Les expos à Paris au mois d'août

1900_expositionQue voir à Paris au mois d’août ? La ville, bien sûr, un magnifique spectacle en soi ! Mais si on a envie de découvrir des expositions, les propositions ne manquent pas. Voici une petite sélection… pas eu le temps de les voir toutes, loin de là :

Paris 1900 au Petit Palais jusqu’au 17 août (vue, non chroniquée, mais tout à fait conseillée !)

Unedited History (Iran 1960-2014) au Musée d’art moderne de la Ville de Paris jusqu’au 24 août

L’Orient-express à l’Institut du Monde arabe jusqu’au 31 août

Le mythe Cléopâtre à la Pinacothèque de Paris jusqu’au 7 septembre

L’Envol du dragon – Art royal du Vietnam au Musée Guimet jusqu’au 15 septembre

Mapplethorpe-Rodin au Musée Rodin jusqu’au 21 septembre

Masques, mascarades et mascarons au Musée du Louvre jusqu’au 22 septembre

Martial Raysse au Centre Pompidou jusqu’au 22 septembre

Libération de Paris : août 1944, Le combat pour la liberté, à l’Hôtel de Ville jusqu’au 27 septembre

Les plages à Paris selon Daumier – Parisiens en Seine d’hier à aujourd’hui à la Maison de Balzac jusqu’au 28 septembre

Jean-Baptiste Carpeaux au Musée d’Orsay jusqu’au 30 septembre

Les années 1950 au Palais Galliera jusqu’au 2 novembre

Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé au Musée Carnavalet jusqu’au 8 février 2015

Liste non exhaustive bien sûr…

Très bel été à tous, à Paris ou ailleurs !

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Il était une fois l'Orient-Express

exposition_orient-express_afficheL’Orient-Express… le nom est mythique et fait encore rêver aujourd’hui, tant il évoque les attraits de l’ailleurs et l’exotisme de l’Orient, le confort, le luxe et le raffinement… mais aussi le charme d’un voyage qui prend son temps, à l’opposé de la vitesse contemporaine que l’avion autorise et que d’aucuns regrettent presque.

Ce n’est pas le moindre des paradoxes : quand, en 1883, l’Express d’Orient quitta la gare de Strasbourg (ancien nom de la gare de l’Est) à Paris pour rejoindre Istanbul, l’une des principales révolutions que ce train apportait était la rapidité du trajet. Pensez donc : relier la capitale de l’Empire ottoman en 4 jours à peine, quand jusqu’alors il en fallait 15 au départ de Marseille !

Mais le train bleu et or présentait bien d’autres nouveautés, qui étaient autant d’atours à une époque où la soif de modernité et la foi dans le progrès étaient infinis. La première idée de génie de Georges Nagelmackers, l’ingénieur belge inventeur du projet, fut d’importer en Europe une innovation américaine de taille : le wagon-lit. Il l’améliora toutefois considérablement. Alors que les trains de George Pullman n’offraient qu’une intimité relative – les couchettes n’étaient isolées les unes des autres que par des rideaux, ce qui gênait quelque peu la clientèle, en particulier féminine – ceux de la Compagnie des wagons-lits proposaient de véritables cabines individuelles, ce qui évidemment change tout…

exposition_orient_express_salonDe plus, Georges Nagelmackers voulait offrir le must en matière de confort et de décor. Il fait appel aux meilleurs artisans, choisit les matériaux les plus nobles, soigne les moindres détails. Le cuir vient de Cordoue, le tissu de Gênes, les tapisseries des Gobelins ; la vaisselle est en argent, les verres en cristal, les draps damassés. Dans les années 1920, il fait appel au décorateur René Prou et au joaillier et maître verrier René Lalique qui conçoivent un écrin Art déco qui deviendra emblématique du style « Orient-Express ». Ainsi, c’est dans un cadre prometteur de luxe, de calme et même de volupté qu’une poignée de privilégiés gagnaient un Orient encore largement fantasmé, en ce siècle marqué par la vogue de l’Orientalisme.

Evidemment, l’entreprise n’aurait pu aboutir sans une autre grande réussite, et qui ne se fit pas sans effort ni opiniâtreté : faire traverser à l’Orient-Express de multiples frontières. Celles de Bavière, Autriche, Serbie, Bulgarie et Roumanie sont effet franchies sans aucune formalité administrative pour les passagers qui au départ remettent simplement leur passeport au personnel. Après la Première guerre mondiale, un autre trajet est mis en place, grâce au tunnel du Simplon, qui permet de contourner l’Allemagne et de gagner encore en efficacité.

exposition_orient_express_cabinet_toiletteEnfin, à défaut de pouvoir tout raconter ici (ce que l’exposition fait de toutes façons merveilleusement), un autre coup de génie de l’ingénieur belge mérite d’être souligné : pour le voyage inaugural de 1883, monte à bord un groupe d’hommes (exclusivement…) soigneusement triés sur le volet, savant dosage d’artistes, de souverains et de journalistes. Ces derniers, fort enthousiastes, assureront, pour le prix du voyage qui leur a été offert, une publicité extraordinairement efficace. Bref, Georges Nagelmackers a aussi inventé le voyage de presse !

