce mouvement atteint son apogée dans les années 1920 qui voient la naissance de l’Art Déco. Cartier s’inscrit pleinement dans cette évolution, avec des bijoux noir et blanc aux lignes pures, mais aussi de nouvelles associations de couleur (vert et bleu !) et de nouvelles matières aux couleurs inédites (turquoise, corail, agate…). La fameuse exposition des arts décoratifs de 1925 est l’écrin idéal pour la présentation de quelques 150 objets, dans le pavillon de l’Élégance où sont présentes les plus grandes maisons de haute-couture comme Worth ou Lanvin.

La modernité des frères Cartier est visible également à travers l’inspiration qu’ils vont chercher du côté des motifs égyptiens, perses, indiens… D’ailleurs ils compteront parmi leurs prestigieux clients le maharajah de Patiala, Bhupindar Singh, qui passera commande en 1925 d’un collier proprement extraordinaire composé de plusieurs milliers de pierres dont certaines énormes (la « chose », patiemment reconstituée, est exposée).

Mais la créativité et l’excellence de la Maison Cartier savent aussi s’exprimer indépendamment de toute mode, ce qui est particulièrement perceptible dans les œuvres de commande. Face aux goûts extravagants de certaines clientes, les stylistes parviennent à  sauvegarder l’élégance, même pour des bijoux aux dimensions délirantes. Pour exemple, le collier serpent et les broches crocodiles de la comédienne mexicaine Maria Felix. Dans ce genre de pièces, l’unité est la centaine (de carats), et même le millier (de diamants)…

Si ces derniers modèles ne sont pas de ceux que l’on se verrait porter, le rêve l’emporte largement, dans une ambiance nocturne illuminée de projections chatoyantes, au fil d’un parcours qui donne à voir aussi bien des diadèmes de princesse que des pendules mystérieuses (pures merveilles), des nécessaires de voyage en émail ravissant que des parures d’une grande classe ayant appartenu à Grace de Monaco, sans compter les rivières de Liz Taylor ou encore un adorable flamand rose pour la duchesse de Windsor… N’en jetez plus, 600 pièces on vous dit. On en ressort non seulement ébloui mais encore avec un sacré tournis !

 

Cartier.
Le Style et l’Histoire

Grand Palais

Entrée square Jean Perrin

Jusqu’au 16 février 2014

Facebooktwitter

Azzedine Alaïa au Palais Galliera

Azzedine Alaia, exposition au Palais Galliera

Le Palais Galliera a enfin rouvert ses portes après quatre ans de travaux. Pour son inauguration, c’est le couturier Azzedine Alaïa qui ouvre le bal, avec une sélection de 70 de ses créations.
Curieux et connaisseurs étaient venus en nombre dès l’ouverture ce samedi à 10 h ; ils n’ont pas été déçus.

Dans le magnifique palais de Renaissance italienne construit à la fin du XIXème siècle, sous de vertigineuses hauteurs, les plafonds décorés s’aperçoivent à peine. L’ambiance sombre ne laisse en pleine lumière que les vedettes de l’événement : les robes de l’extraordinaire couturier d’origine tunisienne dont la célébrité a été faite par ses clientes, femmes d’exception et de goût, dont les plus grandes légendes du XXème siècle, comme Louise de Vilmorin, Arletty ou Greta Garbo, mais aussi les mannequins qu’il a révélés comme Naomi Campbell ou Linda Evangelista, ou encore les stars qu’il a habillées comme Grace Jones ou Tina Turner.
Car le couturier, installé à Paris dans le Marais, ne s’est appuyé sur aucune publicité, aucun produit dérivé, aucune vitrine sur rue pour asseoir sa renommée : ses fourreaux et ses tailleurs, portés par les plus belles, ont suffi à sa consécration.

