Les grands enfants doivent-ils s’occuper de leur vieux père, alors que celui-ci les a abandonnés très tôt sans jamais leur donner le moindre amour ?
Wendy et Jon, la quarantaine, ne se posent pas cette question. Ils courent au chevet de leur emmerdeur de père devenu dément et cherchent illico l’endroit où il finira ses jours. Wendy aimerait une résidence de retraite belle et verdoyante, Jon, pragmatique, opte pour la proximité. Car ils vont le visiter, leur paternel, tous les jours ; et aussi essayer d’égayer cette chambre qui fait culpabiliser Wendy. Bref, ils s’en occupent.
Le sujet ne fait pas rêver ; il dérange même, fondamentalement désagréable. Il n’empêche que le résultat est très réussi. Jamais le film ne tombe dans le sinistre, encore moins dans le pathos.
Les trois personnages, qui sont davantage des individus égarés que partie de ce doux idéal qu’est une famille unie, sont extrêmement bien dessinés. La gravité de leurs états d’âme passe par des regards, des phrases banales, des rudoiements.
Laura Linney et Philip Seymour Hoffman interprètent à la perfection cette soeur et ce frère qui font ce qu’ils peuvent vis-à-vis de ce père comme ils font ce qu’ils peuvent de leur vie. Lui, prof de "théâtre contestataire" à la fac essaie de finir son livre sur Brecht. Elle, vit de petits boulots en attendant de voir l’une de ses pièces montée. Et côté affectif, le bât blesse ; ni l’un ni l’autre n’a fondé de famille.
Mais à l’occasion de l’accompagnement du père vers sa fin, puis dans le deuil de cette lourde figure, leur relation, d’une très belle demi-teinte, va évoluer, tout comme leur vie respective.
Mâtiné d’un humour très new-yorkais, donc irrésistible, La famille Savage touche avec délicatesse et surtout sonne très juste.
La famille Savage
Un film américain de Tamara Jenkins
Avec Laura Linney, Philip Seymour Hoffman, Philip Bosco
Durée 1 h 53
La famille Savage a fait l’objet de trois nominations aux Oscars : Laura Linney pour la meilleure actrice, Philip Seymour Hoffman pour le meilleur second rôle et Tamara Jenkins pour le meilleur scénario original.
Les Fauves firent leur entrée en scène en 1905 au salon d’Automne, lorsqu’un visiteur passant devant un buste d’enfant qui évoquait une oeuvre du Quattrocento italien s’exclama : "Tiens, Donatello dans la cage aux fauves !".
Avec son dernier spectacle sur le thème de la mort
Voici certainement l’histoire de faussaire la plus gonflée et la plus réussie du siècle dernier.
La Semaine du documentaire chilien s’est ouverte mardi 19 février avec Actores secundarios, un flash-back plein de vie et passionnant sur les révoltes lycéennes pendant la dictature (de Pachi Bustos et Jorge Leiva).
Depuis la mise en place de l’histoire et des personnages par Sophocle, on a connu beaucoup de versions d’Antigone. Elles ont été essentiellement été écrites pour le théâtre. Et voilà qu’un auteur, peu connu jusqu’alors malgré ses romans, ses recueils de poèmes, ses pièces de théâtre (et même sa biographie de Mao Zedong !), publie il y a dix ans un Antigone roman.
Ce très beau film tient à la fois du roman et de l’exposition de tableaux.
Les mystères du rectangle, c’est d’abord le mystère de La Tempête, ce tableau peint par Giorgione en 1505 dont Siri Hustvedt est tombée amoureuse à l’âge de 19 ans lorsqu’une reproduction lui en a été montrée sur les bancs de l’université.
Servies par une prose claire et un langage simple, bien construites, joliment ramassées à chaque fin de chapitre, ces réflexions constituent une séduisante invitation à appréhender les oeuvres évoquées en adoptant le regard original de Siri Hustvedt.
De
Du 9 au 19 février, pour sa 19ème édition, Travelling, le festival de cinéma de Rennes Métropole met Buenos Aires à l’honneur.