En visitant l’exposition présentée à l’IMA à Paris jusqu’à fin août, on découvre d’authentiques wagons de l’Orient-Express « dans leur jus », mais aussi une multitude de documents et d’objets qui font revivre toute une ambiance, des personnages (y compris ceux, nombreux, liés au spectacle, à la littérature et au cinéma), une époque  – en particulier celle de l’Entre-deux-guerres, âge d’or de l’Orient-Express marquée par les artistes des Années folles et le style Art déco -, mais aussi une aventure et, plus encore peut-être, un rêve.

 

Il était une fois l’Orient-Express

Institut du monde arabe

1, rue des Fossés-Saint-Bernard – Paris 5ème

Jusqu’au 31 août 2014

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La Méditerranée des Phéniciens, de Tyr à Carthage

La Méditerranée des Phéniciens, Institut du monde arabeLes Phéniciens sont connus pour avoir été le peuple de marchands et de navigateurs qui, au cours du 1er millénaire avant J.-C., depuis la côte du Levant (actuel Liban) aux côtes italiennes et espagnoles en passant par le nord de l’Afrique, la Sardaine, les îles égéennes, Malte et Chypre… a essaimé sur tout le pourtour du bassin méditerranéen. Leur civilisation garde pourtant, aujourd’hui encore, une part de mystère.

Peut-être parce qu’elle n’a pas laissé d’architecture de taille, peut-être en raison de l’éclectisme de son art, les explorateurs qui ont redécouvert les civilisations de l’Antiquité au XIXème siècle se sont moins intéressés à la Phénicie qu’à l’Egypte, à la Mésopotamie et à la Grèce.
Il faut ajouter à cela que peu d’écrits ont été retrouvés : quelques inscriptions sur des objets mobiliers et des stèles, mais point de littérature.
Ce qui ferait presque oublier que les Phéniciens ont inventé l’alphabet qui est à l’origine, notamment, de l’alphabet araméen (dont sont issus l’hébreu et l’arabe) et de l’alphabet grec, lequel, par l’intermédiaire des Etrusques a donné naissance à notre alphabet latin.
Ce que l’on sait d’eux provient donc surtout des témoignages que nous ont laissés leurs voisins, rapportés dans la Bible et les récits d’Homère, mais aussi des objets d’art et d’artisanat qui ont été retrouvés.
L’exposition de l’Institut du Monde Arabe, en éclairant certains éléments de leur production, de leur rites et de leurs croyances permet d’appréhender l’aspect à la fois métissé et original de leur culture.
Ainsi par exemple, les Phéniciens ont emprunté aux Egyptiens la pratique d’enterrer les morts dans des sarcophages anthropoïdes. Si les premiers de ces étonnants sarcophages, souvent faits de marbre importé de Paros étaient de style égyptien, ils prirent ensuite une allure grecque très marquée.
Pour décorer les objets mobiliers, ils adaptent à leur manière les motifs égyptiens et proche-orientaux anciens, tels le griffon (corps de lion, tête et serres de rapace), mais aussi le scarabée, le sphinx, le lotus, le papyrus, la palmette…
De petits médaillons sont l’occasion d’admirer cette iconographie composite et singulière. Mais surtout, les très belles coupes en argent, argent doré ou bronze, finement ciselées, le plus souvent à usage de présents diplomatiques, révèlent le savoir-faire des Phéniciens en matière d’orfèvrerie.
Grâce à leur commerce à grande échelle, ce sont eux qui ont répandu l’usage de l’encens dans tout le bassin méditerranéen : les thymiatères, ou brûle-parfums, qui étaient réservés aux cérémonies religieuses, font en effet partie de leurs créations originales.
Plus anecdotiques mais charmants, les tridacnes, grands coquillages originaires des mers chaudes étaient décorés et gravés pour servir de palette à fards : l‘umbo (charnière fixant les deux valves du coquillage) était fréquemment travaillé en ronde-bosse en forme de tête féminine évoquant une sirène.

Les Phéniciens, rois du commerce, transportaient dans les soutes de leurs navires tant de marchandises et de toutes sortes que l’on ne peut se contenter du trait quelque peu méprisant d’Homère décrivant des "marins rapaces dont les noirs vaisseaux emportent mille camelotes". D’une part, parce qu’ils ont fait preuve d’un art parfois très raffiné. Et surtout parce que, de l’alphabet à l’encens en passant par épices et productions artisanales, ces "colporteurs" ont à travers ces mille objets contribué à l’enrichissement et à l’échange entre les civilisations du bassin méditerranéen.

La Méditerranée des Phéniciens, de Tyr à Carthage
Institut du Monde Arabe
1, rue des Fossés-Saint-Bernard, place Mohammed-V, Paris 5ème
Jusqu’au 20 avril 2008
Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Les week-ends et jours fériés de 10h à 19h
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h
Entrée 10 € (TR 8 € et 6 €)
Visite conférence 13 € (TR 11 € et 9 €) Tous les jours sauf le lundi à 14h30 et 16h.
IMA PASS (Musée & Exposition) : 12 € (TR 10 € et 8 €)
Catalogue de l’exposition (IMA / Somogy), 408 p., 59 €

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