L’exposition du Musée Galliera en fait la parfaite démonstration : à travers une sélection de ses création depuis plus de trente ans, on découvre un travail qui relève de la perfection. Ses vêtements parlent à toutes les femmes – il n’y qu’à observer les chuchotements, puis le silence recueilli dans lequel tombent toutes les visiteuses de 17 à 87 ans pour en être convaincu – car ce que l’on admire ce ne sont pas des étoffes, ce sont des écrins conçus pour le corps des femmes.
Azzedine Alaïa travaille sur les épaules, la taille, la cambrure des reins. C’est architecturé à merveille, mais jamais figé. "On ne porte pas un dessin" affirme-t-il. De fait, si ses modèles sont toujours très structurés, épousent le corps comme une seconde peau, le couturier ménage aussi toujours la liberté de mouvement, ici avec un drapé, là avec une ampleur, dont on devine toute la souplesse qu’ils autorisent. C’est grâce à ce travail à partir du corps que chaque pièce, si elle surprend, semble en même temps relever d’une sorte d’évidence.

Cuir moulant, plissé, perforé, perles utilisées comme une matière, raphia, cordes, coquillages ne relèvent jamais de l’anecdote mais du recours à toutes les matières comme si elles étaient du tissu. Des soies les plus précieuses au lainage bouilli le plus simple en passant par les jerseys et l’organza, Alaïa s’empare de tout, ne compte jamais sur l’accessoire ou le bijou, ni sur le choc des couleurs – ici tout est noir, ivoire, ou de teintes sourdes. Il ne compte que sur la ligne et la couture – et les siennes sont si savantes – pour rendre un hommage au corps féminin affranchi, et c’est le comble, de toutes les modes.

Azzedine Alaïa
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
10 avenue Pierre Ier de Serbie Paris 16ème
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, sauf les jours fériés
Nocturnes le jeudi jusqu’à 21h
Plein tarif : 8 €, tarifs réduits 6 € et 4 €
Gratuit les 28 et 29 septembre 2013
Du 28 septembre 2013 au 26 janvier 2014

Facebooktwitter

Tsutsugaki au Musée Guimet

Tsutsugaki au Musée GuimetLe Musée Guimet met le Japon à l’honneur cet été avec l’exposition consacrée aux arts de la table autour de l’artiste Rosanjin Kitaoji (1883-1959), poète, céramiste, calligraphe et cuisinier (jusqu’au 9 septembre).

En complément, le Musée présente une exposition dédiée à une autre forme de l’art japonais traditionnel, beaucoup moins connue mais très belle : le tsutsugaki, à fois technique de peinture et œuvres textiles qui en procèdent.

Le tsutsugaki, kézako ?

Par le tsutsugaki (de tsutsu, tube et de gaki, dessin), on apposait sur un tissu de coton ou de lin, à l’aide d’un cône dur, une colle réalisée à base de pâte de riz qui permettait de constituer une réserve avant le bain de teinture d’indigo. Puis on garnissait les motifs ainsi réservés, généralement de couleurs chaudes.
Les pièces de tissu étaient ensuite délicatement assemblées pour réaliser des futons, des kimonos, des paravents, des bannières, parfois de très grande taille, aux coutures invisibles.
Tsutsugaki désigne dès lors aussi ces objets textiles qui apparurent dès le XVIème siècle, connurent leur apogée à la fin de l’ère Edo au XIXème et disparurent progressivement au début du XXème.

A quoi servait le tsutsukaki ?

Art populaire, résultat de savoir-faire associant dessinateurs, artisans et teinturiers, le tsutsugaki avait pour principal objet de porter bonheur à ceux qui le recevaient en cadeau. On en offrait à l’occasion des mariages et des baptêmes, on en ornait les temples lors des fêtes religieuses. Puisqu’on entendait s’assurer de la bonne fortune des bénéficiaires (virilité, descendance, longue vie…), les motifs étaient soigneusement choisis en fonction de leur force symbolique.
Sur de magnifiques fonds indigo, se détachent ainsi en de somptueux jaunes et rouges, des singes, des lions japonais, des dragons, des fleurs de pivoine et de chrysanthème, des branches de prunus…

Une exposition rare

Les pièces présentées, quoiqu’en nombre relativement resserré, sont exceptionnelles : elles proviennent pour partie d’une collection privée japonaise (pour la première fois présentées hors du Japon), pour partie du fonds Krishnā Riboud conservé par le Musée, et complétées d’une oeuvre tsutsugaki que le peintre Léonard Foujita conserva toute sa vie.

