La beauté et le charme infinis de Louise Brooks au service d’un chef-d’oeuvre du muet accompagné du grand pianiste de jazz Giovanni Mirabassi : tel est le programme que Le Balzac réservait aux courageux Parisiens de sortie lundi dernier. Cette soirée exceptionnelle renvoyait tous les efforts et toute la fatigue de marche à pied aux oubliettes.
Le Journal d’une fille perdue est l’histoire d’une jeune fille de la bourgeoisie berlinoise des années 1920 qui tombe enceinte pour s’être évanouie un soir de peine dans les bras d’un cupide et rustre petit apothicaire. Employé du père de la jeune "victime", le sourire carnassier de ce subalterne intéressé est digne des pires films d’horreur.
On devine la suite : à sa naissance, le nourrisson est placé ; et la toute jeune femme mise illico dans une maison de redressement. La suite de la suite est quant à elle savoureuse.
Tiré d’un roman qui scandalisa à l’époque au motif qu’il faisait parler une prostituée à la première personne, le film que Pabst en tira fut interdit à sa sortie en 1929. Ce n’est qu’après de sévères coupes de la censure que Le Journal d’une fille perdue ainsi largement mutilé fut autorisé dans l’Europe du début des années 1930.
La copie projetée au Balzac, assez proche de la version d’origine, permet de réaliser toute l’immoralité dont la société de l’époque a pu l’accuser. La charge contre l’hypocrisie des milieux bourgeois est d’une violence inouïe. L’humour de Pabst est aussi corrosif qu’irrésistible. Et il balance à merveille avec des moments d’émotion déchirants, où Louise Brooks déploie une palette de sensibilité tout en nuance, crevant l’écran du muet par un jeu pourtant retenu.
C’est peu dire que l’accompagnement du Journal ne peut souffrir d’approximation. Toujours présent, toujours dans le rythme du film, toujours dans la tonaltié du moment, Giovanni Mirabassi fut époustouflant.
Le Journal d’une fille perdue. Georg Wilhelm Pabst
Titre original : Das Tagebuch einer Verloren
Avec Louise Brooks, Fritz Rasp, Andrews Engelmann, Valeska Gert, Franziska Kinz, Edith Meinhard, Josef Rovensky
Année de production : 1929
Prochain Ciné-Concert mardi 11 décembre à 21 h pour une soirée Buster Keaton (trois courts-métrages : Cops, One Week et The PlayHouse) avec la formation jazz »Ciné X’Tet/Bruno Régnier »
Dimanche 16 décembre à 11 h, Ciné-Concert jeune public avec Faut pas s’en faire (Why worry ?) de Frad Newmeyer et Sam Taylor (1923), accompagné au piano par Xavier Busatto
Et chaque deuxième dimanche du mois à 11 h Pochette surprise, destinée aux petits et aux grands, pour découvrir une sélection de films courts, muets pour la plupart, accompagnés par le pianiste Jacques Cambra et ses invités.
Cinéma »Le Balzac »
1 rue Balzac – 75008 Paris
M° Charles de Gaulle Etoile
Les Phéniciens sont connus pour avoir été le peuple de marchands et de navigateurs qui, au cours du 1er millénaire avant J.-C., depuis la côte du Levant (actuel Liban) aux côtes italiennes et espagnoles en passant par le nord de l’Afrique, la Sardaine, les îles égéennes, Malte et Chypre… a essaimé sur tout le pourtour du bassin méditerranéen. Leur civilisation garde pourtant, aujourd’hui encore, une part de mystère.
Il était temps de passer à autre chose. Foin de la froideur académique, foin du romantisme exalté – quoique Le désespéré en manifeste les derniers soubresauts – Gustave Courbet (1819-1877) voulait peindre autrement.
Neige, publié en 2005 a connu un grand succès critique et public. Parmi ses précédents romans, Le livre noir et Mon nom est rouge ont valu à l’écrivain turc Orhan Pamuk une grande renommée et de nombreuses distinctions. Son dernier roman, Istanbul, Souvenirs d’une ville a été publié en 2007.
Après les excès du rococo, les arts décoratifs marquent à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle un retour aux sources classiques grecques et romaines, inspirations majestueuses qui siéront à l’Empire avec ses marbres, ses bronzes dorées, ses soieries et ses damas de velours.
Il aurait pu devenir un peintre de l’Académie Royale et s’en tenir à la peinture de genre en vigueur à l’époque. Au lieu de quoi, il se consacre à une clientèle privée, qui lui permet, semble-t-il, de laisser libre cours à son bon plaisir.
Révélé au grand public avec
C’est un dessert délicieux à déguster attentivement ; il craque sous la dent bouchée après bouchée, au rythme des pièces du puzzle qui s’imbriquent parfaitement les unes dans les autres au fil de l’histoire.
Le Rêve de Cassandre commence comme une comédie, mais qui cède vite le pas au drame, lorsque le poids lourd de la conscience vient charger l’envolée juvénile du début.
Natif d’Anvers installé très tôt en France, Vantongerloo (1886-1965), peintre et sculpteur peu connu du grand public est pourtant une figure importante de l’avant-garde européenne.