Etre moderne, le MoMA à Paris

Paul Signac, portrait de Félix Fénéon (1890)

Voici l’une de ces expositions-panoramas comme on les aime. Avec une grande clarté, elle nous fait embrasser l’évolution de l’histoire de l’art depuis la naissance de l’art moderne jusqu’à la période la plus contemporaine. Visible jusqu’au 5 mars 2018 à la Fondation Louis Vuitton à Paris dans le 16° arrondissement, l’exposition nous fait voyager non seulement dans le temps mais aussi dans l’espace. Y sont effet réunis quelques 200 œuvres dont quantités de chefs d’œuvres, prêtées par le MoMA (New-York) à l’occasion des travaux  d’agrandissement qui l’emmèneront jusqu’en 2019.

Avec pour projet de retracer l’aventure du MoMA, le parcours occupe l’ensemble du bâtiment – toujours aussi étonnant ! – de Frank Gerhy. A côté du choix d’œuvres emblématiques de ses collections, à chaque étage des salles d’archives témoignent de l’histoire du musée. Est ainsi rappelé que sa naissance, en 1929 est due certes au génie de son premier directeur Alfred H. Barr Jr qui a fait des choix fort inspirés mais avant tout à la résolution de trois grandes collectionneuses et mécènes, Mary Quinn Sullivan, Lillie P. Bliss et Abby Aldrich Rockefeller.

Edward Hopper, « House by Railroad » (1925) ©MoMA, N.Y./Courtesy Fondation Louis Vuitton

La pluri-disciplinarité originelle du musée, qui n’est pas le moindre des marqueurs de sa modernité, est mise en évidence : du début du XX° siècle à aujourd’hui, se côtoient peintures, sculptures, photographies, films, installations, mais aussi design, architecture et musique.

L’entame du parcours, avec nombre d’œuvres européennes, est en quelque sorte un « retour à la maison » de celles-ci, bien souvent pour la première fois. Mais plus on avance, plus on s’élève dans les étages, plus l’horizon s’élargit et surgissent des découvertes. On s’envole vers les Etats-Unis en particulier bien sûr, mais aussi vers des Etats-Unis de plus en plus multiples, qui voient et célèbrent un art « noir » et des artistes féminines.

Un oiseau dans l’espace, Brancusi, 1928

C’est en se remémorant certains points de vue que la grâce, la variété et la richesse de l’ensemble apparaissent encore davantage. Ici l’Oiseau dans l’espace de Brancusi (1928), là la Roue de bicyclette de Marcel Duchamp (1913). Plus loin l’un des premiers films animés de Walt Disney (Steamboat Willie, 1928) et des photos de Walker Evans, Lisette Model et Diane Arbus. C’est avec beaucoup d’émotion que l’on voit ou revoit les tableaux du début du parcours, qu’il s’agisse du Meneur de cheval de Picasso (1905-1906) ou de la Maison près de la voie ferrée de Hopper, l’une des premières acquisitions du MoMA, ou encore du glaçant triptyque du peintre allemand Max Beckmann, Le Départ (1932 à 1935). Sur la période plus récente, on a envie de citer la fabuleuse carte des Etats-Unis de Jasper Johns, Map (1961), le vibrant Drapeau africain américain de David Hammons (1990), mais aussi le sobre 11 septembre de Gerhardt Richter.

Evidemment Cézanne, Klimt, Signac, Matisse, Derain, Picabia, Mondrian, Magritte, Dali, Pollock, Rothko, Warhol, Lichtenstein sont aussi au rendez-vous, mais l’une des œuvres qui restera le plus en mémoire est certainement celle qui clôt le parcours, tant par son originalité que par sa beauté : elle fait entendre une composition du XVI° siècle, Spem in alium numquan habui de l’anglais Thomas Tallis, chantée par quarante voix de la chorale de la cathédrale de Salisbury. Les micros sont ouverts en alternance et chacun est restitué sur un haut parleur. Le visiteur peut se placer au centre ou se promener pour suivre les différentes pistes, l’effet sera à chaque fois différent mais toujours aussi vibrant. Une splendeur.