Tsutsugaki, textiles indigo du Japon
Une exposition organisée par le musée national des arts asiatiques Guimet et Ueki et Associés
Musée Guimet
6, place d’Iéna- 75116 Paris
Tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h
Entrée avec le billet des collections permanentes : 7,50 € (TR 5,50€)
Jusqu’au 7 octobre 2013
Visites commentées de l’exposition les sam. et dim. à 14h (durée 1h) sf le 25 août
Plein tarif : 4,20 €, tarif réduit : 3,20 € (hors droit d’entrée), sans réservation dans la limite des places disponibles

Facebooktwitter

L’Art Nouveau, la Révolution décorative

Art Nouveau, Eugène GrassetPas moins de deux cents oeuvres sont réunies à la Pinacothèque de Paris jusqu’au 8 septembre 2013 pour rendre hommage à l’Art Nouveau.

Mouvement moderniste des arts décoratifs apparu à la toute fin du XIXème siècle et disparu dès les années 1910, l’Art Nouveau fut éphémère, international et couvrit de nombreux domaines.

Le premier d’entre eux, sur le plan historique, fut l’architecture, avec l’Hôtel Tassel conçu par Victor Horta à Bruxelles en 1893. Puis se furent les meubles, les objets d’art décoratif, la sculpture, les bijoux…
Revues et affiches en assurèrent une large diffusion, de même que la fameuse galerie Bing ouverte à Paris en 1895 sous le nom "Art Nouveau", sans compter les Expositions Universelles, dont celle de 1900 à Paris. Car si à Londres, aux Etats-Unis, à Bruxelles, en Italie, à Vienne ou encore en Espagne, se développèrent, sous différents noms, des mouvements décoratifs en rupture avec les conventions jusqu’alors en vigueur, Paris constitua l’une des vitrines les plus importantes de l’Art Nouveau. La capitale était alors un centre artistique majeur, doté d’un grand savoir-faire en matière d’artisanat et de commerce de luxe et qui en outre bénéficiait des productions de tout premier plan issues de la ville de Nancy, notamment d’Emile Gallé et de Louis Majorelle.

N’ayant de cesse d’être oublié puis redécouvert, conspué et admiré depuis son apparition, le style Art Nouveau est aujourd’hui bien connu : ce sont des lignes courbes, asymétriques, légères, associées à des formes organiques et naturelles. Les matériaux utilisés sont aussi variés que le bois, le verre, le fer, l’émail, les pierres précieuses, la nacre… Les couleurs, qu’il s’agisse de vert, de bleu ou de violine sont toujours raffinées. Les motifs les plus récurrents sont les végétaux, certains animaux comme la libellule ou le paon, mais aussi bien sûr la femme aux courbes marquées.
La Pinacothèque met d’ailleurs en avant l’aspect sensuel et même érotique de l’Art Nouveau, avec des sculptures et des affiches représentant des femmes aux longues chevelures déployées et aux corps en partie dénudés exaltant leur sensualité dans des mouvements d’une liberté exacerbée.

Art Nouveau, Hector LemaireA l’image de celles-ci, l’ensemble des œuvres présentées au fil du parcours sont d’une extraordinaire beauté. Elles réunissent les plus grands noms du mouvement Art Nouveau et, à l’exception de l’architecture, tous les domaines de création.
L’on y voit par exemple des céramiques d’Eugène Grasset, des appliques de René Lalique (Les Blés), des boucles de ceinture de Piel, des vases de Gallé, de Muller ou encore de Daum, des affiches d’Alphonse Mucha (Job, reproduite aussi sur émail), sans oublier bien sûr des meubles de Majorelle…

Après les expositions du Musée d’Orsay en 2006 puis en 2009, l’exposition de la Pinacothèque de Paris constitue une mine incontournable pour tout amateur d’Art Nouveau, un courant décidément revenu en grâce ces dernières années.

L’Art Nouveau, la Révolution décorative
Pinacothèque de Paris
28 place de la Madeleine – Paris 8ème
TLJ de 10h30 à 18h30, nocturnes les mer. et ven. jsq 21 h
Entrée 12 euros (TR 10 euros)
Jusqu’au 8 septembre 2013
En parallèle, la Pinacothèque de Paris présente une exposition dédiée à Tamara de Lempicka

Images :
Eugène Grasset, Affiche pour le Salon des Cent, 1894, Pochoir 64,2 x 50,2 cm Collection privée © Arwas Archives Photo Pierluigi Siena
Hector Lemaire / Manufacture nationale de Sèvres, Le rocher aux pleurs c. 1900 Biscuit de Sèvres 42 x 33 x 24 cm Collection Victor et Gretha Arwas © Arwas Archives

Facebooktwitter

Gobelins par Nature, Eloge de la Verdure

Gobelins par Nature, éloge de la verdureLa Galerie des Gobelins, en construisant des ponts entre hier, voire même avant-hier, et aujourd’hui a le chic pour mettre en valeur les œuvres de tapisserie de façon spectaculaire.

