Dans Le côté de Guermantes, le narrateur fait d’Albertine sa maîtresse, après l’avoir longuement et intensément désirée à Balbec dans A l’ombre des jeunes filles en fleurs.
La prisonnière s’ouvre sur une situation totalement bouleversée : profitant de l’absence de ses parents, le narrateur a installé Albertine chez lui.
Il n’en revient pas d’être parvenu à ce qu’il croit acquis, ou plutôt à ce qu’il croit retrouvé : la tendresse de sa mère.
Quand je pense que maintenant que mon amie était venue, à notre retour de Balbec, habiter à Paris sous le même toit que moi, qu’elle avait renoncé à l’idée d’aller faire une croisière, qu’elle avait sa chambre à vingt pas de la mienne, au bout de couloir, dans le cabinet à tapisseries de mon père, et que chaque soir, fort tard, avant de me quitter, elle glissait dans ma bouche sa langue, comme un pain quotidien, comme un aliment nourrissant et ayant le caractère presque sacré de toute chair à qui les souffrances que nous avons endurées à cause d’elle ont fini par conférer une sorte de douceur morale, ce que j’évoque aussitôt par comparaison, ce n’est pas la nuit que le capitaine Borodino me permit de passer au quartier, par une faveur qui ne guérissait en somme qu’un malaise éphémère, mais celle où mon père envoya maman dormir dans le petit lit à côté du mien. Tant la vie, si elle doit une fois de plus nous délivrer, contre toute prévision, de souffrances qui paraissaient inévitables, le fait dans des conditions différentes, opposées parfois, jusqu’au point qu’il y a presque un sacrilège apparent à constater l’identité de la grâce octroyée !
Il pense alors épouser Albertine ; mais n’en est pas pour autant convaincu…
Alors, convalescent affamé qui se repaît déjà de tous les mets qu’on lui refuse encore, je me demandais si me marier avec Albertine ne gâcherait pas ma vie, tant en me faisant assumer la tâche trop lourde pour moi de me consacrer à un autre être qu’en me forçant à vivre absent de moi-même à cause de sa présence continuelle et en me privant à jamais des joies de la solitude.
Très bon week-end, à bientôt.
Ouverture du parcours avec des œuvres contemporaines, nombreux écrans, voix très présentes dont la plupart en anglais, l’exposition Samuel Beckett (1906-1989) qui se tient jusqu’au 25 juin au Centre Pompidou peut de prime abord dérouter.
Emmanuel Carrère, lassé d’écrire des histoires où il est question d’enfermement et de folie, désireux d’aller « vers le dehors, vers les autres, vers la vie » part en Russie pour y réaliser un reportage.
L’Espace Georges Brassens a rouvert ses portes le 1er décembre dernier après avoir été totalement rénové.
Suite et fin de la visite du bel espace Georges Brassens (
Le 3 mai dernier, à l’occasion de la 17ème Journée internationale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières a publié un nouvel album photos, consacré aux soixante ans du Festival de Cannes.
Mme de Guermantes n’est pas « une ».
Lire la correspondance de Truman Capote (1924-1984) est un vrai régal.
Sorti l’an dernier, Truman Capote, réalisé par Bennett Miller retraçait l’aventure de Truman Capote et de De sang-froid, le livre sur l’assassinat d’une famille de fermiers dans le Kansas en 1959, qui a valu à l’écrivain un immense succès.
Le musée Fabre, à Montpellier, a rouvert ses portes le 3 février 2007 après une restructuration complète.