Fondation Louis Vuitton

8 avenue du Mahatma-Gandhi – Bois de Boulogne – Paris

Métro Les Sablons – Ligne 1

Jusqu’au 5 mars 2018

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Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine

Gauguin, Eh quoi, tu es jalouse ? (1892)
Aha oé feii ? (Eh quoi, tu es jalouse ?), Paul Gauguin, Tahiti, Papeete, été 1892. / Musée Pouchkine, Moscou

Jean-Yves est allé admirer la collection Chtchoukine à la Fondation Vuitton à Paris. Son coup de cœur est tout à fait partagé : les Cézanne à eux seuls valent le détour! Mag

S’il y a un événement qu’il ne faut pas manquer aujourd’hui, c’est bien l’exposition Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton. Cette exposition réunit, en effet, 130 œuvres faisant partie de la collection que le riche industriel russe avait constituée dans son palais de Moscou entre 1898 et 1914. Après avoir été nationalisée en 1918, la collection fit l’objet d’une partition entre le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, d’une part, et le musée Pouchkine à Moscou, d’autre part. Après une longue mise à l’index, certains tableaux refirent leur apparition vers la fin des années 1950, quelques-uns d’entre eux étant même autorisés à être présentés à l’étranger. Mais c’est la première fois qu’autant d’œuvres majeures voyagent en si grand nombre et c’est en cela que l’événement est exceptionnel.

L’exposition est organisée en différentes séquences, chacune dédiée à un thème particulier. Dès la première galerie, le ton est donné. A l’enseigne des « peintres et le collectionneur », on peut d’emblée admirer des autoportraits de Cézanne et Gauguin, le portrait de Benet Soler par Picasso, dans sa période bleue, un Van Gogh et le superbe « Homme à la pipe »  de Cézanne.

Se succèdent ensuite des salles aux accrochages les plus admirables. « Le déjeuner sur l’herbe » (Monet) figure avec deux Pissarro, un Sisley et un Signac dans l’ensemble « Paysages Impressions ». La salle suivante (« Paysages constructions ») est, selon nous, l’une des plus belles, puisqu’elle propose deux tableaux de Cézanne (dont « La Montagne Sainte-Victoire vue des Laures », annonciatrice du cubisme et de l’art abstrait) et un mur cubiste composé de trois Picasso, d’un Braque et d’un Derain.

Femme à l’éventail (Après le bal), Pablo Picasso, printemps-été 1908. / © Succession Picasso 2016. Crédit photo : Musée d’Etat de l’Ermitage,Saint-Pétersbourg, 2016
Femme à l’éventail (Après le bal), Pablo Picasso, printemps-été 1908. / © Succession Picasso 2016. Crédit photo : Musée d’Etat de l’Ermitage,Saint-Pétersbourg, 2016

La visite se poursuit dans un ensemble constitué exclusivement d’œuvres de Gauguin, qui se prolonge par une série de « Portraits de la peinture » faisant l’état des lieux des inventions plastiques qui bouleversent alors l’art contemporain (Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec, Cézanne, Picasso, Matisse…).

Le « Salon rose » est un hommage à Matisse, dont le collectionneur a acquis 37 toiles, avec qui il dialogua et qui le guida dans ses choix. Si les emblématiques « La danse » et « La musique » ne sont pas présentes dans l’exposition, on peut néanmoins voir « La desserte – harmonie en rouge », commandée par l’industriel en tons bleus, mais que le peintre réalisera, selon sa propre volonté, dans un rouge explosif.

Après avoir traversé les salles consacrées aux « Natures mortes » et aux « Totems et tabous », on arrive à la Cellule Picasso : Chtchoukine avait décidé de consacrer une salle entière de son palais à l’œuvre du peintre, malgré les fortes réticences que celle-ci soulevait alors.

La visite se termine par trois salles où est mise en exergue l’influence que la collection Chtchoukine exerça sur la peinture russe avant-gardiste de l’époque (Malevitch, Klioune, Tatline, Rozanova…). A la fois collectionneur au goût très sûr, mécène, amateur (il ne revendait pas les œuvres acquises), Chtchoukine souhaitait, en effet, donner une large expansion aux mouvements artistiques qu’il défendait et il n’avait pas hésité, à cet effet, à rendre son palais accessible au public dès 2008.

L’exposition est donc aussi un hommage à Serguei Chtchoukine, dont la vie fut traversée par des circonstances familiales tragiques et qui trouva peut-être dans sa collection une échappatoire à la douleur. On retiendra, enfin, qu’après avoir fui la Russie en 1918, ce grand visionnaire s’exila en France où il est mort en 1936 sans avoir revu sa collection.

Jean-Yves

Fondation Louis Vuitton

Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine

Entrée 16 euros (tarifs réduits 5 et 10 euros)

L’exposition est prolongée jusqu’au 5 mars 2017

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Les clefs d'une passion. Fondation Louis Vuitton

Edvard Munch, Le Cri, 1893 ?  1910 ? Tempera et huile sur carton non apprêté, 83,5 × 66 cm Oslo, musée Munch Photo © Munch Museum
Edvard Munch, Le Cri, 1893 ? 1910 ? Tempera et huile sur carton non apprêté, 83,5 × 66 cm
Oslo, musée Munch
Photo © Munch Museum

Ouverte au public en octobre dernier, la Fondation Louis Vuitton installée dans l’extraordinaire « vaisseau » que Frank Gehry a amarrée entre le Jardin d’Acclimatation et le Bois de Boulogne, inaugure sa troisième exposition, visible jusqu’au 6 juillet 2015.