Cette fois, c’est le thème de la flore qui sert de fil conducteur à un parcours qui n’a rien de chronologique et fait au contraire se choquer les époques de façon merveilleuse.

Les œuvres présentées les plus anciennes remontent au XVIème siècle, où l’on remplissait entièrement la toile de végétation stylisée, avec notamment des motifs rappelant les feuilles d’acanthes de l’Antiquité gréco-romaine.

Aux siècles suivants, les animaux viennent enrichir l’iconographie, mais c’est avec l’illustration des saisons que ces représentations ont pris un souffle plus remarquable encore, où l’on voit les dieux mythologiques régner sur les mois de l’année. Dans cette veine, les tapisseries élaborées aux XVIIème et XVIIIème siècles d’après les peintures de Le Brun sont superbes.

A côté de ces chefs-d’œuvre, l’on découvre des tapisseries récentes qui, répondant aux mêmes thèmes végétaux, montrent à quel point cet art n’a rien perdu de sa splendeur : ici un Jardin bleu japonisant d’Etienne Hajdu, là une Lavande de Pierre Alechinsky, plus loin un graphique Velvet Jungle de Jacques Monory, sans oublier de délicats Nymphéas de Monet…

Le parcours fait également la part belle à des pièces d’exception du Mobilier National ornées de feuilles et de fleurs, avec par exemple un exquis canapé lilas de 1930 signé Emile Gaudissart ou encore un ensemble composé d’un fauteuil et d’un écran de René Piot (1925), d’une richesse chromatique qui n’a d’égale que la recherche de ses lignes.

Enfin, à voir absolument aussi, la Carte blanche à Éva Jospin, qui n’a rien à voir avec la tapisserie, mais est reliée au reste de l’exposition par le thème de la nature. Il s’agit d’une sculpture monumentale de 7 mètres sur 3, plongée dans le noir si ce n’est un savant éclairage, et représentant une forêt… en carton… Aussi beau que bluffant !

Gobelins par Nature, Eloge de la Verdure – XVIè-XXIè siècle
Galerie des Gobelins
42 avenue des Gobelins 75013 Paris
TLJ de 11 h à 18h, sauf les lundis, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai
Plein tarif : 6 €, tarif réduit : 4 €
Accès gratuit le dernier dimanche de chaque mois
Jusqu’au 19 janvier 2014

Facebooktwitter

Eileen Gray au Centre Pompidou à Paris

Paravent laque, Gray

L’on pourrait peut-être sous-titrer l’exposition "De l’Art Déco au Modernisme", ou encore "Des arts décoratifs à l’architecture", mais ces formules ne suffiraient pas à traduire le souffle extraordinaire qui se dégage de l’œuvre d’Eileen Gray (1878-1976), dont la rétrospective du Centre Pompidou permet de se faire une idée d’ensemble.

Comme beaucoup de jeunes filles de son milieu et de son époque, Eileen Gray suit d’abord des études d’art à Londres. Un chemin classique qu’elle va très vite délaisser : passant devant une boutique qui présente des laques, elle se fait embaucher aussitôt et commence à s’initier à cette technique très exigeante. Mais pour cette Irlandaise aux mœurs libres, Londres est bien trop stricte, victorienne : Eileen Gray fait un voyage à Paris avec sa mère et, à l’instar de nombreux artistes de toutes nationalités au début du siècle, elle est immédiatement et totalement conquise par la capitale. Elle s’y installe définitivement dès 1906.

Eileen Gray fait alors la connaissance du laqueur japonnais Seizo Sugawara, collabore avec lui et parfait sa technique. En 1913, elle expose plusieurs laques au Salon de la Société des artistes décorateurs, dont le magnifique panneau Le magicien de la nuit présenté en ouverture de l’exposition du Centre Pompidou. Le couturier Jacques Doucet est séduit et lui passe des commandes de meubles et de lampes ; la presse s’en fait l’écho ; sa carrière est lancée.

