
Plein feux sur le XVIIIème siècle français au Musée des Arts décoratifs à Paris, où est organisée, en collaboration avec le Lackkunst Museum de Münster en Allemagne, une exposition dédiée à cette technique particulière de laque. Le « vernis Martin » doit son nom aux frères qui, sans forcément en inventer la recette, furent ceux qui l’utilisèrent avec le plus d’éclat.
Le parcours retrace cette magnifique épopée, où l’artisanat a atteint un niveau tel que bien de ses productions peuvent être qualifiées de chefs d’œuvres, à une époque où la France jouissait dans ce domaine d’une remarquable renommée internationale.
Jusqu’au XVIIème siècle, les laques, dont le raffinement séduisait une riche clientèle, étaient importés du Japon et de Chine. Mais le renchérissement des importations a conduit les artisans européens à chercher à imiter la technique. En France, les frères Martin furent les plus célèbres de ces artisans.
L’exposition rend compte de l’évolution que connurent le procédé et ses applications. D’abord clairement dans l’imitation des modèles chinois et japonais, la production française s’en affranchit petit à petit. L’étape la plus spectaculaire est l’intervention de couleurs autres que le rouge et le noir orientaux, avec des fonds beaucoup plus lumineux : voici de très beau bleus, jaunes, verts pâles, blancs… Puis les motifs vont eux aussi s’émanciper, délaissant tranquillement les paysages typiquement asiatiques pour adopter ceux des peintres français de l’époque, Greuze, Boucher, Oudry ou Vernet. Paysages maritimes, scènes de genre, portraits, motifs antiquisants… ornent meubles, étuis, bonbonnières et autres tabatières.
A travers près de 300 objets, le parcours témoigne de la grande diversité des supports utilisés. Bois bien sûr, mais aussi métal, argent, céramique et même tôle… des matériaux les plus précieux aux plus économiques, les artisans français ont tout essayé pour répondre à la demande d’une clientèle de plus en plus nombreuse.
C’est ainsi que l’on admire d’exceptionnelles commodes, d’adorables tables chiffonnières, des harpes époustouflantes, un incroyable clavecin, des nécessaires de toilette, des instruments scientifiques, des écritoires, des rafraîchissoirs, des brûle-parfums… sans oublier des voitures à cheval à couper le souffle, en particulier l’immense berline en laque rouge et noire et bois doré, exemplaire parmi 24 d’une commande passée à Paris par la cour du Portugal en 1727…. A mi-parcours, un petit film montre les secrets des ateliers de restauration des laques français. Du microscope au pinceau, un travail d’ultra-précision pour respecter ce patrimoine d’un luxe et d’un raffinement inouïs, mais d’une immense fragilité.
Les secrets de la laque française. Le vernis Martin
107, rue de Rivoli – Paris 1er
Métro : Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries
Du mardi au dimanche de 11h à 18h, le jeudi jusqu’à 21 h
Entrée 11 euros, tarif réduit 8,50 euros
Jusqu’au 8 juin 2014


Le Musée Guimet met le Japon à l’honneur cet été avec l’exposition consacrée aux arts de la table autour de l’artiste Rosanjin Kitaoji (1883-1959), poète, céramiste, calligraphe et cuisinier (jusqu’au 9 septembre).
Pas moins de deux cents oeuvres sont réunies à la Pinacothèque de Paris jusqu’au 8 septembre 2013 pour rendre hommage à l’Art Nouveau.
A l’image de celles-ci, l’ensemble des œuvres présentées au fil du parcours sont d’une extraordinaire beauté. Elles réunissent les plus grands noms du mouvement Art Nouveau et, à l’exception de l’architecture, tous les domaines de création.
La Galerie des Gobelins, en construisant des ponts entre hier, voire même avant-hier, et aujourd’hui a le chic pour mettre en valeur les œuvres de tapisserie de façon spectaculaire.




Toujours d’après des cartons de Jules Romain, sont notamment présentées plusieurs pièces de l’impressionnante Histoire de Scipion : elle retrace l’histoire des campagnes victorieuses que ce jeune patricien romain mena au III° s. avant J.-C. contre Hannibal à Carthage lors de la deuxième guerre punique. Parmi ces pièces, l’on se plaît à détailler Le repas chez Syphax, dans un palais au décor majestueux, dont les nombreuses richesses sont mises en valeur par trois flambeaux éclairant la scène nocturne : nappes, tentures, décors de marbre, vases ornés, vêtements… Jules Romain n’a pas craint l’excès, déployant un univers luxueux scintillant d’ors et de couleurs.