Exceptionnelle, Les clefs d’une passion présente une soixantaine d’œuvres, signées des plus grands artistes de la première moitié du XX° siècle, dont certaines rarement prêtées, et plus rarement encore réunies. Les plus grands musées du monde, ainsi que certains collectionneurs ont en effet accepté de prêter leur concours au grand mécène Bernard Arnault. A titre d’exemple, on peut voir le fameux Cri de Munch, qui n’avait pas quitté Olso depuis près de dix ans, après avoir été volé à Vienne et retrouvé deux ans plus tard.

L’exposition a pour ambition de mettre en avant les artistes qui ont révolutionné la peinture dans le premier XX° siècle. Peu d’œuvres, on l’a vu, pour un programme si vaste qu’il compte forcément de grands absents. Pas de litanie de « -ismes » non plus, nombreux à cette période, mais un choix thématique dont la cohérence est dans l’ensemble assurée et qui parfois correspond avec un mouvement de l’histoire de l’art du siècle dernier.

Tel est le cas du premier, expressionnisme subjectif, où le fameux Cri est précédé de trois Giacometti (deux œuvres graphiques, dont le Portrait de Jean Genet et L’Homme qui marche I, eux visibles en France), du Pressentiment complexe de Malévitch, de deux études de Francis Bacon (dont une impressionnante Etude pour un portrait, venu du Chicago), d’un Otto Dix et d’une convaincante série d’autoportraits de la Finlandaise Helene Schjerfbeck, dont les contours du visage perdent de leur netteté au fil des tableaux, nous faisant assister à une accélération du vieillissement et à l’inexorable marche du sujet vers la mort. Ontologique solitude, sentiment de disparition, enfermement, tout dans cette salle exprime de façon poignante l’angoisse fondamentale de l’Homme.

Henri Matisse (1869–1954), La Danse, 1909–1910, Huile sur toile, 260 × 391 cm, Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage © Succession H. Matisse Photo : © The State Hermitage Museum, Saint Petersburg, 2015/ Vladimir Terebenin, 2014
Henri Matisse (1869–1954), La Danse, 1909–1910, Huile sur toile, 260 × 391 cm, Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage © Succession H. Matisse Photo : © The State Hermitage Museum, Saint Petersburg, 2015/ Vladimir Terebenin, 2014

Les trois salles suivantes, dédiées à la ligne contemplative, sont un réconfort. S’y déploient d’abord les paysages, tous autour de l’eau, de Ferdinand Hodler, de Gallen-Kallela, d’Emil Nolde, de Monet. Leur succèdent les lignes abstraites de Malévitch et de Mondrian et l’intensité d’un rouge Rothko. Après les mers, les lacs et les nymphéas de la salle précédente, le contraste est fort ; mais, après tout, le début du XX° siècle est fait de tout cela. Retour au figuratif ensuite, avec un superbe (mais c’est presque un pléonasme) Eté de Bonnard. Il est entouré d’un remarquable ensemble de Picasso, une sculpture et trois tableaux, très sensuels, tous inspirés du modèle Marie-Thérèse Walter, dont le peintre espagnol a magnifié les courbes féminines dans les années 30. La première vient d’une collection particulière et les tableaux de New-York, Londres et Paris : jolie réunion au sommet.

La section suivante, dite popiste, fait entrer dans une autre dimension, celle de la culture populaire, avec des œuvres de Picabia et de Robert Delaunay, inspirées des illustrés de charme pour l’un et de la publicité pour l’autre. Dans la même section, mais d’un tout autre intérêt pictural, trois grandes toiles de Fernand Léger, sur ses thèmes classiques, dont Les constructeurs à l’aloès, qui a fait le chemin depuis Moscou.

La quatrième et dernière étape est dédiée à la musique, à travers des tableaux de Kandinsky, Kupka, Severini et, last but not least, Matisse : l’immense Danse, du Musée de l’Ermitage, maintes fois vu en reproduction, comme le Cri de Munch, mais dont l’original fait ici aussi l’effet d’une découverte, et La tristesse du Roi du Centre Pompidou, un très grand et beau collage sur la musique et la danse. Histoire de finir dans la joie, après avoir commencé dans l’angoisse. C’est sans doute mieux dans ce sens.