Puis, avec une amie anglaise, Evelyn Wyld, elle découvre le tapis traditionnel dans les montagnes de l’Atlas, en apprend toutes les techniques et, de retour à Paris, parallèlement aux laques, entreprend la création et la fabrication de tapis.
En 1922, elle ouvre sa propre galerie, Jean Désert, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Dans la veine initiée par le mouvement Art Déco, elle conçoit de véritables ensembles, créant des décorations d’intérieur de bout en bout, comme la Chambre à coucher boudoir de Mme Monte-Carlo exposée en 1923.

Avec son ami Jean Badovici, bien que dépourvue de formation, elle se lance enfin dans l’architecture, construisant avec lui la Villa E1027 près de Menton. Ce sera ensuite la villa Tempe a Pailla puis Lou Pérou, une petite maison dans le vignoble de Saint-Tropez. A chaque fois, elle conçoit des maisons extrêmement modernes, mais toujours en prise avec leur environnement. L’organisation des pièces suit le rythme solaire, les espaces sont conviviaux tout en préservant l’intimité, les circulations sont libres et le mobilier fonctionnel et léger.

Légèreté, c’est le mot qui revient le plus souvent à l’esprit au fil de la visite de l’exposition. Mais aussi liberté, créativité, mouvement. Si elle finit par délaisser la laque au profit du bois, du tube d’aluminium, du cuir, du liège, son inventivité est toujours aussi riche. Les meubles sont souvent petits, plein d’astuces, de tiroirs, de possibilités de déploiement. Les lignes sont à la fois géométriques et déliées ; l’ensemble dégage une merveilleuse sensation d’équilibre et de perfection des proportions, alors même que la symétrie est systématiquement bafouée.

Si le dessin moderniste et le fonctionnalisme de ses meubles peuvent les rapprocher de ceux de Charlotte Perriand et de Le Corbusier, ils s’en distinguent toutefois fortement aussi : au contraire du mobilier très ancré dans le sol, très stable de ces derniers, celui d’Eileen Gray a l’air de flotter, de ne chercher son équilibre que dans la finesse et l’étonnement. On est dans la grande élégance, celle qui ne donne à voir que la miraculeuse simplicité d’un ensemble de lignes en réalité complexe. On est dans l’unique – Eileen Gray n’a pas fait éditer de séries -, et souvent plus proche de la sculpture que du meuble ; on est, dans le fond, dans une esthétique qui emprunte beaucoup à la poésie.

Villa Eileen Gray

Eileen Gray
Centre Pompidou
Place Georges Pompidou – 75004 Paris
TJL sauf le mardi, de 11h à 21h, le jeu. jsq 23 h
Entrée 13 €, TR de 9 € à 11€
Jusqu’au 20 mai 2013

Images :
Eileen Gray, paravent en briques, 1919-1922, bois laqué noir, collection particulière, courtesy Galerie Vallois, Paris © photo : Vallois-Paris-Arnaud Carpentier
Villa E 1027, Eileen Gray et Jean Badovici, vue du salon, photographie rehaussée au pochoir, 1929 Eileen Gray, Jean Badovici « E 1027. Maison au bord de mer », L’Architecture vivante, n° spécial, Paris, Éd. Albert Morancé, automne-hiver 1929

Facebooktwitter

Poussin et Moïse, Histoires tissées

Histoires tissées, galerie nationale des Gobelins

Voici la splendeur du Grand Siècle étalée sur les vastes murs de la Galerie des Gobelins avec l’ensemble exceptionnel de huit tapisseries formant la tenture de Moïse élaborée d’après Poussin.

C’est quelques décennies après la mort de Poussin, qui n’avait peint que des tableaux de chevalet, que la décision fut prise de faire réaliser pour le Roi le cycle sur l’histoire de Moïse.
Il s’agissait d’affirmer l’existence d’une « école française » de peinture, capable de rivaliser avec l’école italienne. Pour réaliser cette ambition, outre, entre autres, la création de l’Académie de France à Rome en 1665, la Cour à Versailles voulait mettre en lumière le talent de celui qu’elle considérait comme l’égal de Raphaël : Nicolas Poussin. Celui-ci n’avait pas peint de fresques ni de grands formats comme Raphaël, Michel-Ange ou Rubens ? Qu’à cela ne tienne, de ses tableaux réalisés sur la vie de Moïse l’on ferait une œuvre monumentale, royale s’il en est : une tenture.

