Le musée du Louvre met en lumière l’art islamique autour de deux expositions, l’une est consacrée à l’art de l’Iran safavide, l’autre aux chefs-d’oeuvre de l’Aga Khan Museum.
Exposition resserrée, Chefs-d’oeuvre islamiques de l’Aga Khan Museum offre un parcours de choix très réussi.
Dans une passionnante entrée en matière, l’on y découvre la marque des influences européennes et extrême-orientales sur l’art de l’Islam mais aussi les apports de celui-ci à l’Europe et à la Chine. Ainsi, le De materia medica de Dioscoride, ouvrage médical du 1er siècle, a été traduit du grec et du syriaque en langue arabe (une page illustrée en est montrée) avant d’être retransmis à l’Occident médiéval. Par le biais de l’Espagne, le monde islamique a en effet restitué à l’Europe une partie des connaissances issues de la civilisation grecque, tout en lui faisant bénéficier dans le même temps de ses propres découvertes mathématiques et astronomiques.
L’influence de la Chine est aussi très visible. Si les poteries fournissent de bons exemples d’entremêlement des styles sur un même support, les inspirations plus ou moins lointaines s’observent ici encore dans les productions scientifiques. Par l’emploi du lavis et la stylisation des représentations animales, la page du Livre de l’utilité des animaux daté de 1300 env. révèle clairement la veine extrême-orientale de cet objet en provenance d’Irak ou de l’Ouest de l’Iran.
L’exposition met ensuite l’accent sur l’aventure de la figuration, puis celle de la narration dans le monde islamique.
Interdite dans la sphère religieuse, la représentation des êtres animés abonde dans les ouvrages littéraires et poétiques.
Les pages illustrées du Livre des rois (1) sont à tomber par terre : densité des scènes narratives, richesse et mariage de couleurs vives et pâles associées à l’or, finesse des motifs, délicatesse des décors végétaux… de merveilleuses gouaches à détailler sans fatigue.
Mais c’est avec la religion que l’on entre dans l’art de l’écriture. Fondateur du dernier monothéisme et du monde islamique, le Coran, texte révélé en langue arabe a conféré à l’écrit une aura considérable. Celui qui copie le texte coranique accomplit un acte pieux et jouit à ce titre d’un immense prestige. C’est ainsi que se développe la calligraphie, dont on admire ici de beaux exemples avec des manuscrits variés, notamment de très anciens sur support en parchemin.
Par la suite, à partir du IXème siècle, la calligraphie est appliquée aux objets profanes, l’écriture devenant alors un véritable répertoire décoratif. Que ce soit sur des objets mobiliers, sur des éléments d’architecture, la souplesse de l’écriture arabe est largement utilisée par les artistes. Tantôt rond, tantôt anguleux, plus ou moins aéré, l’observation de la diversité des styles calligraphiques permet d’appréhender toute la créativité qui peut s’exprimer grâce à ce formidable "matériau".
Chefs-d’oeuvre islamiques de l’Aga Khan Museum
Musée du Louvre
Jusqu’au 7 janvier 2008
TLJ sauf le mardi de 9h à 18h, jusqu’à 22h mercredi et vendredi
Entrée avec le billet "collections permanentes"
Image : Shâh Abû al-Ma‘alî, signé par Maître Dûst musavvir, Inde, vers 1556, gouache sur papier
(1) Le Shâhnâmeh ou Livre des Rois est une vaste épopée retraçant l’histoire légendaire et historique de l’Iran depuis les origines jusqu’à la conquête arabe. Il fut achevé par le poète Ferdowsî à l’orée du XIe siècle en Iran oriental.
Le récit s’organise selon plusieurs cycles : les premiers rois civilisateurs, puis la longue épopée des rois Kâyânides, à la cour desquels vivent les grands héros dont le fameux Rostam. Cette période est marquée par la lutte de l’Iran contre le Tûrân (Asie centrale). L’épopée aborde ensuite les temps historiques, marqués par le cycle d’Iskandar (Alexandre le Grand), et s’attarde sur la dynastie sassanide, faisant alterner récits de bataille, aventures romanesques et considérations morales.
Le Shâhnâmeh a été une source inépuisable d’inspiration pour les artistes iraniens. De nombreuses copies illustrées ont été réalisées depuis le XIVe siècle au moins. L’une des plus fameuses est sans doute le manuscrit réalisé à Tabriz entre 1522 et 1535 pour le souverain safavide Shâh Tahmâsp. Ce manuscrit, aujourd’hui dispersé dans diverses collections, comprenait 258 peintures, de la main des plus grands artistes de l’époque. (Voir le mini-site du Musée du Louvre consacré à l’exposition)
Les Phéniciens sont connus pour avoir été le peuple de marchands et de navigateurs qui, au cours du 1er millénaire avant J.-C., depuis la côte du Levant (actuel Liban) aux côtes italiennes et espagnoles en passant par le nord de l’Afrique, la Sardaine, les îles égéennes, Malte et Chypre… a essaimé sur tout le pourtour du bassin méditerranéen. Leur civilisation garde pourtant, aujourd’hui encore, une part de mystère.
Il aurait pu devenir un peintre de l’Académie Royale et s’en tenir à la peinture de genre en vigueur à l’époque. Au lieu de quoi, il se consacre à une clientèle privée, qui lui permet, semble-t-il, de laisser libre cours à son bon plaisir.
Dès l’entrée, on sent qu’on va avoir le champ libre.
Aujourd’hui, suite et fin de la visite de l’exposition
A raison de cinq expositions par an (et deux expositions hors les murs sur les sites de Seillans et de Saint-Cyr-Les-Lecques), l’Hôtel des Arts de Toulon se propose de mettre en lumière des artistes contemporains dans dans les domaines de la peinture, de la sculpture, de la photographie ou des formes les plus récentes de l’art contemporain.
François Sagne est un photographe de la pierre et de lumière, qu’il décline en une palette infinie de gris, de noirs et de blancs.
Au XIXème siècle a lieu ce qu’on a l’habitude d’appeler la "deuxième révolution du livre", après celle de Gutemberg.
Des moineaux à la gorge gonflée délicatement posés sur une branche, couverts de brillants : voici l’une des premières créations de René Lalique, lorsqu’il travaillait dans l’anonymat pour les grands joaillers Boucheron et Vever.
Le Jeu de Paume ouvre ses grands espaces à une réflexion sur l’image.