 

Les clefs d’une passion

Fondation Louis Vuitton

8, avenue du Mahatma Gandhi, Bois de Boulogne, Paris 16e
De 10 h à 20 h, du lundi au dimanche, nocturne le vendredi jusqu’à 23 h

Jusqu’au 6 juillet 2015

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Louis Vuitton / Marc Jacobs

Louis Vuitton Marc Jacobs Arts decoratifs

Pour qui aime le beau bagage, le bel objet, la belle ouvrage, la première partie de l’exposition, au 1er étage, est un ravissement.

« Pour qu’un malle soit réellement utile, il faut qu’elle soit légère et cependant résistante, il faut aussi que le contenu que l’on y enferme soit à l’abri des chocs et surtout à l’abri de l’eau (…). J’ai combiné la fabrication d’une malle qui est complètement exempte de ces grands inconvénients. »
Telle est la proclamation faite par Louis Vuitton, layetier-coffretier-emballeur à Paris, le 14 janvier 1867. Cette année-là, il remporte la médaille de bronze à l’Exposition Universelle de Paris. En 1889, ce sera la médaille d’or. L’année suivante, il dépose le célèbre motif « Damier » portant l’inscription « L Vuitton marque de fabrique déposée ».

Ce que ce Jurassien d’origine modeste a très vite compris à Paris, c’est que la réussite passe par trois choses essentielles : la visibilité (les expositions, l’adresse), l’identification soigneusement protégée (un motif, une marque), et surtout… l’air du temps.
Et en ce second XIX° siècle, l’air du temps parisien, c’est à la fois un quartier (Opéra / Place Vendôme reliés par la rue de la Paix), l’émergence de la Haute-Couture (Charles-Frédérick Worth, Paquin, Doucet) et le goût de la bourgeoisie florissante pour la mode et les voyages. Doté d’un solide sens commercial, Louis Vuitton fait apposer sur son entête « Spécialité pour que l’emballage des modes », s’installe près des couturiers, ne montre dans les Expositions Universelles que des articles « prêts à être achetés à Paris » et dépose systématiquement des brevets pour ses créations.

Le succès est au rendez-vous, les belles trouvent malles à leur goût pour emporter les innombrables « tailleurs du matin », « robes de jour » et « robes habillées » composant leur garde-robe. Sarah Bernhardt soi-même, pour sa tournée au Brésil commanda quelques deux cents malles pour abriter ses costumes…
Tout cela est ici merveilleusement raconté et montré : malles ingénieuses et somptueuses, échantillons de toiles, le tout mis intelligemment en vis-à-vis avec des robes (issues des collections du musée des Arts Décoratifs), belles, mais encore encombrantes de l’époque.

La poursuite de la visite, à l’étage supérieur, a quelque chose de vertigineux : nous voici soudain propulsé à la toute fin du XX° siècle et au début des années 2000, avec quelques unes des créations de la maison Louis Vuitton sous l’égide de son directeur artistique Marc Jacobs, désormais en place depuis 15 ans.
Que sont les créations du grand malletier devenues, un siècle plus tard ? Réponse sous les yeux du visiteur : autre chose.
On ne parle plus des mêmes produits, on ne parle plus de bagages innovants techniquement, pratiques et solides. On ne parle plus que d’une chose : de mode, avec des robes, des sacs, à mains, des accessoires en tous genres.

De la leçon du fondateur, Marc Jacobs a pourtant retenu l’essentiel, du Jurassien l’Américain perpétue l’héritage : visibilité, identification, air du temps. Simplement, pour se hisser et surtout rester sur la voie royale du succès dans la jungle mondiale de la mode, il faut aujourd’hui penser bien différemment qu’à la fin du XIX° siècle : il faut s’assurer une communication pénétrante, en s’acoquinant avec les dieux de la publicité, les déesses de la presse de mode et les artistes en vogue, il faut choquer le monde avec des créations qui seront qualifiées d’osées, tout en respectant le socle des codes « maison », il faut enfin maintenir le positionnement luxe en veillant à l’indécence des prix tout autant qu’au marketing qui permet de les justifier.

C’est un peu ce qu’on se dit en parcourant ces créations, à défaut de toujours les admirer. Les malles nous parlaient de sur-mesure, de chic, de voyage, en nous faisant rêver. Les sacs à mains en toile plastifiée plus ou moins bariolée et les robes « d’infirmière » portées par des mannequins squelettiques nous plongent dans la perplexité. Et pourtant, pour beaucoup, ces choses-là sont au contraire hautement désirables.

Louis Vuitton / Marc Jacobs
Musée des Arts décoratifs
107 rue de Rivoli – 75001 Paris
M° Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries
Bus 21, 27, 39, 48, 68, 69, 72, 81, 95
TLJ sauf le lun., de 11 h à 18 h, nocturne le jeudi jsq 21 h
Entrée 9,50 € (TR 8 €)
Jusqu’au 16 septembre 2012

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