C’était aussi l’occasion pour les lissiers de la Manufacture royale de valoriser encore davantage leur savoir-faire. L’entreprise demanda un véritable travail de transposition, car le changement d’échelle était considérable. Si Poussin était doté d’un sens de la composition et d’un talent narratif qui permettaient la reprise des tableaux en un cycle, la tâche n’allait toutefois pas de soi car ces tableaux avaient été peints à différentes époques, sans que l’artiste les envisage comme un ensemble.
En outre, la reprise en très grands formats et en œuvre tissée nécessitait d’éclaircir les couleurs exagérément sombres des peintures de Poussin (pour preuve, l’on en voit ici dans l’exposition), mais aussi d’opérer quelques aménagements, comme par exemple enlever des masses rocheuses sombres ici ou des nuages noirs là.

Exposé à l’étage de la Galerie, l’ensemble des huit tapisseries, exécutées vers 1683, est remarquable. La somptuosité des couleurs de « Moïse foulant la couronne » (à dominante rouge), ou de « Moïse exposé sur les eaux » (à dominante bleue) est inouïe au regard de l’âge des œuvres.
Cette tenture est précédée, au rez-de-chaussée, de quatre tapisseries d’après Raphaël et de deux d’après Charles Le Brun, le tout sur le thème de Moïse également.
Le parcours n’est évidemment pas fortuit : Poussin s’était inspiré des œuvres de Raphaël pour ses propres peintures sur l’histoire de Moïse. Quant à Le Brun, il voulait rivaliser avec l’un comme avec l’autre. Le Buisson ardent et Le Serpent d’Airain de celui-ci, très « dramatiques » sont eux aussi, il est vrai, très impressionnants. Ils devaient l’être plus encore au Grand Siècle : l’éclairage rasant permet de voir par endroits les fils d’argent dont le Buisson était tissé, resplendissant de mille feux.

L’exposition est à ne pas manquer : après avoir été présentée à la Villa Médicis à Rome puis au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, c’est à Paris qu’elle marque sa toute dernière étape.

Poussin et Moïse, Histoires tissées
Galerie des Gobelins
42, avenue des Gobelins 75013 Paris
TLJ sauf le lundi de 11 h à 18 h
Entrée 6 € (TR 4 €), libre pour les moins de 18 ans et le dernier dimanche du mois
Visites conférences (1h) les mer. et dim. à 15 h 30
Jusqu’au 16 décembre 2012

Image : Moïse exposé sur les eaux, d’après Nicolas Poussin, Paris, Mobilier national, Manufacture des Gobelins, atelier de Jean Jans fils, Tapisserie de haute lisse de laine et soie rehaussée d’or. Vers 1683 © Isabelle Bideau

Facebooktwitter

Louis Vuitton / Marc Jacobs

Louis Vuitton Marc Jacobs Arts decoratifs

Pour qui aime le beau bagage, le bel objet, la belle ouvrage, la première partie de l’exposition, au 1er étage, est un ravissement.

« Pour qu’un malle soit réellement utile, il faut qu’elle soit légère et cependant résistante, il faut aussi que le contenu que l’on y enferme soit à l’abri des chocs et surtout à l’abri de l’eau (…). J’ai combiné la fabrication d’une malle qui est complètement exempte de ces grands inconvénients. »
Telle est la proclamation faite par Louis Vuitton, layetier-coffretier-emballeur à Paris, le 14 janvier 1867. Cette année-là, il remporte la médaille de bronze à l’Exposition Universelle de Paris. En 1889, ce sera la médaille d’or. L’année suivante, il dépose le célèbre motif « Damier » portant l’inscription « L Vuitton marque de fabrique déposée ».

Ce que ce Jurassien d’origine modeste a très vite compris à Paris, c’est que la réussite passe par trois choses essentielles : la visibilité (les expositions, l’adresse), l’identification soigneusement protégée (un motif, une marque), et surtout… l’air du temps.
Et en ce second XIX° siècle, l’air du temps parisien, c’est à la fois un quartier (Opéra / Place Vendôme reliés par la rue de la Paix), l’émergence de la Haute-Couture (Charles-Frédérick Worth, Paquin, Doucet) et le goût de la bourgeoisie florissante pour la mode et les voyages. Doté d’un solide sens commercial, Louis Vuitton fait apposer sur son entête « Spécialité pour que l’emballage des modes », s’installe près des couturiers, ne montre dans les Expositions Universelles que des articles « prêts à être achetés à Paris » et dépose systématiquement des brevets pour ses créations.

Le succès est au rendez-vous, les belles trouvent malles à leur goût pour emporter les innombrables « tailleurs du matin », « robes de jour » et « robes habillées » composant leur garde-robe. Sarah Bernhardt soi-même, pour sa tournée au Brésil commanda quelques deux cents malles pour abriter ses costumes…
Tout cela est ici merveilleusement raconté et montré : malles ingénieuses et somptueuses, échantillons de toiles, le tout mis intelligemment en vis-à-vis avec des robes (issues des collections du musée des Arts Décoratifs), belles, mais encore encombrantes de l’époque.

La poursuite de la visite, à l’étage supérieur, a quelque chose de vertigineux : nous voici soudain propulsé à la toute fin du XX° siècle et au début des années 2000, avec quelques unes des créations de la maison Louis Vuitton sous l’égide de son directeur artistique Marc Jacobs, désormais en place depuis 15 ans.
Que sont les créations du grand malletier devenues, un siècle plus tard ? Réponse sous les yeux du visiteur : autre chose.
On ne parle plus des mêmes produits, on ne parle plus de bagages innovants techniquement, pratiques et solides. On ne parle plus que d’une chose : de mode, avec des robes, des sacs, à mains, des accessoires en tous genres.

De la leçon du fondateur, Marc Jacobs a pourtant retenu l’essentiel, du Jurassien l’Américain perpétue l’héritage : visibilité, identification, air du temps. Simplement, pour se hisser et surtout rester sur la voie royale du succès dans la jungle mondiale de la mode, il faut aujourd’hui penser bien différemment qu’à la fin du XIX° siècle : il faut s’assurer une communication pénétrante, en s’acoquinant avec les dieux de la publicité, les déesses de la presse de mode et les artistes en vogue, il faut choquer le monde avec des créations qui seront qualifiées d’osées, tout en respectant le socle des codes « maison », il faut enfin maintenir le positionnement luxe en veillant à l’indécence des prix tout autant qu’au marketing qui permet de les justifier.

C’est un peu ce qu’on se dit en parcourant ces créations, à défaut de toujours les admirer. Les malles nous parlaient de sur-mesure, de chic, de voyage, en nous faisant rêver. Les sacs à mains en toile plastifiée plus ou moins bariolée et les robes « d’infirmière » portées par des mannequins squelettiques nous plongent dans la perplexité. Et pourtant, pour beaucoup, ces choses-là sont au contraire hautement désirables.

Louis Vuitton / Marc Jacobs
Musée des Arts décoratifs
107 rue de Rivoli – 75001 Paris
M° Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries
Bus 21, 27, 39, 48, 68, 69, 72, 81, 95
TLJ sauf le lun., de 11 h à 18 h, nocturne le jeudi jsq 21 h
Entrée 9,50 € (TR 8 €)
Jusqu’au 16 septembre 2012

Facebooktwitter

L’Éclat de la Renaissance italienne à la Galerie des Gobelins

Exposition à la Galerie des Gobelins, éclats de la Renaissance italienne

A côté de la peinture, de la sculpture et de l’architecture, les splendeurs de la Renaissance italienne sont aussi à admirer sur de majestueuses tapisseries, à relier naturellement à la grande peinture du XVI° siècle renaissant.

La Galerie des Gobelins, dont on aime suivre régulièrement les expositions, inédites par leur objet et démesurées par la taille des œuvres déployées, nous amène une fois de plus à découvrir ces décors réalisés au fil des siècles pour décorer les demeures des papes et des souverains.

Jusqu’au 24 juillet, sont exposées une vingtaine de pièces issues des manufactures françaises et flamandes aux XVI° et XVII° siècles d’après des cartons ou des peintures de grands artistes de la Renaissance italienne : Raphaël, Giovanni da Udine, Jules Romain , mais aussi Giorgio Vasari et Michelangelo Cinganelli. A l’exception de trois acquises pour le Musée des Gobelins à la fin du XIX° siècle, toutes proviennent de la collection de Louis XIV et servirent d’ameublements jusqu’à la Révolution française.

Pour l’essentiel, ces œuvres sont marquées du sceau de Raphaël (1483-1520), extrêmement admiré dès le XVI° siècle. Il en est ainsi de la tenture des Actes des Apôtres, aux mouvements et aux expressions très accentués, réalisée à la demande du pape Leon X et dont des tissages ont été exécutés tout au long des XVI° et XVII° siècles. Les 4 pièces exposées ornaient à Paris les murs de l’abbaye de Sainte-Geneviève-du-Mont, à l’emplacement de l’actuel lycée Henri IV. La Messe de Bolsène, d’après les fresques des Chambres du Vatican commandées par Jules II, est d’un style assez différent : Raphaël y a majestueusement structuré l’espace grâce à moult éléments d’architecture mais aussi à un recours à la couleur très appuyé.

L’on découvre de nombreuses œuvres réalisées d’après les cartons du plus célèbre élève de Raphaël, Giulo Romano (1499-1546), dit Jules Romain en France. Selon Giorgio Vasari, « Parmi les innombrables élèves de Raphaël d’Urbin qui, pour la plupart, devinrent des artistes de talent, aucun ne l’imita mieux dans son style, son invention, son dessin et son coloris que Jules Romain (…) Raphaël l’aimait comme un fils et le fit collaborer à ses principales œuvres. » C’est lui qui réalisa, avec Fian Francesco Penni La bataille de Constantin, dont l’exécution avait été confiée à Raphaël avant sa mort. La scène représente un moment clé de l’histoire du christianisme, lorsque Constantin, au pont de Milvius, par sa victoire définitive sur Maxence, devint le maître de Rome et fit ainsi cesser les persécutions contre les Chrétiens.

Jules Romain, La bataille de ConstantinToujours d’après des cartons de Jules Romain, sont notamment présentées plusieurs pièces de l’impressionnante Histoire de Scipion : elle retrace l’histoire des campagnes victorieuses que ce jeune patricien romain mena au III° s. avant J.-C. contre Hannibal à Carthage lors de la deuxième guerre punique. Parmi ces pièces, l’on se plaît à détailler Le repas chez Syphax, dans un palais au décor majestueux, dont les nombreuses richesses sont mises en valeur par trois flambeaux éclairant la scène nocturne : nappes, tentures, décors de marbre, vases ornés, vêtements… Jules Romain n’a pas craint l’excès, déployant un univers luxueux scintillant d’ors et de couleurs.

Agréable « récréation » vers une iconographie davantage décorative qu’historique, la série de Giovanni da Udine (1487-1564), autre élève de Raphaël, montre la fantaisie du décor grotesque, imité de la Maison de Néron à Rome. Issues de l’ensemble Le triomphe des Dieux, Le triomphe de Minerve et plus encore Le triomphe de Vénus font toute leur place à la liberté d’invention, à la légèreté de ton, à la respiration. Motifs végétaux et floraux, mélange des règnes humain et animal, ambiance festive, aucune des épreuves traversées ne semble affecter la félicité des dieux triomphants.

L’Éclat de la Renaissance italienne
Galerie des Gobelins
42 avenue des Gobelins 75013 Paris – tél. : 01 44 08 53 49
M° Gobelins / bus 27, 47, 83, 91
Tous les jours, de 11 h à 18h, sauf le lundi
Plein tarif : 6 € (Tarif réduit : 4 €)
Accès gratuit le dernier dimanche de chaque mois
Jusqu’au 24 juillet 2011

Images : partie de Tenture du Triomphe des dieux d’après Giovanni da Udine, Le triomphe de Vénus, Bruxelles, atelier de F. Geubels, tissage du 3e quart du XVIe siècle, 4,95 x 7,22 m, Paris, Mobilier national © P. Sébert
et partie de la Bataille de Constantin, Paris, Manufacture des Gobelins, tissage autour de 1740, dim. 4,85 x 4,55 m, Mobilier national © L. Perquis

Facebooktwitter